Le plan de relance de l’économie, présenté par le gouvernement cet après-midi, a pour objectif de mener l’économie à son niveau d’avant la crise, d’ici 2022. Parmi les mesures déployées, 15 milliards d’euros pour l’emploi, dont un “bouclier anti-chômage” qui reposera sur l’activité partielle de longue durée et la formation professionnelle.
Compétitivité et cohésion sociale sont deux des principaux axes du plan de relance de l’économie, qui a été présenté par Jean Castex ce jeudi 3 septembre, à Matignon. L’objectif de ce plan, baptisé “France Relance” : revenir à un niveau économique semblable à celui d’avant la crise, d’ici 2022. “Après la sauvegarde, vient le temps de la consolidation et de l’offensive”, a affirmé le Premier ministre, en présentant sa feuille de route.
Le plan de relance s’élève à 100 milliards d’euros, dont 35 milliards pour le volet dédié à la cohésion sociale et territoriale. Ainsi, outre un “plan de réarmement industriel” qui passera par une baisse “massive” des impôts de production, le gouvernement prévoit de “soutenir toutes les personnes fragilisées par la crise”, des salariés aux personnes en situation de handicap, en passant par les demandeurs d’emploi et les plus précaires.
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6,6 milliards d’euros pour l’APLD
Selon Élisabeth Borne, qui s’est exprimée pendant la conférence de presse, “l’emploi est la finalité première de ce plan de relance.” Au total, sur les 35 milliards d’euros dédiés à la cohésion sociale et territoriale, le soutien à l’emploi représente un investissement total de 15 milliards d’euros. Il repose sur trois grands chantiers. D’abord, le plan jeunes, présenté en juillet et déjà amorcé depuis fin août. À hauteur de 6,7 milliards d’euros, il repose principalement sur des aides à l’embauche et des emplois aidés pour à aider l’intégration des 16-25 ans dans les entreprises. “Son déploiement est conçu et réalisé avec les acteurs des territoires”, précise la ministre du Travail.
Le gouvernement s’est donné pour objectif de créer 160 000 emplois en 2021. Le second chantier, à hauteur de 7,6 milliards d’euros, consistera à créer un “bouclier anti-licenciement” ou “anti-chômage”. Principalement en réinjectant 6,6 milliards d’euros dans le dispositif d’activité partielle de longue durée (APLD). Principe : baisser le temps de travail des salariés pour éviter les plans de licenciements, et mettre le temps dégagé à profit avec des formations financées par l’État.
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1 milliard d’euros destinés à la formation, aux compétences et à la reconversion
“L’enjeu sera de protéger les sociétés qui subiront une baisse d’activité dans les prochains mois. Il s’agit d’éviter que les entreprises se séparent des salariés et des compétences dont elles auront besoin dans la reprise; en combinant activité partielle de longue durée et financement de formations”, résume Elisabeth Borne. Ainsi, 1 milliard d’euros sur les 7,6 milliards dédiés à l’emploi serviront à “accompagner les salariés des secteurs en difficulté vers des secteurs porteurs soutenus par France Relance ; et à fournir aux entreprises les compétences dont elles ont besoin”, indique la ministre.
“Nous allons investir massivement pour former aux filières et aux métiers de demain, dans la transition écologique, l’industrie innovante et le numérique, notamment”, a précisé Jean Castex. Le Premier ministre a notamment annoncé la création de 300 000 parcours d’insertion “sur mesure”, pour les demandeurs d’emploi les plus modestes. Ainsi que le développement plus global de “parcours de formation et de réorientation”, pour aider les personnes au chômage à trouver de nouvelles opportunités.
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Relocalisation
Pour lutter contre le chômage, Jean Castex souhaite aussi relocaliser un certain nombre d’entreprises. “Nous avons sélectionné un certain nombre de secteurs où nous allons investir massivement pour que nous relocalisions ou localisions les activités actuelles ou futures”, indiquait notamment le Premier ministre ce matin au micro de RTL, évoquant les secteurs de la santé et des nouvelles technologies.
Une deuxième série de mesures, estimées à 35 milliards d’euros, doit en outre permettre d’améliorer la compétitivité économique de la France. Elles comprennent une baisse des impôts de production de 20 milliards d’euros sur deux ans. Un milliard d’euros d’aides seront consacrées à la relocalisation industrielle, dont 600 millions d’euros dans cinq secteurs stratégiques comme la santé, l’électronique ou encore l’agroalimentaire.
Concertations et indicateurs de suivi
Le gouvernement précise enfin que des “concertations” seront menées avec les partenaires sociaux pendant toute la durée de la mise en œuvre de France Relance (donc jusqu’en 2022). Notamment lors d’une “Conférence du dialogue social” qu’organisera Jean Castex en octobre 2020. “Nous veillerons à ce qu’il y ait des contreparties en matière d’emploi et de recrutement des jeunes”, prévient Elisabeth Borne. En outre, une “batterie d’indicateurs de suivi”, consultables librement, “en direct”, devraient permettre à tout un chacun de mesurer l’impact du plan de relance sur le marché du travail.