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4 conseils pour réussir son projet de reprise d’entreprise

Vous avez envie d'entreprendre, sans forcément partir de zéro ? La reprise d'entreprise peut être une bonne solution. À condition de bien structurer sa démarche. Voici quelques conseils pour mener à bien votre projet.

1° Prendre le temps de mûrir son projet

Une reprise d’entreprise réussie s’anticipe et se prépare. Une démarche qui commence avec soi-même, comme l’assure Frédéric Vincent, président de l’association Cédants et Repreneurs d’Affaires (CRA), qui accompagne au quotidien cédants et repreneurs pour faciliter la transmission des TPE/PME : « La première étape, c’est la prise de conscience d’un projet de vie nouveau qui commence. Les repreneurs quittent généralement des entreprises structurées pour devenir dirigeants. Cela représente des exigences bien particulières, une importante disponibilité et, parfois, une éventuelle mobilité géographique qui embarque sa famille. Entre le moment où la personne décide de reprendre et le moment où elle reprend effectivement, on observe une période de 12 à 18 mois. Il faut connaître ses compétences de départ et ses lacunes. On ne peut pas tout maîtriser, mais il faut avoir conscience de ses forces et faiblesses, pour ensuite éventuellement les renforcer par de la formation. »

Il s’agit également de faire le point sur sa capacité d’apport financier et sa solvabilité pour un prêt bancaire. « Le plus souvent, un projet de reprise est financé à hauteur de 30 % par la mise du repreneur et à 70 % par de la dette et des prêts », ajoute Frédéric Vincent.

2° Bien cibler et choisir l’entreprise à reprendre

En cohérence avec son projet personnel, ses centres d’intérêts et ses compétences professionnelles, le choix du secteur et de l’entreprise à reprendre est une étape déterminante. « Nous conseillons aux repreneurs de se diriger soit dans un secteur dans lequel ils ont déjà une expérience, soit qui un domaine qui est une passion. On ne se lance pas dans un secteur du jour au lendemain sans le connaître un minimum, ou dans une activité qui ne nous attire pas », estime le président du CRA.

Surtout, la phase de recherche et d’audit de l’entreprise est incontournable, et peut être facilitée en passant par des plateformes spécialisées, comme Fusacq ; ou par un intermédiaire en confiant un mandat de recherche à un cabinet de fusions et acquisitions qu’il faudra rémunérer durant la recherche et qui percevra une commission sur le prix de rachat de l’entreprise.

Selon Frédéric Vincent : « La première question à se poser quand on s’intéresse à une entreprise à reprendre, c’est, quelle est la vision que vous avez pour cette entreprise ? Vous ne reprenez pas une entreprise pour rien, mais parce que vous avez une ambition. Pour déterminer sa vision, il faut se demander : qu’est-ce que je veux faire de cette entreprise et qu’est-ce que je peux en faire ? ».

Vient ensuite le contact avec le cédant, qu’il s’agit de soigner, sans se précipiter. « Il faut commencer par écouter le cédant, pour comprendre l’histoire de l’entreprise et sa vision. Ce qui compte, c’est l’alchimie qui se crée entre l’histoire passée de l’entreprise et votre nouveau projet », conseille notre spécialiste.

3° Se faire accompagner et conseiller

À toutes les étapes d’un projet de reprise, le conseil et l’accompagnement sont des apports qui peuvent se révéler décisifs, que ce soit pour construire son projet et son business plan ou pour négocier la reprise directement. Pour ne rien oublier et pour se mettre dans de bonnes conditions afin de relancer l’activité dès la reprise. « Il faut, par exemple, absolument négocier de bons accords juridiques, et notamment ce qu’on appelle la garantie d’actif et de passif (GAP), qui permet d’être indemnisé par le cédant en cas de mauvaise surprise dont les causes sont antérieures à la cession. C’est au moment de la négociation de la partie juridique et financière que l’apport des experts me paraît incontournable. Un bon accord protège le repreneur, et une validation du business plan par un expert-comptable ou financier est également nécessaire », explique le président du CRA.

En effet, on ne s’improvise pas repreneur d’affaires tant il y de détails financiers, juridiques et techniques. Et l’accompagnement par une association comme le CRA peut également permettre de se préparer à cette nouvelle vie. « En contrepartie de l’adhésion, nous offrons une formation à la reprise de trois mois, ainsi que l’accès à un outil de recherche d’entreprises, rapporte Frédéric Vincent. Se faire accompagner, c’est aussi rompre l’isolement de l’entrepreneur qui voudrait tout gérer seul, un écueil important à éviter ».

4° Protéger et valoriser ses actifs numériques

Dans le cadre d’un projet de reprise, l’échange des actifs et des informations numériques entre cédant et repreneur doit être efficace pour assurer le maintien de l’activité. Des enjeux détaillés par Jean-Charles Chemin, cofondateur de Legapass, une start-up spécialiste de la sécurisation et de la transmission du patrimoine numérique : « Il devient indispensable de bien protéger ses données numériques, parce qu’on crée de la valeur et une image grâce aux actifs numériques. En tant que repreneur, il faut pouvoir récupérer les informations et accès utiles, et s’assurer que le cédant les fournit. Cela revient un peu à récupérer le fonds de commerce numérique de l’entreprise. Une entreprise peut se retrouver paralysée si le repreneur n’a pas tous les accès nécessaires. Si tout est consigné et sécurisé, les projets de cession sont facilités et le repreneur est rassuré. Aussi, il faut se protéger des risques en matière de cybersécurité, ce qui revient à… cloisonner l’accès aux données. D’où l’importance de bien anticiper la transmission de ses informations. C’est une démarche qui doit être complémentaire ».

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