« J’avais écrit mon premier livre « Comment faire carrière dans la RSE » en 2018, et depuis, le contexte a encore changé, explique Caroline Renoux, qui a lancé Birdeo, cabinet de recrutement spécialisé dans le développement durable il y a 15 ans et People4Impact en 2019, plateforme de freelancing sur les enjeux RSE. Aujourd’hui, il y a beaucoup plus de postes, d’opportunités dans les métiers de la transition écologique. Il est donc important de refaire un point sur les trajectoires de carrière dans la RSE, tout en guidant les personnes qui souhaitent mettre leurs compétences au service de l’impact. » Pour cela, Caroline Renoux a construit son livre et ses conseils pratiques autour de cinq points, cinq étapes pour prendre le virage de la reconversion responsable.
1° S’informer et explorer le secteur de la RSE et de l’impact
En premier lieu, avant de songer à lancer sa reconversion, il s’agit de prendre le temps de se documenter sur les enjeux, la grammaire et les concepts de la responsabilité des entreprises et de la transition. « On ne peut pas être expert de tout en RSE. On ne peut pas devenir à la fois expert du climat, de la biodiversité et des droits humains. En revanche, il est essentiel d’avoir une bonne acculturation et connaissance de base de ces sujets, commente l’auteure. Et cette culture, il faut la développer, en s’informant sur les fondements et la naissance du concept de RSE, sur les objectifs de développement durable des Nations Unies (ODD), sur les normes de mesure d’impact, la finance durable… » Ce premier travail de recherche pourra nourrir les idées et ambitions de reconversion, et vous lancer dans un processus réfléchi et motivé.
2° Identifier ses expériences et compétences transférables
Puisque toute reconversion ne doit rien au hasard et est avant tout une affaire de compétences, Caroline Renoux souligne l’importance de capitaliser sur son parcours, pour mieux se projeter. « J’entends parfois des personnes qui disent qu’elles sont débutantes en RSE et qu’elles doivent tout apprendre, mais beaucoup ont déjà une carrière derrière elles, des expériences passées. Tout ce qu’elles ont fait avant est extrêmement utile et pertinent. L’idée, c’est vraiment d’ajouter la dimension RSE et impact à leur éventail de compétences », assure-t-elle. Parmi les compétences transférables, décisives dans le cadre d’une reconversion, Caroline Renoux cite notamment la maîtrise d’un secteur d’activité, la capacité à travailler en collaboration, le management, la conduite du changement, la gestion de projets complexes… Sans oublier les soft skills (pédagogie, rigueur, assertivité, engagement, esprit critique…). Autant de bases solides sur lesquelles s’appuyer pour viser une carrière dans la RSE.
3° Développer ses compétences
Étape clé : celle de la formation et de la montée en compétences. Les compétences transférables ne suffisent pas et, si la Fresque du climat est un formidable outil de sensibilisation et d’éveil, ce n’est pas un outil de formation. « La formation à la RSE, c’est essentiel, affirme Caroline Renoux. Cela peut commencer via des contenus de formations gratuits comme des MOOC, je pense notamment à celui du Club des directeurs du développement durable (C3D), ou alors par des formations universitaires et professionnelles plus approfondies. Et la RSE intègre également la formation entre pairs et l’apprentissage collaboratif, et plusieurs réseaux de peer learning existent. »
Quelques exemples de formations universitaires : le master développement durable des organisations de Paris-Dauphine, le master management global de la RSE des Mines de Paris, ou encore le master de l’université Léonard-de-Vinci de la Défense. Du côté des formations professionnelles spécialisées, citons des organismes comme EcoLearn, Ticket for change, Indigo, Regen School…
4° Passer à l’action
De la consolidation de ses compétences et de son projet pro au marketing personnel et à la mise en action de sa recherche d’emploi, il s’agit ensuite de se lancer « sur le marché ». Pour cette étape, pas de conseils révolutionnaires : soigner et animer son profil LinkedIn, entretenir son réseau, participer à des événements de l’écosystème RSE et impact et rencontrer des professionnels… En prévision d’entretiens ou de rencontres professionnelles, Caroline Renoux conseille par exemple de rédiger un texte de présentation de 3 minutes, pour exprimer sa trajectoire de reconversion, ses compétences acquises et sa volonté d’impact, qu’il s’agira de répéter pour l’exprimer naturellement à l’oral.
5° S’inspirer des autres
Tout au long de l’ouvrage, ainsi qu’au sein d’un chapitre dédié en fin de livre, Caroline Renoux dissémine et présente des parcours et des témoignages inspirants pour qui aspire à la reconversion à impact. Si chaque trajectoire est différente, l’engagement pour l’impact est le dénominateur commun, et chaque profil peut en inspirer d’autres. « Quand on travaille dans la RSE, il y a un sentiment d’utilité sociétale et de responsabilité, mais aussi l’assurance de pérenniser sa carrière. Je suis à peu près convaincue que dans la plupart des métiers, si l’on n’est pas capable d’intégrer la RSE dans sa pratique, on pourra difficilement continuer d’avancer », conclut Caroline Renoux.