Emploi

2018 : une année record pour l’apprentissage

Avec 310 000 contrats signés en 2018-2019, les entrées en apprentissage ont atteint un record, avec une hausse de 3,7 % par rapport à 2017-2018.

 

« L’apprentissage serait-il une valeur montante ? Longtemps considéré comme une voie de garage, cette filière de formation connaît depuis plusieurs mois un regain d’intérêt », indique Pôle emploi, qui a publié une synthèse des chiffres de la Dares, la direction des études statistiques du ministère du Travail. De juin 2018 à fin mars 2019, les entrées en apprentissage ont ainsi atteint un record, avec 310 000 jeunes entrés dans le dispositif (dont 295 800 dans le secteur privé). Il s’agit d’une hausse de 3,7 % par rapport à la période de juin 2017 à mars 2018 (1), quand 317 556 nouveaux contrats avaient été signés.

Selon le rapport annuel de performance de la mission « Travail et emploi », le taux d’insertion dans l’emploi des apprentis a progressé de plus de trois points en 2018, à 74,5 %. Cette progression résulte d’une amélioration du taux d’emploi des 15-24 ans (+ 1,2 point en 2018) et de facteurs comme une « meilleure réussite des apprentis à l’obtention des diplômes » ou « une progression des apprentis qui suivent un cursus visant à l’obtention d’un diplôme de niveau supérieur' ».

 

« Feu de paille ou lame de fond ? »

« Le renouveau de l’apprentissage ne sera-t-il qu’un feu de paille ou faut-il y voir une véritable lame de fond ? En 2017, la moitié des 15-24 ans se disaient prêts à se former dans ces conditions », constate Pôle emploi, citant une enquête menée par Elbe pour l’institut Montaigne. Toutefois, le rapport de la mission « Travail et emploi » note de « fortes disparités » selon le niveau de diplôme préparé, le domaine de spécialité, « et bien sûr, le contexte économique local ». Ainsi, peut-on lire dans l’étude, « si le nombre total de contrats d’apprentissage en cours se maintient au-dessus de 400 000, c’est du fait de l’augmentation du nombre d’apprentis suivant une formation dans l’enseignement supérieur : leur nombre a triplé depuis l’an 2000 et dépasse aujourd’hui les 150 000. En revanche l’apprentissage régresse depuis plusieurs années pour les qualifications niveau bac et inférieures. »

Afin d’encourager le développement de l’apprentissage, le gouvernement a fait voter en septembre 2018 une vaste réforme, la loi Pour la liberté de choisir son avenir professionnel, qui a mis les partenaires sociaux des branches professionnelles au coeur du dispositif, et permis à toute entreprise ou organisme de formation d’ouvrir un CFA. La limite d’âge pour devenir apprenti a en outre été repoussée à 30 ans, et les aides aux employeurs ont été simplifiées.

L’accès à l’apprentissage fait également partie des 6 chantiers de la « mobilisation nationale et territoriale » pour l’emploi lancée par Matignon. Parmi les problèmes identifiés par l’exécutif : l’absence de « dispositif de coordination »des acteurs locaux (rectorat, patronat, chambres consulaires) « permettant de garantir à chaque jeune une offre d’apprentissage en entreprise », et d’une politique de transport et de logement « adaptée pour des apprentis dont la vie est éclatée » entre trois endroits parfois éloignés (domicile, CFA et entreprise).

 

(1) Par convention, la campagne d’apprentissage, sorte d’année scolaire de la filière, commence en juin et finit en mai.

 

 

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