Emploi

Covid-19 : les jeunes diplômés bac +5 peinent aussi à trouver un emploi

Selon une étude de Syntec Conseil, le taux d’emploi des bac +5 sortis de formation cet été a fortement chuté en décembre, par rapport aux années précédentes. Une situation qui s’explique par l’impact de la crise de la Covid-19 sur les départs à l’étranger. Ce qui constituerait paradoxalement une opportunité pour les entreprises.

En raison de la crise sanitaire, les jeunes diplômés bac +5 peinent eux aussi à s’insérer sur le marché du travail. Selon un sondage réalisé fin décembre par Episto pour Syntec Conseil, ceux qui ont terminé leurs études en juillet 2020 ne sont ainsi que 55 % à avoir trouvé un emploi au bout de 6 mois. En 2018, d’après les chiffres de l’Apec, ce taux était de 74 %. À noter que les femmes ont un taux de chômage de 3 % supérieur à celui des hommes.

L’insertion professionnelle des jeunes diplômés bac +5 diffère toutefois selon leur formation d’origine. Ainsi, 60 % de ceux sortis d’une école d’ingénieur et d’un master universitaire scientifique ont trouvé un emploi fin 2020, contre 50 % pour ceux ayant décroché un master universitaire en éco/gestion, ou un diplôme d’école de commerce. Le taux est aussi plus élevé chez les diplômés des grandes écoles les plus cotées : il monte à 80 % pour les meilleures écoles d’ingénieurs, et à 65 % pour les meilleures écoles de commerce.

Selon le sondage Episto / Syntec Conseil, mené auprès de 750 diplômés, cette moindre insertion professionnelle impacte le taux d’embauche en CDI (50 % contre 69 % avant la crise), ainsi que les salaires d’entrée des jeunes les plus qualifiés.

 

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Garder les jeunes ultra qualifiés restés en France, “une opportunité”

Selon Syntec Conseil, cette situation s’explique par de moindres débouchés professionnels, causés par la crise du Covid-19. Qui a non seulement affecté les entreprises, mais qui a aussi rendu plus difficiles les départs à l’étranger. Ainsi, les jeunes ultra qualifiés qui n’ont pas trouvé d’emploi seraient principalement ceux qui signent en temps normal leur premier contrat de travail hors de l’Hexagone. Et qui, faute de pouvoir quitter le territoire, seraient venus concurrencer leurs anciens camarades.

“Ces jeunes ultra qualifiés qui ont dû rester en France représentent une opportunité. Il faut que les entreprises fassent des efforts pour les garder car si on ne les embauche pas, l’an prochain, une fois la crise passée, ils ne seront plus là”, affirme Mathieu Courtecuisse, président de Syntec Conseil, dans Les Échos. Selon lui, la plupart d’entre eux “ne reviennent pas” une fois partis.

Réussir à les faire rester permettrait en outre de répondre à la pénurie de talents qui persiste dans de nombreux métiers, et de couvrir aussi des métiers d’avenir. Pour le syndicat des sociétés de conseil, c’est donc aux entreprises de jouer, en continuant à embaucher. Mais aussi à l’État, en prolongeant les aides à l’embauche des jeunes (censées prendre fin en avril), au moins jusqu’en juin 2021.

 

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