À l’occasion l’édition 2023 de sa Semaine pour créer sa boîte, l’Adie, l’agence pour le droit à l’initiative économique, publie les résultats d’une étude sur la reconversion professionnelle, en s’intéressant notamment à l’entrepreneuriat. Si de plus en plus de Français sont concernés par l’envie de changer de vie, des freins subsistent.
La reconversion n’est plus une exception. Elle concerne aujourd’hui 6 Français sur 10, soit parce qu’ils en expriment l’envie, soit parce qu’ils l’ont déjà entamé, comme l’avance l’étude Entreprendre pour changer de vie, réalisée par l’Adie en partenariat avec Appinio publiée en janvier 2023. Et pour cause, 25,2 % des actifs ne se sentent pas ou plus à leur place dans leur vie professionnelle. Parmi lesquels 52,9 % se voient vivre ailleurs dans un futur proche et 67 % souhaitent se reconvertir. Un constat qui trouve un écho dans le cadre de la Semaine pour créer sa boîte, dans le cadre de laquelle l’Adie organise 400 ateliers et évènements consacrés à la création d’entreprise, du 30 janvier au 3 février dans toute la France. Au total, ce sont 40,3 % des répondants qui envisagent la reconversion, principalement motivés par le gain financier (35,7 %), la quête de sens (30,6 %) et le changement d’horizon professionnel (26,3 %). À ce jour, 21,8 % des actifs se sont déjà reconvertis, et 31,3 % des demandeurs d’emploi.
Une tendance à la reconversion qu’observe Frédéric Lavenir, président de l’Adie : « Comme le montre notre enquête, les Français qui ont tenté l’aventure de la création d’entreprise sont les plus épanouis dans leur vie professionnelle« . Preuve que l’envie de changement ne survient pas qu’en fin de carrière, l’âge moyen des aspirants à la reconversion est de 36,9 ans.
« Cela fait longtemps que l’on connaît ces profils de gens en reconversion, mais cela fait quelques années que le changement de vie qu’implique une reconversion implique souvent un changement de métier ou la création d’une entreprise. Nous n’avions jamais questionné cette dynamique de recherche de sens et de plus de libertés professionnelles dans une étude, et les résultat illustrent l’ampleur du phénomène. Ce sont 4 personnes sur 10 parmi celles qui envisagent une reconversion qui souhaitent le faire par l’entrepreneuriat, et ce n’est pas si surprenant quand on sait qu’en France il est très difficile de changer de métier sans avoir d’expérience dans l’activité visée. La création d’entreprise offre plus de libertés« , ajoute Laure Coussirat-Coustère, directrice générale de l’Adie.
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La voie de l’entrepreneuriat
Pour beaucoup, reconversion rime avec création de sa propre entreprise, c’est le cas pour 37,8 % des Français qui souhaitent changer de voie. « Le travail indépendant c’est aussi, pour celle ou celui qui l’ose, une façon de s’autoriser à être soi-même dans une activité professionnelle en phase avec ses valeurs, ses talents ou ses choix de vie« , ajoute Frédéric Lavenir dans le communiqué de l’étude. Toutefois, de l’aspiration au passage à l’acte, des freins est des disparités subsistent selon les profils et vis à vis du financement. En premier lieu, l’âge : l’âge moyen des reconvertis est de 40,8 ans (48 % de femmes et 52 % d’hommes) et les jeunes de moins de 25 ans se montrent réticents à tenter l’aventure, parce qu’ils ne s’en sentent pas capables (34 %), n’en ont pas les moyens (34 %) et craignent d’échouer (30 %).
« L’entrepreneuriat est aujourd’hui une vraie tendance, surtout depuis 2009 et l’apparition du statut d’auto-entrepreneur. Mais si l’idée s’est démocratisée, les difficultés du passage à l’acte restent importantes, et le financement est le premier frein, notamment pour les plus jeunes. Reste que malgré les difficultés, il y a très clairement un rajeunissement des populations entrepreneuriales et les moins de 35 ans sont surreprésentés parmi les personnes exprimant la volonté d’entreprendre« , explique Laure Coussirat-Coustère. Parmi celles et ceux s’étant lancés, les premiers leviers déterminants ont été le fait de recevoir des conseils avisés (35 %), toucher des allocations chômages (26,8 %) et bénéficier de l’accompagnement d’une association spécialisée ou d’un mentor (26,8 %).
Pour mener à bien un projet de création d’entreprise, mieux vaut donc être bien accompagné, et informé. Un conseil lecture ? Le Guide du petit entrepreneur, par Alberta Ferrando, paru chez Gereso en février 2023, qui fait le point sur les notions essentielles à une démarche entrepreneuriale et aide à y voir plus clair avant de se lancer.
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