Si l’on croise le palmarès Arthur Loyd des métropoles les plus attractives en 2020 avec les données de Pôle emploi et les dernières offres déposées sur RegionsJob et Cadreo, il est possible de dresser la liste des 30 villes (hors Paris) les plus dynamiques. Et probablement les plus pourvoyeuses d’emploi en 2021.
Le dernier Baromètre Arthur Loyd sur l’attractivité des villes, paru le 1er mars 2021, analyse les effets de la crise sur l’emploi et les performances économiques locales. Selon cette étude, les grandes métropoles régionales ont “encaissé le choc” du Covid. En revanche, les zones rurales et les villes moyennes “décrochent” depuis un an, et la tendance semble difficile à inverser.
30 villes stables, attractives et pourvoyeuses d’emploi
Au départ, durant le 1er semestre 2020, la crise a provoqué la destruction de 638 000 emplois dans le secteur privé. Les effectifs salariés ont surtout baissé (entre -3,5 et -5 %) dans les régions PACA, Normandie et Centre-Val-de-Loire. En revanche, ils se sont maintenus (autour de -2 %) en Île-de-France, Bretagne et Nouvelle Aquitaine, ainsi que dans les Hauts de France et le Grand Est.
Selon l’étude de l’Acoss sur les effectifs salariés du secteur privé en 2020, ceux-ci ont finalement “diminué dans toutes les régions” en un an. Mais surtout dans les régions Île-de-France, Bourgogne-Franche-Comté et Auvergne-Rhône-Alpes. Les régions qui ont détruit le moins de postes sont : les Hauts-de-France, Grand-Est, le Centre-Val de Loire et la Normandie. Ainsi que la Bretagne, les Pays-de-la-Loire, la Nouvelle Aquitaine, l’Occitanie et PACA.
In fine, une quinzaine de métropoles ont conservé des effectifs stables. Au nord, Lille et Valenciennes ; à l’ouest, Rennes et Nantes ; à l’est, Strasbourg, Nancy et Metz ; au centre, Tours, Orléans et Chartres ; et au sud, Bordeaux, Toulouse et Montpellier. Sans oublier Marseille, Nice et Aix-en-Provence.
Toulouse, Lyon et Bordeaux sur le podium
Arthur Loyd a divisé les villes les plus attractives du moment entre les “très grandes” / grandes métropoles, et les métropoles “intermédiaires” / agglomérations de taille moyenne. Si l’on ne garde que les critères de “performance” et de “résilience” économique ; et si l’on met ce palmarès en parallèle avec la dernière Enquête Besoins en Main d’Oeuvre (BMO) (janvier 2020), l’on obtient un classement des villes les plus attractives depuis un an. (1) Si l’on croise ensuite ces informations avec les dernières offres déposées sur RegionsJob et Cadreo, il est possible de dresser la liste des 30 villes (hors Paris) les plus dynamiques. Et probablement les plus pourvoyeuses d’emploi en 2021.
Parmi les très grandes métropoles (+ de 500 000 habitants), 3 villes occupent le podium : Toulouse, Lyon et Bordeaux. Trois pôles d’attractivité dans leurs régions, qui se caractérisent par une forte présence de cadres et de diplômés de l’enseignement supérieur (20 à 30 %). Avant la pandémie, les entreprises projetaient d’y recruter 55 000 salariés en moyenne, en majorité (83 %) non-saisonniers. Le baromètre emploi du cabinet Synergie démontre qu’un an plus tard, les offres en CDI continue d’y prédominer. Ainsi, parmi les régions qui en proposent le plus, on retrouve le Sud-Ouest.
Ces métropoles sont aussi les principales contributrices des sites du groupe HelloWork. Lyon est la ville de “province” qui y propose le plus de postes, avec 7 995 offres sur RegionsJob (généraliste), et 1 655 sur Cadreo (dédié aux cadres). Toulouse et Bordeaux ne sont pas loin derrière. Mais après Lille.
