Surfant sur la nostalgie des consommateurs, Agnès Beuchet a relancé, en 2014, la marque de loisirs créatifs Mako Moulages, disparue dans les année 1990, en créant son entreprise Mako Créations. Elle entend désormais lancer plusieurs gammes de produits destinées aux enfants de 4 à 10 ans et s’exporter à l’international.
Pourquoi avez-vous choisi de vous lancer dans l’entrepreneuriat ?
Depuis 15 ans, j’ai enchaîné des postes de marketing en agence d’événements. À l’âge de 35-37 ans, j’ai eu envie d’entreprendre, faire quelque chose de concret.
Pourquoi avoir opté pour une marque connue ?
Je cherchais une idée pour donner forme à mon projet . Dans le cadre de mon métier, je travaillais sur les marques mutiques, qui avaient disparues et je me suis rendue compte que la marque Mako Moulages, qui n’est plus commercialisée depuis les années 1990, avait gardé une certaine résonance auprès des consommateurs. Le fait d’être mère de trois garçons a renforcé mon choix de me lancer dans cette aventure.
Quelles difficultées avez-vous rencontrées pour relancer Mako Moulages ?
Mako Moulages appartenait à une multinationale, à qui j’ai donc dû racheter leur racheter. Selon le droit français, lorsqu’une marque n’est pas exploitée pendant cinq ans consécutifs, elle tombe en déchéance et un accord doit être conclu entre les deux parties, ce qui s’est passé ici.
Avez-vous bénéficié d’un accompagnement spécifique tout au long de votre projet ?
Oui, pendant trois ans, la CCI des Hauts-de-Seine m’accompagne sur tout ce qui est administratif. Au lancement de mon entreprise, Mako Créations, la CCI m’a aidé à obtenir des prêts d’honneur d’un montant de 30 000 euros. Au total, cela m’a permis d’approcher les banques avec un apport personnel de 150 000 euros. La marque Mako Moulages a également beaucoup pesé pour obtenir un prêt bancaire, même si cela n’a pas tout fait face au banquier.
Trouver des sous-traitants pour reconstituer la boîte Mako Moulages a-t-il été difficile ?
Ma recherche a duré un an. Je suis partie à la recherche des différents sous-traitants qui pourraient reconstituer la boîte Mako Moulages : le plâtre, le moule en latex, le plastique pour la cale et les croisillons… J’ai trouvé des fabricants français pour l’ensemble des éléments, sauf pour la boîte en carton qui est produite en Italie.
Produire Made in France, était-il votre volonté dès le départ ?
Totalement. Car Mako Moulages est une marque française, historique et patrimoniale. Il fallait également respecter la qualité de l’époque. Produire un maximum français était une volonté également pour avoir une meilleure logistique et la distribution la plus courte possible. En cas de rupture de stock, nous devions pouvoir produire et livrer dans les trois jours les magasins. Aujourd’hui, nous sommes distribués dans environ 1 000 points de vente (boutiques spécialisées et grandes surfaces).
Comment envisagez-vous la suite ?
Nous n’allons pas nous arrêter à Mako Moulages. Car si la marque, qui comprend 17 produits, jouit d’une belle réputation en réalisant 350 000 euros de chiffre d’affaires en 2014, avec des perspectives multipliées par 2 voire 3 cette année, sur le long terme l’idée reste de créer une marque de loisirs créatifs destinée aux 4-10 ans, sous le nom Mako Créations. Dès 2016, une nouvelle gamme de trois produits sera commercialisée : il s’agit d’ateliers de décoration, toujours à base de plâtre et de peinture, afin notamment de fabriquer des boîtes et des tirelires. Cela nécessite une nouvelle technique de fabrication car ce ne sont plus des moules en latex mais faits de matières plastiques. D’ici à 2017, nous espérons nous exporter à l’étranger mais cela prend du temps : il faut bien choisir son distributeur ainsi que les marchés locaux des loisirs créatifs.