Emploi

VivaTech : 3 outils qui vont transformer le recrutement

Lors de Viva Technology, qui a eu lieu à Paris du 16 au 18 mai 2019, nous avons fait le tour des innovations dans le recrutement. Découvrez 3 outils technologiques qui vont sûrement révolutionner ce secteur.

 
La quatrième édition de Viva Technology s’est achevée le samedi 18 mai. Durant cet événement dédié à l’innovation numérique, qui a réuni plus de 124 000 visiteurs, ainsi que 2 000 start-ups et des centaines de grands groupes, nous avons pu découvrir quelques innovations technologiques qui pourraient métamorphoser le visage du recrutement dans quelques années à peine. Suivez le guide.

 

Recruteurs virtuels

L’avenir du recrutement passera-t-il par des recruteurs virtuels ? Nous avons pu tester, au « Lab Future of Work » de ManpowerGroup, l’entretien d’embauche avec un avatar. Le principe est simple : le candidat s’assied dans la « Digital Room », une sorte de cabine insonorisée en forme d’oeuf, dans laquelle il fait face à un écran sur lequel apparaît Zara, une jeune femme souriante, bien que virtuelle. Puis celle-ci lui pose 3 à 5 questions ouvertes, en lien avec le métier visé, avant de lui faire passer un QCM portant soit sur ses traits de personnalité, soit sur ses capacités d’analyse.

Développée par Experis, filiale de ManpowerGroup France, cette bulle (déjà utilisée par plusieurs entreprises du CAC 40) permet de faciliter la présélection de candidats pour des entreprises de plus de 1 000 personnes, selon certains critères objectifs, des compétences techniques aux soft skills. Grâce à un algorithme d’analyse des expressions du visage, Zara est capable d’interpréter l’attitude du candidat – en plus de sa connaissance du métier, ses traits de personnalité ou encore sa capacité d’adaptation.

« L’humain reprend évidemment la main après ces entretiens. Pour le recruteur, il s’agit d’un outil précieux, qui lui permet grâce à l’IA de faire un premier tri dans une masse importante de candidatures, sans craindre une sélection subjective, mais au contraire avec un maximum d’objectivité. Cela permet d’automatiser le processus, pour repérer les meilleurs potentiels et diviser par deux le temps moyen de pré-recrutement », indique Thibault Devillers, directeur de projet d’Experis France. Selon lui, le robot est capable d’analyser le niveau de vocabulaire ou la logique d’un candidat, mais aussi d’indiquer combien de fois il a souri et de détecter les intonations de sa voix… pour mesurer son enthousiasme. Pour les candidats, enfin, un tel avatar virtuel est aussi un bon moyen de s’entraîner aux entretiens de recrutement.

 

 

CV augmenté

Non loin du Lab de ManpowerGroup, la startup Argo (1) présentait un concept innovant et à ce jour inédit : le CV augmenté. Grâce à une technologie de réalité augmentée qui permet à l’origine de rendre des magazines interactifs, la société française née de la fusion de SnapPress et Bear propose aux candidats d’ajouter des contenus audiovisuels et des liens cliquables, directement sur leur curriculum vitae (papier ou au format PDF). Concrètement, il s’agit d’un CV que le recruteur scanne via l’application Snap Press, afin de pouvoir ensuite accéder à des contenus supplémentaires (coordonnées, vidéos, etc.).

« L’intérêt d’un tel CV augmenté, c’est de se démarquer des autres candidats, mais aussi de pouvoir donner à accès au recruteur à des données que l’on ne pourrait jamais mettre dans un CV classique : vidéos, portfolio, site web personnel… Enfin, notre service, gratuit, permet aussi d’accéder à des statistiques, sur le comportement du recruteur – combien de temps a-t-il passé sur le CV, sur quoi a-t-il cliqué, etc. », décrit Perrine Olmeta, chef de projet chez Argo. Autrefois étudiante, c’est elle qui a donné l’idée à l’entreprise de proposer ce service, après que son CV ait créé le buzz sur Linkedin, en 2018. « Pour le candidat, il peut s’agir d’un atout majeur pour gagner en visibilité. Pour le recruteur, il s’agit d’une nouvelle expérience, ludique et active, qui lui fait gagner du temps en lui permettant d’accéder à toutes les infos complémentaires qu’il attend, en un clic », ajoute-t-elle. Seul pré-requis, toutefois : les recruteurs doivent télécharger l’application qui permet de scanner le CV.

 

 

Dénicher la perle rare via des jeux vidéo

Mais les CV pourraient bien un jour disparaître, au profit… des jeux. Soutenue par Facebook, la start-up Goshaba planche ainsi depuis deux ans sur un ensemble de jeux vidéos cognitifs permettant d’évaluer le savoir-faire et le savoir-être des candidats – par exemple la capacité à passer d’une tâche à l’autre, ou encore la mémoire de travail, via des jeux de logique.

Selon Djamil Kemal, co-fondateur de Goshaba, présent pour une conférence sur le sujet lors de VivaTech, ces jeux sur smartphone et ordinateurs (déjà utilisés par Accenture, Air Liquide, BNP Paribas et Lagardère), « permettent notamment aux recruteurs de  mesurer les soft skills des candidats. Car jusqu’à présent, la seule façon de les mesurer, c’était de le faire à partir de données déclaratives des candidats (via des questionnaires). Avec une telle technologie, il est possible d’avoir ainsi des données plus fiables ». Au-delà de rendre le processus de recrutement plus ludique pour le demandeur d’emploi, il s’agit enfin d’un moyen, conclut-il, de « faire venir en entretien des candidats n’auraient pas forcément convaincus les recruteurs via un CV, mais qui sont prometteurs. »

 

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(1) À noter que Sepfi, actionnaire majoritaire de CDI Médias & Services, est aussi actionnaire d’Argo.
 
 

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