Entre la côte méditerranéenne bondée et l’arrière pays peu peuplé, la région Provence-Alpes-Côte d’Azur présente un territoire diversifié aux offres d’emplois inégales. Si l’économie peine à repartir, des postes restent accessibles dans l’administration, le commerce et la santé, mais aussi, et de plus en plus, dans la logistique.
Sous le ciel bleu de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, le climat de l’emploi n’est pas vraiment rose. Une note* semestrielle de conjoncture réalisée par la Chambre de commerce et d’industrie locale indique que les entreprises de moins de 10 salariés sont douloureusement impactées par un contexte économique atone. Or, ces très petites entreprises sont représentatives du tissu régional (52 % de l’échantillon de l’enquête, soit 2 000 sur 3 817 répondants). “La région est en décalage par rapport à la dynamique nationale du marché car il n’y a pas la même richesse industrielle que dans d’autres régions”, souligne Sylvie Chouvet, directrice de zone pour les Bouches-du-Rhône et le Vaucluse chez Randstad. Ces TPE subissent un recul de l’emploi de 4,5 %. Pour autant, la région ne présente-t-elle aucun intérêt en termes d’emploi ? Pas forcément. “Il y a des segments qui poussent plus que d’autres, ce qui crée de belles opportunités, signale néanmoins la directrice. Quand la reprise économique se sera installée, la situation ira mieux pour la région”. Paca est tout de même la troisième région française par sa superficie, l’importance de sa population et son produit intérieur brut. “Elle a une double identité à la fois méditerranéenne et européenne”, comme le précise le site www.paca.gouv.fr. Ses six départements** n’ont ni la même structure économique, ni le même type de populations. “Il y a une grosse concentration de personnes sur la côte et pas grand monde à l’intérieur des terres, rappelle Philippe Deljurie, cofondateur de Météojob. Sur la côte, parmi les villes dynamiques, il faut compter Nice et son agglomération, celle de Cannes, qui la touche, celle de Marseille mais aussi Aix-en-Provence.” En conséquence, les opportunités professionnelles se concentrent sur les bassins les plus peuplés. “Plus on s’éloigne de la côte et moins il y a de travail, confirme Philippe Deljurie. Or, le territoire est mal desservi en train, il peut vite devenir difficile de se déplacer. Il vaut mieux être autonome et circuler en voiture pour éviter trop de stress, même si le réseau routier est dense.”
Restauration et agroalimentaire
En termes de secteur attractif, le tertiaire est le plus représenté. Philippe Deljurie estime qu’il représente huit emplois sur dix, notamment dans l’administration publique, le commerce et la santé. Les profils recherchés pour ces domaines concernent des bac + 2 et bac + 3. En tout cas, ils sont plutôt favorables à des candidats non cadres. Par sa position géographique, à cheval entre mer et montagne, Paca développe une forte activité touristique qui lui permet d’offrir des emplois en relation. “Pour rentabiliser leurs structures hôtelières, Cannes et Nice, par exemple, organisent plusieurs congrès toute l’année, ce qui permet de faire travailler les salariés même hors saison grâce au tourisme d’affaires, qui succède à celui de loisirs du 15 septembre au 15 juin”, explique le cofondateur de Météojob. Tous les métiers qui y sont associés présentent donc des opportunités d’emploi : la restauration, le bar, la conciergerie, voire les transports. Les services à la personne sont également bien représentés, comme pour les postes d’aides-soignants, notamment en bord de mer ou du côté de Nice, par exemple, qui présente une population âgée importante. Du côté du Vaucluse, le développement de l’agriculture et de l’agroalimentaire offre des opportunités d’emplois saisonniers dans les métiers liés aux fruits et légumes : récolte, cueillette, mais aussi transformation en plats traiteurs ou en soupes, par exemple.
