Reconversion

Les entreprises créées par les demandeurs d’emploi résistent au temps

Que deviennent les entreprises créées par les demandeurs d’emploi ? Trois ans après, 76 % sont toujours en activité. Et 18 % ont embauché au moins un salarié.

Trois ans après leur validation, neuf projets de création d’entreprise sur dix émanant de personnes à la recherche d’un emploi ont abouti et trois entreprises créées sur quatre sont toujours en vie, selon un éclairage de Pôle emploi, basé sur son enquête sur le sujet et diffusé à l’occasion de la première semaine nationale dédiée à l’entrepreneuriat.

Selon le document d’analyse, les entreprises créées par des demandeurs d’emploi “constituent la principale, voire l’unique activité” de ces derniers. En outre, les revenus des créateurs d’entreprise auparavant au chômage, bien que demeurant modestes, sont en augmentation, et ils sont 18 % à avoir embauché un ou plusieurs salariés. Au total, chaque créateur d’entreprise a créé en moyenne 1,8 emploi sur trois ans.

Principale motivation : la recherche d’autonomie

“La principale motivation pour la création d’entreprise est la recherche d’autonomie”, notent les analystes de Pôle emploi. Ainsi, la création d’entreprise par les anciens demandeurs d’emploi “renvoie prioritairement à un rejet de la subordination : les personnes interrogées déclarent avoir fait ce choix afin d’être autonomes (91 %), d’être « leur propre patron » (85 %), d’avoir des responsabilités (76 %), voire de ne plus être salariés (56 %)”, ajoute l’étude. Autres raisons évoquées par les sondés : la recherche de souplesse des horaires de travail (48 %), l’augmentation des revenus (42 %), la volonté de changer complètement de métier (34 %) et le fait que la reprise d’emploi dans leur domaine d’activité eût été impossible autrement (32 %).

D’après Pôle emploi, le bilan est “massivement positif”. Les trois quarts (74 %) des créateurs dont l’entreprise est en activité 3 ans après la validation du projet se montrent en effet “confiants quant à l’avenir de leur entreprise”. La plupart (90 %) portent aussi un jugement “quasi unanimement positif” sur leur expérience.

Ceux qui abandonnent ont surtout rencontré des difficultés économiques

Pourquoi, toutefois, certains créateurs d’entreprises abandonnent au bout de trois ans ? Selon l’enquête, les principales raisons évoquées sont liées à des difficultés d’ordre économique (protection sociale insuffisante, besoin de financement trop important, conjoncture économique défavorable), suivies de raisons d’ordre personnel. “Sont également citées des difficultés se situant en amont du projet (préparation insuffisante, élaboration incomplète, anticipations erronées, démarches administratives… ainsi que des difficultés liées aux conditions d’exercice de l’activité (conditions de travail, longueur des journées de travail, absence d’autonomie et d’indépendance, sentiment d’isolement)”, indique Pôle emploi.

La motivation et le secteur d’activité sont “déterminants”

Tout en constatant que la forme juridique la plus touchée par les cessations d’activité est la micro entreprise (56 %), l’institution observe que “le secteur d’activité et la motivation sont déterminants pour la survie de l’entreprise”. Ainsi, les activités exercées dans les secteurs de l’agriculture et de la construction “donnent plus de chances de survie (respectivement + 16 % et + 10 %), comparées à celles exercées dans le secteur des services”, et si le motif à l’origine de la création de l’entreprise était la recherche de souplesse des horaires de travail ou d’augmentation des revenus, “la probabilité de survie” est largement plus négative que si elle était “mue par la seule recherche d’autonomie”, conclut-elle.

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