Le nord et le sud en tête
Ce trio est en effet talonné par la capitale des Flandres. Avec 63 000 projets de recrutements avant crise, ainsi que 3 939 offres sur RegionsJob et 860 sur Cadreo en février, elle recrute en masse depuis 2015, et la crise n’a pas inversé cette tendance. Au carrefour de l’Europe, avec des secteurs d’activité de pointe (IT, industrie pharmaceutique, biotechnologies, textiles innovants…), elle accueille notamment plus de 40 % des cadres franciliens venus vivre dans les Hauts-de-France. Sachant que cette région se classe parmi les 5 premières pour l’emploi cadre (7 % de ceux actuellement en poste en France).
Viennent ensuite 3 villes de Provence Alpes Côte d’Azur : Marseille, Nice, et Aix-en-Provence. À noter que si cette dernière ne présentait en 2020 que 28 000 projets de recrutements, 73 % étaient non saisonniers. Au bout d’un an de crise, le Sud-Est figure aussi sur le podium Synergie des régions qui proposent le plus de CDI depuis janvier 2021. Sur RegionsJob, Marseille et Aix-en-Provence font suite à Lille et Toulouse, en totalisant ensemble 5 126 offres le mois dernier. Sur Cadreo, leurs offres cumulées atteignent le nombre de 1147, ce qui les place, si on les relie ensemble sous l’entité “Aix-Marseille”, en 2e position des pourvoyeurs d’emplois cadres, après Lyon, mais aussi devant Lille et… Nantes.
Nantes, Rennes et Grenoble, villes “résilientes”
Avec Rennes et Grenoble, Nantes fait en effet figure de ville “résiliente” face à la crise. En janvier 2020, la cité des Ducs, ainsi que l’ancienne Condate et la capitale des Alpes nourrissaient entre 29 000 et 48 000 projets de recrutement, dont 80 % non saisonniers. On les retrouve actuellement parmi les villes pourvoyeuses d’emploi.
Nantes talonne Lyon, et domine Lille et Toulouse, avec 4 621 offres sur RegionsJob et 931 sur Cadreo. Sur cette dernière plate-forme, Rennes se place juste devant Bordeaux, et Grenoble se retrouve juste derrière Aix en Provence.
Nantes “est la seule métropole régionale à pouvoir revendiquer plus de 66 000 créations nettes d’emplois dans le secteur privé au cours des 10 dernières années”, indique Arthur Loyd dans son baromètre. Rennes, de son côté, attire de plus en plus d’entreprises, grâce à “l’arrivée de la LGV, qui a stimulé son quartier d’affaires, EuroRennes”. À noter que parmi les régions qui proposent le plus de CDI, selon Synergie, on retrouve aussi l’Ouest (Normandie, Bretagne).
Les métropoles « intermédiaires » n’ont pas dit leur dernier mot
Même si les volumes d’offres sont moindres, les métropoles « intermédiaires » (+ de 100 000 habitants) sont également dynamiques. Arthur Loyd met en avant un trio très actif malgré la crise, à l’ouest : Brest-Orléans-Tours.
“Brest garde le cap avec de nombreuses activités métropolitaines supérieures dans l’emploi privé : 19% des effectifs salariés dans des secteurs de pointe”, note Arthur Loyd. Avec 1 430 offres sur Regionjob et 317 sur Cadreo en février 2021, la ville bretonne est la métropole intermédiaire qui propose le plus de postes à pourvoir.
Restent les agglomérations de taille moyenne : en raison de leurs performances économiques et d’une attractivité démographique “en devenir”, Arthur Loyd en met deux en avant : Niort et Laval. Toutes deux ont publié près de 1 000 offres d’emploi sur Regionsjob en février 2021.
“Niort se distingue de par ses excellentes performances économiques. Elle présente un taux de chômage parmi les plus bas de France et son économie, fortement tertiarisée pour une agglomération de cette taille, a généré de nombreux emplois depuis 10 ans. Le nombre de postes y a augmenté de 11 %. Une performance comparable à… Aix-Marseille !”, note Arthur Loyd.
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(1) Les résultats de la prochaine enquête BMO sont attendus en mai 2021.