Décollage de la logistique
L’industrie est un peu moins dynamique dans la région, même si elle est présente au travers d’entreprises emblématiques. Marignane, à côté de Marseille, accueille Airbus Helicopters, qui emploie 8 850 salariés. “À l’ouest de Marseille, une industrie chimique et pétrolière s’est développée, rappelle Philippe Deljurie. Historiquement, des pétroliers venaient décharger leur cargaison en bord de mer. Cette activité continue d’employer du monde.” À Fos-sur-Mer, Arcelor Mittal a implanté des hauts-fourneaux en 1973, notamment pour importer directement la matière première depuis les navires et pour exporter l’acier produit. Le site a lancé une campagne de recrutements pour le renouvellement de ses équipes. Les profils concernés par ces emplois sont plutôt des techniciens, des opérateurs, des experts de la maintenance et de l’automatisation. Néanmoins, Sylvie Chouvet estime que ces industriels ne sont plus les grands donneurs d’ordre qu’ils étaient. En revanche, la logistique, selon elle, se développe fortement dans la région, autour de l’Étang de Berre, à Istres ou encore dans le bassin de Miramas. “La création d’emplois est assez conséquente, explique-t-elle. Tous types de produits de consommation sont concernés : les jouets, les chaussures, les meubles… Il y a quelques grosses enseignes. Au départ, elles recrutent des préparateurs de commandes ou des salariés pour la manutention. Mais ces métiers permettent d’évoluer très vite. Il est possible de passer des Caces*** pour accéder à des postes plus qualifiés, sans beaucoup de bagages au départ.” Si ces métiers présentent une certaine saisonnalité, l’activité se répartit de manière relativement équilibrée selon la directrice chez Randstad. “Les préparateurs travaillent sur les catalogues de Noël dès le mois de mars, par exemple. D’autres saisons commencent en septembre et se terminent en août. Cela permet de maintenir les effectifs dans une certaine constance.” À cela s’ajoute une demande sur des postes de chauffeurs pour s’occuper de la partie livraison.
* Note numéro 5, constat second semestre 2014, prévision premier semestre 2015.
** Alpes de Haute-Provence, Hautes-Alpes, Alpes-Maritimes, Bouches-du-Rhône, le Var
et le Vaucluse.
*** Certificat d’aptitude à la conduite en sécurité.
Arcelor Mittal recrute 250 CDI
Implanté en Paca depuis 1973, le site de Fos-sur-Mer d’Arcelor Mittal se spécialise dans la fabrication de bobines d’acier à partir de charbon et de minerai. À ce jour, le site compte 2 500 salariés et 1 500 autres rattachés à des sous-traitants. L’entreprise se situe à la fin du renouvellement de la première génération de travailleurs. Ce recrutement vise à continuer le renouvellement des équipes avec les départs en retraite. 250 embauches sont prévues cette année. Elles concernent majoritairement les fonctions de production et de maintenance, d’entretien des installations. Seront recrutés des techniciens dans les métiers mécaniques et électroniques, des techniciens projet et automatisme, des techniciens de process, chargés de fiabilité, de relations clients… Les profils recherchés sont des candidats ayant un bac pro ou technique et équivalent, des diplômes dans la maintenance, les techniques industrielles, l’électrotechnique. Les bac STI électrique ou électrotechnique, ou encore pilote de système automatisé et usinage. Enfin, les profils bac + 2 et bac + 3 (BTS, DUT, licences professionnelles et équivalents) dans des spécialités telles que génie mécanique et productique, systèmes automatisés et réseaux industriels ou encore gestion production industrielle sont aussi recherchés. Outre les compétences techniques, le site de Fos-sur-Mer souhaite des candidats ayant un certain sens du savoir-être, des aptitudes à travailler en équipe, étant rigoureux et respectueux des règles de sécurité et à même de suivre une procédure et de se l’approprier. Tout un dispositif interne de formation est néanmoins mis en place pour intégrer différents types de profils et d’expérience. Par exemple, le site recrute aussi des travailleurs en fin de carrière, de 50 à 55 ans, pour accueillir des personnes ayant un certain recul et de l’expérience sur les différents métiers.
Pour consulter les offres : www.arcelormittalinfrance.com