Comment résumer les apports de la validation des acquis de l’expérience (VAE) dans une carrière?
La VAE, c’est quelque chose qu’il faut connaître. En résumé, il s’agit de transformer son expérience en diplôme sans retourner à l’école, sachant que l’on s’adresse souvent à un public qui a été déscolarisé ou qui n’a pas pu mener ses études à terme. En cours de carrière, il est compliqué d’arrêter de travailler pour retourner en formation, la VAE permet de supprimer ces contraintes. A noter que 80 % de nos clients sont des femmes, qui ont souvent plus de contraintes liées à la gestion du temps et au travail domestique.
S’agissant des raisons de faire une VAE, par exemple, si vous souhaitez ouvrir ou reprendre un salon de coiffure, vous devez avoir un BP coiffure. Or, si vous avez été apprenti puis avez travaillé des années en salon sans avoir votre BP, vous pouvez suivre une VAE pour obtenir le diplôme sans repasser par l’école, et ainsi progresser dans votre vie professionnelle. Le profil type de nos participants, ce sont des femmes quarantenaires, et nous opérons 80 % de nos accompagnements dans le secteur sanitaire et social.

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Comment bien choisir son bilan de compétences ?
En quoi l’accompagnement dans le cadre de VAE est important, à l’instar de ce que vous proposez chez Excellence VAE ?
Notre accompagnement s’opère autour de trois axes. D’abord, l’accompagnement factuel. Pour rappel, il faut remplir un dossier de recevabilité, qui renseigne votre statut actuel, la mention du diplôme choisi et la présentation de votre parcours professionnel avec les pièces justificatives correspondantes. C’est un gros travail et beaucoup de personnes ne sont pas habituées à la rédaction. Cela nécessite un accompagnement spécifique. On aide les participants à faire ressortir leurs expériences et à les mettre sur papier, sans pour autant écrire le mémoire à leur place. Ensuite, deuxième axe : le renforcement des compétences nécessaires pour décrocher la VAE. Par exemple, dans le cas d’une aide-soignante, il s’agit de la préparer pour son oral face au jury en la formant sur la terminologie médicale. Enfin, le troisième axe : la préparation spécifique de l’oral, l’entraînement et la répétition en conditions devant un jury d’accompagnateurs pour être prêt et à l’aise le jour J. L’accompagnement peut faire la différence, et booster vos chances de réussite. Et l’accompagnement sera boosté par la réforme, avec un soutien dès les premières étapes, tandis qu’auparavant, l’accompagnement par les organismes certificateurs ne commençait qu’une fois le dossier de candidature accepté.
Quels sont les grands changements apportés par la réforme de la VAE en cours?
La réforme va et doit en premier lieu participer à faire connaître le dispositif. La VAE existe depuis plus de 20 ans, et il arrive encore qu’elle ne soit pas connue. C’est une particularité franco-française à valoriser. Désormais, la réflexion autour de la VAE s’opère par blocs de compétences, avec la volonté d’en faciliter et d’en simplifier l’accès et les démarches.
Le site France VAE va regrouper les architectes accompagnateurs de parcours, fédérer les académies et proposer un modèle de financement simplifié, comme c’est déjà le cas pour le compte personnel de formation. Sur une même plateforme, une sorte de guichet unique, le candidat pourra directement avoir accès à tout sans être freiné dans ses démarches. L’idée est celle d’un service public de la VAE. Pour illustrer la simplification apportée par la réforme, je prends l’exemple de la première étape, celle de la recevabilité du dossier de VAE. On estimait à environ 40 % la part de candidats n’allant pas au bout du cursus, dont la moitié abandonnait dès la première étape de recevabilité. C’est un processus administratif qui a pu en décourager certains. La simplification de tout cela va réduire drastiquement les abandons de parcours.
L’étape de la recevabilité reste incontournable, avec la possibilité de bénéficier gratuitement de l’accompagnement d’un conseiller VAE dans un point relais conseil (PRC) pour constituer son dossier. Et, surtout, les conditions d’accès ont été élargies et allégées : jusqu’alors, l’accès était réservé aux personnes actives présentant au minimum un an d’expérience professionnelle en lien avec la certification demandée, désormais tout le monde peut y recourir et la durée minimum d’un an a été supprimée. Le seule critère obligatoire reste la justification d’une expérience ayant permis d’acquérir les compétences requises pour obtenir la certification ou valider les blocs de compétences ciblés. Preuve de la simplification de la recevabilité: les expérimentations préalables à la réforme ont mis en avant un délai moyen de 8,7 jours pour obtenir la notification de recevabilité. De quoi dessiner les contours du futur service public de la VAE.
La réforme doit aussi permettre de raccourcir les temps de traitement. En moyenne, avec l’ancien système, un projet réussi s’étalait sur un an. Aujourd’hui, on vise plutôt un parcours de quatre à six mois. Un dernier point à souligner : le gouvernement souhaite aujourd’hui tendre vers des VAE hybrides. C’est-à-dire qu’il peut s’agir du début d’un processus, et non d’une fin. Cela peut permettre de défricher le terrain et d’identifier ses manques à combler par des formations spécifiques, pour ensuite formuler un projet professionnel solide. Même si on a un doute, même si on pense qu’on ne va pas aller au bout, il faut y aller. C’est le meilleur inventaire de ses compétences, qui donne à voir ses forces et ses faiblesses.