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Pour rebâtir Notre-Dame, les « Chantiers de France » formeront et recruteront des artisans

Pour reconstruire Notre-Dame de Paris, mais aussi rénover le patrimoine partout en France, des centaines d’artisans sont recherchés. Notamment des couvreurs, des maçons, des charpentiers, des tailleurs de pierre, des maîtres verriers et des ébénistes. Pour en former davantage, des « Chantiers de France » ouvriront bientôt partout en France.

 
Annoncés par Emmanuel Macron la semaine dernière, peu après l’incendie qui a embrasé une partie de Notre-Dame de Paris, les « Chantiers de France » regrouperont les centres de formation des apprentis et les lycées professionnels formant aux métiers de la construction et aux métiers d’art, dans toute la France. Objectif : rebâtir la cathédrale (si possible d’ici 2024), mais aussi participer à la rénovation du patrimoine partout sur le territoire.

Parmi les organismes participant au dispositif, on retrouve les Compagnons du devoir, mais aussi les Maisons Familiales Rurales, la CAPEB (Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment), l’APCMA (Assemblée Permanente des chambres de Métiers et de l’Artisanat), le Groupement des entreprises de restauration des monuments historiques (GMH), et la CPME (Confédération des petites et moyennes entreprises).

 

Un nombre d’artisans qualifiés insuffisant

Lancé officiellement jeudi 18 avril par Muriel Pénicaud, ce programme aux contours encore flous permettra, avec le concours des Compagnons du devoir et des professionnels du bâtiment, « à beaucoup de jeunes de se former et de venir travailler quelques mois, de toute la France, sur le chantier de la cathédrale ». Selon la ministre du Travail, les besoins sont énormes, et le nombre actuel d’artisans qualifiés insuffisant. « Nous avons la qualité, l’excellence des savoir-faire en France, des charpentiers, des couvreurs, des tailleurs de pierre. Mais en même temps, on en manque partout », explique-t-elle à France 3.

Les Compagnons du devoir forment chaque année, au terme d’un parcours d’apprentissage de six ans, « environ 1 000 charpentiers, 700 couvreurs et 450 tailleurs de pierre ». Mais selon le secrétaire général de l’association ouvrière, Jean-Claude Bellanger, il faudra recruter dès septembre 450 artisans supplémentaires.

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Dans une tribune publiée dans le journal Le Monde, Frédéric Létoffé et Gilles de Laâge, coprésidents du GMH, déploraient il y a tout juste un an le « panorama alarmant de la pénurie de main-d’œuvre » dans le secteur des métiers du patrimoine. « Etablissements de formation désertés, entreprises en quête de salariés, savoir-faire en voie de disparition… Aujourd’hui considérés comme des technicités non courantes, ces savoir-faire traditionnels deviennent marginaux au milieu d’un secteur de plus en plus industrialisé où règne la préfabrication et l’assemblage », regrettaient les deux coprésidents de ce groupement de 200 entreprises spécialisées, qui emploient environ 9 000 Compagnons du devoir.

« Maître verrier, tailleur de pierre, staffeur, doreur, ébéniste…, autant de métiers manuels et techniques qui font notre fierté nationale. La génération des nouveaux apprentis est-elle si loin de ces aspirations ? Au vu des croissantes reconversions professionnelles et bouleversements psychotiques que connaît notre société, ne serait-il pas temps de réconcilier le corps et l’esprit et de donner à ces métiers la place qu’ils méritent ? », ajoutaient-ils alors.

 

« Rénover le patrimoine dans toute la France »

Dans cette optique, les Chantiers de France ne se limiteront donc pas à la reconstruction de Notre-Dame. Ainsi, pour les ministères de la culture, de l’éducation et du travail, ce dispositif sera aussi destiné à favoriser l’orientation des jeunes vers les filières professionnelles et les métiers d’arts – des professions « longtemps considérées comme des voies de garage » que des « chantiers-école » pourraient revaloriser, estime Bernard Stalter, président des chambres de métiers et de l’artisanat.

Afin de « rénover, à terme, le patrimoine dans tout le pays », Muriel Pénicaud prévoit finalement le recrutement de « milliers de jeunes et d’apprentis », dans des domaines tels que la charpenterie, la maçonnerie, la taille de pierre, la pose des toitures, la fabrication de vitraux ou encore l’ébénisterie. Jean-Michel Blanquer, ministre de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur, a pour sa part indiqué qu’un « campus professionnel » serait installé dans les écuries du château de Versailles.

 

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