L’Association pour la mobilité longue des apprentis en Europe a présenté, jeudi 7 juillet, son programme expérimental de mobilité pour les apprentis. L’objectif : arriver à un déploiement sur l’ensemble des centres de formations de l’Hexagone d’ici à 2020.
Compiler apprentissage et mobilité. C’est l’objectif de l’Association pour la mobilité longue des apprentis en Europe qui a dévoilé, jeudi 7 juillet, son programme expérimental d’échanges à l’étranger destinés aux étudiants en apprentissage. Car si aujourd’hui, le programme Erasmus + a beaucoup apporté aux jeunes, les apprentis n’en auraient que trop peu bénéficié, partant sur des périodes courtes, quatre semaines en moyenne. Les raisons sont multiples : autant de dispositifs d’apprentissage que de pays, difficultés de reconnaissance des diplômes professionnels à l’échelle européenne, réticences sectorielles, droit du travail, formation non harmonisée en Europe… “L’objectif est de permettre aux apprentis de bénéficier du programme Erasmus + mais pour une durée plus longue, entre 6 mois et un an”, détaille Antoine Godbert, président de l’Association pour la mobilité longue des apprentis en Europe.
14 pays et 36 centres de CFA partenaires
Au total, ce sont 36 centres de formation d’apprentis, issus de 14 pays de l’Union Européenne* qui se sont organisés en consortium afin d’élaborer un programme expérimental. Dès septembre 2016, 150 jeunes (dont 75 apprentis français) seront accompagnés pour leur projet de mobilité. “La grande nouveauté c’est que nous avons passé des partenariats avec les écoles et les entreprises. La formation sera validée, a minima, dans le pays d’origine du jeune mais nous travaillons sur une double validation des acquis”, souligne Christine Lecoq, responsable de la formation au sein du CFA de Tours. Dans la pratique, quand un jeune partira effectuer son année de mobilité en Espagne, l’entreprise dans laquelle il est employé accueillera un apprenti en retour. “Nous voulons favoriser les échanges, indique Antoine Godbert. Surtout, nous avons la conviction que la mobilité des apprentis est nécessaire pour les jeunes. Parce qu’ils acquièrent de nouvelles compétences, des savoirs-êtres différents, leur permettant de s’insérer plus facilement sur le marché du travail.”
Des formations intégrées au parcours des apprentis
L’enjeu du programme est d’intégrer chaque période de formation à l’étranger dans les cursus des étudiants. “Ce qui est prévu, c’est que les jeunes en cours d’apprentissage (CAP, Bac pro ou Brevet professionnel) puissent partir une année en mobilité durant leur formation, explique Jean-Claude Bellanger, secrétaire général des Compagnons du Devoir, à la tête du consortium. Autre cas de figure : l’apprenti en fin de parcours qui veut effectuer une année supplémentaire pourra partir un an à l’étranger.” La phase expérimentale du programme doit s’étendre jusqu’en 2020 pour espérer, ensuite, s’élargir à l’ensemble des centres de formation en France. D’ici là, l’association doit plancher sur un cadre juridique clair pour permettre au plus grand nombre de jeunes de bénéficier de ce programme. “Mais aussi pouvoir faire en sorte que le financement entre dans le cadre de l’apprentissage. Pour le moment, c’est la Commission Européenne qui finance ces premières phases d’expérimentation (786 000 euros pour les 18 premiers mois)”, détaille Antoine Godbert.
*(Allemagne, Croatie, Danemark, Espagne, Finlande, France, Hongrie, Italie, Pays-Bas, Portugal, Roumanie, Slovaquie).