Lorsque l’on est en recherche d’emploi, il y a des hauts et des bas. Et parfois, les moments difficiles égratignent un peu l’estime de soi et la confiance en soi. Voici des conseils pour se redonner de la force et relever la tête dans les moments compliqués. Car l’estime et la confiance sont deux éléments importants pour retrouver un emploi. Par Eve Mennesson
Rien que de vous imaginer face à un employeur vous stresse ? Et si c’était un problème de confiance en vous ? En effet, de nombreuses personnes en recherche d’emploi ont peur de l’échec lors d’un entretien d’embauche, de ne pas réussir à répondre aux questions du recruteur, de perdre leurs moyens… Un problème de confiance qui, heureusement, se résout facilement : en préparant mieux ce fameux entretien qui fait tant peur.
S’informer sur l’entreprise
Première étape de cette préparation : savoir se présenter. La première question d’un entretien d’embauche est en effet souvent, “Parlez-moi de vous”. Il s’agit donc de soigner cette introduction en donnant les informations essentielles sur soi : expériences marquantes, motivations pour ce poste… “Plus vous parlez, moins on vous posera de questions”, pointe Marie-Line Trabuchet, coach.
Autres questions auxquelles vous n’échapperez pas : les qualités et les défauts. Il faut donc avoir préparé deux/trois qualités et des exemples pour les illustrer. “Cela peut-être d’avoir fait partie d’une équipe de foot ou encore d’être à l’heure”, illustre Marie-Line Trabuchet, coach. Il faut également penser à deux/trois défauts pas trop rédhibitoires et à la façon dont on compte y remédier. Cet exercice exige d’être franc et transparent avec soi-même, de ne pas s’inventer des qualités ni de dissimuler des défauts. “Si l’on n’est pas authentique et franc, un recruteur le sentira”, insiste Fabrice Putois, responsable formation au sein du cabinet de conseil en recrutement Robert Half.
Travailler son entretien c’est aussi se renseigner sur l’entreprise auprès de laquelle on a postulé. Mais pas en allant simplement sur son site Internet sur lequel le discours est lisse et bien souvent éloigné de la réalité. Gilles Payet, éditeur du site moncoachingemploi.fr, invite plutôt à aller sur LinkedIn parler avec des collaborateurs, à lire des articles de presse sur l’entreprise… Et, si cette dernière possède des boutiques ou des restaurants, de se rendre sur place et de prendre des notes. “Cela permet d’augmenter sa compréhension du poste, de déjà avoir une expérience de l’entreprise”, insiste-t-il. Gilles Payet conseille d’ailleurs, avant un entretien, de vivre avec le poste pendant 24 voire 48 heures, c’est-à-dire de déjà s’imaginer l’occuper. Pour se mettre en condition.
Cela rejoint les travaux d’Amy Cuddy, chercheuse américaine en psychologie, qui, dans son ouvrage Montrez-leur qui vous êtes, cite une étude qui montre les bénéfices de se mettre mentalement en condition : des personnes qui ont été invitées à porter des blouses blanches dans un laboratoire ont vu leur concentration augmenter. Il faut donc veiller à s’habiller avec la bonne tenue, pour endosser le rôle. Mais aussi se préparer mentalement à occuper ce poste.
Être attentif à ses émotions
Cette préparation mentale permet également de ressentir des émotions, négatives et positives. Fabrice Putois conseille d’être attentif à ces émotions afin de sonder si le poste envisagé déclenche motivation ou au contraire dépit ou même agressivité. “Cela permet de libérer les émotions afin qu’elles n’inhibent pas le jour J”, indique-t-il. Pour certaines personnes aux émotions très négatives il peut être utile d’avoir recours à de la sophrologie ou à de la médiation.
Une fois ces différents points travaillés, il s’agit de se mettre en condition d’entretien pour déceler les points qu’il reste à travailler. On peut répéter devant un miroir, s’enregistrer, se filmer. Mais aussi demander à des proches de donner leur feedback, avec franchise et bienveillance. Le mieux est de se rendre dans une association qui accompagne des personnes en recherche d’emploi.
Comme en témoigne Valérie Milin, suivie par l’association Solidarités nouvelles face au chômage : “La recherche d’emploi c’est un peu les montagnes russes, avec des hauts et des bas. Les bénévoles nous aident à relativiser, à prendre du recul. Ils nous remontent le moral en usant d’arguments qui pèsent à nos yeux”. Leur feedback met généralement l’accent sur les points forts et pointe également des éléments à retravailler. De plus, ces associations émettent un rappel utile sur les codes de l’entreprise, parfois mal intégrés quand on est éloigné de l’emploi depuis longtemps.
Mais ce feedback peut venir d’un recruteur : “Il faut avoir le réflexe, à la fin de l’entretien, de demander ses points forts et ses points de vigilance”, conseille Fabrice Putois. Si cela est plus simple lorsqu’il s’agit d’un chasseur de tête, ne pas hésiter non plus à rappeler l’employeur quelques jours après l’entretien pour connaître leur décision et savoir ce qui allait et ce qui n’allait pas dans le cas où l’on n’est pas pris. Car, finalement, c’est bien le feedback d’un employeur que l’on recherche avant tout.