Emploi

Métiers du numérique : Des places à prendre pour les femmes

A l’origine réservés aux femmes avant que les hommes ne reprennent la main dessus, les métiers de l’informatique et du digital s’ouvrent désormais à tous les profils. Mesdames, n’hésitez donc pas à vous y intéresser !

Le syndrome de la schtroumpfette (1) est très répandu dans les services informatiques qui, trop souvent, ne comptent qu’une seule femme. Car elles représentent à peine plus d’un quart des emplois du numérique.

C’est pour cela qu’en 2013, Frédéric Bardeau a cofondé Simplon, un réseau visant à lutter contre le chômage grâce à l’insertion dans ce secteur : “Des dizaines de milliers de postes n’y sont pas pourvus ! Or il n’est pas nécessaire d’être très diplômé pour être embauché. Qui plus est avec un bon salaire : 30 000 euros brut par an quand on débute en développement web.”

 

Un secteur autrefois très féminin

Il faut donc lever les préjugés et l’autocensure, estime Frédéric Bardeau : “En Inde, on incite les femmes à travailler dans le numérique et la Malaisie est le pays où l’activité autour des nouvelles technologies est la plus féminisée”, poursuit-il. “En France, jusque dans les années 1980, l’informatique était le domaine des femmes, car peu valorisé : comme les standardistes, elles branchaient et déconnectaient des câbles. Puis les figures masculines du geek et du hacker se sont imposées…”

À noter qu’aux débuts de l’informatique et des réseaux d’ordinateurs, de nombreuses mathématiciennes ont aussi joué un rôle clé. Notamment Grace Hopper, qui a imaginé la notion de compilateur et en a fait le premier prototype en 1952 ; Kathleen Booth, pionnière de la reconnaissance de caractères et de la traduction automatique ; Barbara Liskov, professeure en intelligence artificielle au MIT dans les années 1970 ; ou encore Adele Goldberg, qui a dirigé la conception du premier ordinateur à interface graphique en 1973.

 

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Se former pour gagner en légitimité

Dans la programmation et le code, il y a des passionnés autodidactes mais le président de Simplon recommande aux femmes de se former pour gagner en légitimité : “Nous proposons aux demandeuses d’emploi, quels que soient l’âge et le niveau de qualification, des programmes de 6 semaines 100 % féminins, avec présentation du secteur et initiation au code, à l’intelligence artificielle… ça les désinhibe et 80 % poursuivent par une formation.”

Même type d’initiative pour “Horizon numérique” organisé, avec Pôle Emploi, par Social Builder, qui accompagne femmes, recruteurs et organismes de formation aux compétences digitales afin de développer la mixité. “La réorientation professionnelle en est le meilleur levier. D’où le manifeste pour la reconversion des femmes dans les métiers du numérique que nous avons coécrit en 2019 et que 160 sociétés, dont de gros employeurs, ont signé, s’engageant à appliquer et partager les bonnes pratiques”, indique Emmanuelle Larroque, créatrice de l’entreprise sociale en 2011.

 

(1) Cette expression renvoie à une tendance des oeuvres de fiction à ne comprendre qu’un seul personnage féminin et plus généralement, à la situation (notamment professionnelle) où une femme se retrouve seule dans un univers 100% masculin.

 

Stéphanie Condis

 

Cet article fait partie d’un dossier plus vaste sur la féminisation des métiers, et sur les opportunités d’emploi pour les femmes, selon les secteurs. À retrouver dans les kiosques jusqu’à fin juin 2021.

 

 

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