Reconversion

4 écueils à éviter pour une reconversion réussie

La reconversion séduit et concerne toujours plus d’actifs, mais elle n’est pas sans risques. Tout au long du processus, il s’agit de se poser les bonnes questions, d’être à l’écoute de ses besoins et de son envie de changement, sans pour autant céder à la précipitation. Retrouvez les conseils de nos expertes, pour contourner les premiers écueils d’une transition de carrière.

1° La précipitation

À l’origine d’une reconversion, souvent un dénominateur commun : l’envie de changement et de renouveau, pour inverser une tendance négative dans sa vie professionnelle ou pour vivre une nouvelle expérience plus épanouissante et en phase avec ses envies. « Une reconversion demande beaucoup d’énergie, en formation, en investissement financier, en temps, affirme Laurence Bourgeois, coach et conférencière, auteure de Se reconvertir, Trouver sa voie professionnelle pour les nuls (2021). Cela implique de ne pas occulter la phase essentielle du questionnement : de quoi ai-je vraiment envie ? pourquoi ? etc. Les personnes que je vois échouer omettent souvent de se questionner sur le pourquoi avant d’envisager le quand et le comment. »

Un avis partagé par Blandine Mansion, coach en transition de carrière et fondatrice de BM Coaching : « Il faut vraiment prendre quelques semaines, voire quelques mois, de réflexion pour comprendre où aller et mûrir son projet. C’est un temps pour soi et pour réfléchir en dehors de ce que les autres peuvent vous dire. Autrement dit, se reconnecter à soi-même pour s’autoriser à évoluer, dépasser la peur de la légitimité. Je ne fais jamais deux coachings identiques, parce que chacun a son parcours, ses désirs. Mais il y a des problématiques et des schémas qui se répètent. »

2° L’idéalisation de la reconversion

Si les premiers temps de la démarche de reconversion doivent être consacrer à ce temps de questionnement, il ne doit pas non s’éterniser : il s’agit également de rester rationnel. « Pour certaines personnes, le rêve prime sur la réalité et la reconversion est une solution à tous les maux. Or, c’est faux, explique Laurence Bourgeois. Comme si tout était beau dans le meilleur des mondes, mais très vite, en formation ou en coaching, je questionne les personnes sur leur stratégie, sur leurs capacités à anticiper combien leur rapportera leur nouvelle activité par exemple. C’est important de se questionner et de rêver à sa reconversion, mais derrière, il faut rentrer dans le dur de la construction, et cela ne s’improvise pas. Après le pourquoi, place au comment : de quoi ai-je besoin pour me lancer dans ce nouveau métier ? Quelles sont mes compétences et celles que je dois acquérir ? Ai-je besoin d’une formation ?… »

3° La passion et que la passion

Très souvent, reconversion et métier passion sont associés, et le changement de voie peut notamment s’opérer en revenant à ses premiers centres d’intérêts. Mais gare à l’aveuglement, le prisme de la passion ne se suffit pas à lui-même. « Cela peut être un peu le miroir aux alouettes, illustre Blandine Mansion. La passion, c’est important et c’est un moteur, mais nous ne sommes pas nécessairement faits pour ce qui nous passionne. C’est pour cela que je conseille vivement de faire des enquêtes métiers et de se rendre sur le terrain, pour, par exemple, passer un ou plusieurs jours auprès d’un professionnel d’un métier qui nous intéresse. »

Pour Laurence Bourgeois, « il faut partir du principe que ce n’est pas parce qu’on sait faire qu’on aime faire, et inversement. Il y a ce qui vous passionne, mais saurez-vous êtes performant ou vous y former ? La passion ne suffit pas, mais elle peut être à l’origine de beaucoup de choses positives en se posant les bonnes questions. »

4° Les croyances limitantes

À toutes les étapes d’une reconversion, et déjà en amont et avant même de se décider à quitter son emploi, les croyances limitantes et les pressions de l’entourage personnel et professionnel sont autant d’obstacles. « Les croyances limitantes sont souvent des freins que les personnes s’imposent à elles-mêmes, lorsqu’elles peinent à s’autoriser à se lancer dans une démarche de changement ou d’évolution, par peur d’un manque de légitimité ou par peur de l’échec. Mais il ne faut pas attendre que la situation soit dramatique pour agir. Et, de la même façon, le soutien et le conseil de l’entourage sont importants, mais il ne faut pas s’y fier à la lettre, ce peut également être une source de pression et de freins supplémentaires », résume Blandine Mansion.  

Là encore, même son de cloche chez Laurence Bourgeois, qui confirme que « les croyances limitantes proviennent également de l’entourage, qui nous dit que le changement est risqué, que l’on est téméraire… Je pense qu’au début le projet se murit seul autant que possible, pour s’éviter des freins au changement malvenus. Pour réussir il faut tester, il faut se lancer. »

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