Mensonges, omissions… Est-ce grave sur un CV ? La réponse est oui si les infos concernées ne permettent pas d’évaluer correctement votre valeur ajoutée pour le poste. Et plutôt non pour les autres informations. Après tout, un CV d’une page ne peut pas tout dire ! Les explications de Gilles Payet, animateur du blog Questionsdemploi.fr
Pourquoi mentir ?
Celles et ceux qui mentent sur un CV veulent paraître meilleurs et plus beaux qu’ils ne le sont. Avec des diplômes, des expériences, des connaissances ou des compétences qui sont demandés par le recruteur. Mais qu’ils n’ont pas. Ou pas complètement. Le mensonge permet alors d’éviter que son CV passe à la trappe. Un CV de menteur permet de se donner plus de chances d’être reçu en entretien. Et en entretien, c’est une autre histoire qui commence ! Et tout redevient possible. Mais si le recruteur fait son boulot, notamment en étant précis et tenace dans son questionnement, les mensonges et les omissions ont tous les risques d’être dévoilés.
Mensonges et omissions : quelle différence ?
Un mensonge est une information fausse, écrite ou dite avec l’intention délibérée de tromper son interlocuteur. Je peux mentir sur une période de travail, sur un diplôme, sur des compétences ou des connaissances, sur une expérience professionnelle que je n’ai jamais eue, sur une adresse à laquelle je n’habite pas. Une omission (on parle parfois de “mensonge par omission”) est une information que vous ne donnez pas. Je peux ne pas mentionner une expérience, une compétence inutile pour le job visé, une adresse qui pourrait me discriminer.
Les mensonges éliminatoires !
Mentir sur une expérience que vous n’avez pas eue me fera sans doute écourter notre entretien. Mentir sur un diplôme que vous n’avez pas provoquera sans doute la même conséquence : l’élimination de votre candidature. L’élimination pour mensonge a une double raison. La première est de s’apercevoir que son besoin de recruteur ne sera pas servi par ce candidat. Et la seconde est de se dire : “Si avant même d’avoir commencé à travailler ce candidat me ment, comment pourrais-je lui faire confiance par la suite ?”. Mais tout cela dépend aussi de la propre hiérarchie du recruteur. Si vous êtes doté des compétences et connaissances expertes (tirées de vos expériences) et que vous n’avez pas le diplôme requis (sur lequel vous avez menti), je pourrais accepter de vous recruter malgré cette tromperie. Surtout si je n’ai pas d’autres candidats sous la main.
Les omissions acceptables
Dans l’optique de rendre votre CV plus lisible, vous pourriez regrouper dans une période de 10 années d’assistanat 11 contrats courts. En indiquant par exemple “2012-2022 : 11 missions d’assistanat administratif”. Cela est acceptable. Et je vous demanderais en entretien de me préciser les choses. Autre exemple, si votre expérience récente de 2 mois s’est très mal passée, vous pourriez décider de ne pas la mentionner dans votre CV. C’est à nouveau une omission plutôt astucieuse et déontologiquement acceptable.
Alors, vous voyez l’idée ? Un CV ne peut pas tout dire. À vous de choisir les infos qui donneront envie au recruteur de vous rencontrer. À vous aussi d’éviter de mentionner des infos qui le conduiraient (avec ou sans raison valable) à écarter votre candidature. Mais évitez comme la peste de mentir sur des informations importantes pour le recruteur. Omettre oui, mais mentir non !
Bon courage dans vos démarches. Gardez toujours à l’esprit la belle personne (qualités, compétences, réussites) que vous êtes.
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