Un entretien se prépare. Parmi les séquences incontournables, la question de la rémunération est souvent difficile à appréhender. Comment y répondre ? Quelles erreurs éviter ? Voici quelques conseils pour parler salaire sans hésiter.
Savoir répondre aux questions des recruteurs et ne pas être pris au dépourvu, c’est le défi d’un entretien réussi. En matière de séquences délicates à traverser sans encombre ou hésitation, la fameuse question « quelles sont vos prétentions salariales ? » ne peut se satisfaire d’une réponse improvisée. « Il est certain qu’il faut s’y préparer et ne pas attendre que le sujet arrive dans la conversation pour y réfléchir. C’est un thème un peu délicat en France, mais il faut être bien renseigné sur ce que l’on vaut sur le marché, en fonction de notre ancienneté et de notre parcours« , affirme Mila M. Elhamdi, consultante indépendante et coach en gestion de carrière.
Pour répondre, il faut donc savoir ce que l’on vaut et ce que l’on veut ! Et affuter son argumentaire, comme le confirme le spécialiste :
« Il faut comprendre les enjeux du poste et argumenter dans ce sens. Rien ne sert de proposer une fourchette de rémunération si on ne justifie pas sa demande ».
Fourchette basse, fourchette haute
Pour préparer son argumentaire, l’étude minutieuse de l’offre d’emploi et de la description de poste est indispensable. Justifier une demande de salaire passe avant tout par ce que vous apporterez à l’entreprise qui vous recrute. Un bon point de départ de négociation, c’est votre niveau de salaire précédent, si les postes sont similaires ou que l’emploi auquel vous postulez présente plus de responsabilités. Dans tous les cas, il faut s’informer des niveaux de rémunération de son secteur. Certaines plateformes, comme Glassdoor, LinkedIn ou Indeed proposent des simulateurs de salaire. C’est une bonne façon de déterminer sa fourchette basse et sa fourchette haute. « Il faut estimer le minimum que l’on est prêt à gagner et ce qui serait le maximum raisonnable pour l’entreprise. Et aussi avoir bien en tête qu’on parle toujours en salaire brut« , résume Mila M. Elhamdi.
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Erreurs à éviter
Parmi les mauvais réflexes, lancer soi-même le sujet risque d’être mal perçu. « Il est plutôt maladroit d’aborder soi-même rapidement le sujet de la rémunération, mieux vaut attendre que le recruteur pose la question. On peut, en revanche, demander les modalités du poste et du contrat, ce qui peut lancer le recruteur sur le sujet de la rémunération, même si on constate de plus en plus que la question est aujourd’hui souvent abordée en deuxième entretien ou en toute fin du premier rendez-vous« , complète la consultante en gestion de carrière.
Par ailleurs, un recruteur préfèrera toujours une réponse claire et directe de votre part à un flou artistique. Si l’on vous pose une question, c’est que l’on attend une réponse précise. « Il faut aussi éviter de retourner la question à l’envoyeur en éludant le sujet : mieux vaut montrer que l’on y a réfléchi« , conseille Mila M. Elhamdi.