La moitié des actifs pensent que leur métier va disparaître dans 10 ans, tout en se sentant “mal préparés” par leurs employeurs à la transformation qui s’annonce.
78 % des actifs français, soit plus des deux tiers, se disent “satisfaits” de leur situation professionnelle, selon une enquête de l’Ifop, réalisée pour le groupe de courtage en assurance Siaci Saint-Honoré (1). Ils sont aussi 88 % à se déclarer satisfaits du contenu de leur niveau d’autonomie et du contenu de leur travail. Mais dans le même temps, 38 % doutent de leurs possibilités de formation, et 46 % sont insatisfaits de leurs possibilités d’évolution professionnelle.
Le phénomène des “bullshit jobs” n’apparaît pas dans cette étude : ainsi, 86% des actifs ont le sentiment de faire un “travail utile”. En revanche, seuls 59 % estiment qu’il est “reconnu à sa juste valeur”. L’enquête décrit ainsi “une logique de frustration née d’un décalage entre l’importance accordée collectivement au travail et le manque de reconnaissance professionnelle”.
Une transformation des métiers qui inquiète
“ Mais davantage que les conditions de travail au quotidien, c’est la capacité à se projeter professionnellement qui représente la principale source d’insatisfaction parmi les actifs français”, observe l’Ifop. Ces derniers aspirent ainsi principalement à garder un bon équilibre vie professionnelle-vie personnelle, mais aussi à acquérir de nouvelles compétences, en vue de la “transformation des métiers” qui se prépare.
Selon l’enquête Ifop / Siaci Saint-Honoré, les travailleurs français sont plutôt pessimistes face aux conséquences des changements technologiques. Ils sont 87 % à penser que leur métier va se transformer, mais parmi eux, 40 % considèrent que cela affectera négativement le nombre d’emplois dans leur organisation et leur rémunération.
Pire, 49 % des actifs pensent que leur métier va disparaître dans moins de 10 ans, du fait du développement des nouvelles technologies. Ils sont notamment 44 % à travailler dans l’industrie et 45 % à être employés dans le commerce. En outre, 47 % s’estiment “mal préparés” par leurs employeurs.
Des actifs qui comptent d’abord sur eux-mêmes
Lorsqu’ils pensent que leur profession est en péril, 22 % des actifs se renseignent “dès à présent” pour pouvoir “changer de métier dans un autre secteur”, contre 27 % dans leur domaine. Enfin, pour 15 % d’entre eux, cette disparition “semble insurmontable”, indique l’Ifop.
Enfin, 36 % des actifs, notamment parmi les employés des secteurs tertiaires (professeurs, ingénieurs, professions libérales de la santé), pensent que leur métier va “beaucoup ou complètement” se transformer.
Alors que vient de sortir la nouvelle application Mon Compte Formation, qui permet d’utiliser soi-même son CPF, 51 % des actifs ont par ailleurs l’intention de suivre une formation au cours de l’année à venir. Mais dans les faits, ils sont une majorité (74 %) à ne compter que sur eux-mêmes pour répondre à leurs “aspirations professionnelles”. Ensuite ils indiquent se reposer sur leurs supérieurs hiérarchiques (33 %), sur des cabinets de recrutement ou des coachs (28 %), sur des organismes publics comme l’Apec, le Fongecif ou Pôle Emploi (27 %), sur les RH (23 %), et sur les syndicats (13 %).
(1) Enquête réalisée auprès de 3009 personnes âgées de plus de 18 ans, entre le 2 et le 10 septembre 2019.