Emploi

Fonds de dotation Ereel : un programme pour le maintien et le retour à l’emploi après un cancer

Parmi les nombreuses actions du fonds de dotation Ereel, figure le programme “Maintien et retour à l’emploi après un cancer” – une aide juridique et sociale destinée aux femmes. Nous avons assisté à l’une de ces journées qui redonnent le sourire aux bénéficiaires, même dans les situations les plus difficiles.

 

Lutter contre la maladie est une première bataille que les Violettes, c’est comme cela qu’on appelle les bénéficiaires chez Ereel, ont déjà partiellement gagnée. Le fonds de dotation s’attache ensuite à un élément primordial : reprendre confiance pour pouvoir envisager, à court ou à plus long terme selon les cas, un retour sur le marché du travail. Un élément déterminant qui signe aussi le retour à “la vie d’avant la maladie” aux dires de certaines et donc, à une vie normale.

Dès les premières minutes, on sent le lien qui unit les participantes. Elles discutent entre elles et partagent leur vécu. L’ambiance est détendue et conviviale autour d’un copieux petit-déjeuner. Christine Salaün-Chevalier, présidente du fonds de dotation Ereel, accueille le groupe par un discours à la fois chaleureux, positif et dynamique. Tout en précisant qu’il faut respecter le timing de la journée pour que chacune puisse bénéficier de l’ensemble des ateliers.

 

Une journée chargée

Et il ne faut pas chômer, car le programme est chargé. Coiffage, maquillage, conseillère en image, assistante sociale, DRH, avocat ou encore psychologue, un large panel de professionnels est mobilisé pour apporter aux Violettes une aide complète et aussi des réponses adaptées. Chacune doit passer 30 minutes à chaque atelier avec une pause déjeuner sur place d’une heure pour finir à 16h “car elles sont nombreuses à devoir aller chercher leurs enfants à l’école”, nous explique Christine Salaün-Chevalier. Il n’y a donc pas une minute à perdre. La présidente dispatche les Violettes sur les ateliers et très rapidement les travaux commencent. Au stand maquillage la crème de base est déjà appliquée et quelques conseils beauté déjà prodigués. Nous nous installons à l’atelier beauté des mains et très rapidement la discussion s’engage. On parle vie quotidienne, galères dans les transports, solidarité entre voisins, le tout en se faisant chouchouter les mains. C’est très agréable. Et cela semble leur faire, un temps, oublier les difficultés.

 

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Un ange passe, tout le monde se tourne vers l’espace maquillage où une Violette se regarde dans le miroir pour découvrir sa mise en beauté. Le résultat est bluffant et le sourire réapparaît sur ce visage qui semble durci par les soucis. C’est déjà l’heure de tourner. Nous sommes ensuite invités à participer à l’atelier assuré par des professionnelles de la Cramif (Caisse régionale d’Assurance Maladie d’Île-de-France). Documents à l’appui, la Violette expose sa situation qui est particulière dans la mesure où elle était chef d’entreprise avant de découvrir sa maladie. Elle a d’ailleurs toujours sa société, mais expose ses difficultés à être indemnisée en tant qu’indépendante. Les deux professionnelles l’écoutent de manière bienveillante et lui donnent des pistes à explorer. Même s’il n’y a aucune certitude, cela suffit à lui redonner confiance, et lui fait prendre conscience qu’il existe des solutions.

Christine Salaün-Chevalier indique à nouveau le moment de changer d’atelier. Nous assistons désormais à celui animé par une conseillère en image. Plus informel, il va néanmoins au plus profond des choses. On y parle de la couleur rose qui plaît tant à la Violette, la conseillère lui propose alors tout simplement de prendre son petit déjeuner avec un tee-shirt rose. “Cela peut paraître anodin, mais contribue à démarrer la journée du bon pied”, explique Élisabeth. On évoque ensuite le fait que les cheveux courts vont très bien à la Violette. Une nouveauté pour elle qui a toujours eu les cheveux longs et volumineux et pour qui il a été très difficile d’attendre qu’ils repoussent après les traitements. Petit à petit, alors que la matinée avance, les sourires s’affichent sur les lèvres. Ce qui n’empêche pas certaines d’avoir des trémolos dans la voix à l’évocation des mois qu’elles viennent de traverser. Si toute la partie maquillage, coiffage, beauté des mains ou encore conseil en image se déroule dans un espace ouvert, une autre partie des ateliers avec la psychologue, l’avocate ou encore le DRH, se déroule de manière confidentielle et nous ne sommes, bien évidemment, pas autorisés à y assister.

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Explorer de nouvelles pistes

Néanmoins, Maître Fabienne Nachin, avocate bénévole pour Ereel depuis 3 ans, nous expose le contour de ses actions. “Je propose une consultation sur mesure et je leur demande de venir avec un maximum de documents car cela me permet de leur apporter la réponse la plus précise possible”, détaille-t-elle. Pension alimentaire, indemnités journalières, prévoyance, mi-temps thérapeutique, séparation, contrats de location, les questions des Violettes portent sur des pans du droit extrêmement variés. “La maladie est un bouleversement qui rejaillit sur toutes les sphères de la vie, personnelle, familiale, professionnelle, ajoute Fabienne Nachin. Je dois sans cesse leur rappeler que je suis soumise au secret professionnel, que notre entretien est strictement confidentiel et qu’elles peuvent alors se livrer en toute confiance et transparence.”

La confiance étant un élément que la maladie emporte souvent avec elle. Envers les autres et envers soi-même. Cette journée comme une parenthèse s’emploie assurément à la leur redonner.

 

 

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