Entreprendre

Entrepreneur et assureur, je t’aime moi non plus

L’entrepreneuriat en France va bien ! 60 % des entreprises interrogées déclarent une augmentation de leurs revenus dans notre étude annuelle “ADN de l’entrepreneur”. Une bouffée d’air frais pour les entrepreneurs qui doivent pourtant faire face à de nombreux risques pouvant mettre en danger leur activité. Par Caroline Hirtzberger, head of direct insurance business chez Hiscox.

12 % des entreprises françaises nous disent ne disposer d’aucune assurance (Responsabilité Civile Exploitation, Responsabilité Civile professionnelle, Multirisque professionnelle, bureau…) et seuls 21 % des répondants français affirment comprendre leur police d’assurance. Quelles sont les raisons de ce désamour ?

De nombreuses idées reçues sur l’assurance

L’esprit entrepreneurial signifie pour une majorité de personnes initiative, courage et innovation. Mais il faudrait également associer ce métier à la prévention. En effet, être entrepreneur signifie aussi connaître les risques auxquels on peut être confronté dans son secteur pour garantir la pérennité de son entreprise. Or, il est souvent difficile pour un jeune entrepreneur de les identifier. Parmi les fréquentes idées reçues, celle de penser pouvoir échapper aux risques du marché, le célèbre “cela n’arrive qu’aux autres”, ou encore l’idée de penser qu’une petite TPE ne peut pas être prise pour cible et mise en danger.
L’assurance est souvent vue comme une dépense superflue au moment de lancer son activité. Ne pas y souscrire semble être une économie à court terme pour contrôler ses finances alors qu’une assurance RC Pro par exemple peut ne coûter que quelques dizaines d’euros par mois pour une petite entreprise. Et pourtant lorsqu’un incident survient le coût peut être bien plus important et représenter un grand préjudice financier pour la société, mais également pour sa réputation.
Après avoir pris conscience de ces risques, l’entrepreneur doit traverser une nouvelle épreuve : trouver une offre qui lui corresponde au meilleur prix. À l’heure du self-service, la démocratisation d’un service accessible à tous et personnalisé est le principal challenge de l’assureur du 21e siècle. Les offres proposées sont toujours plus spécialisées pour répondre aux différents besoins des professionnels. Elles sont pour la plupart consultables en ligne, et un spécialiste est toujours prêt à répondre aux problématiques des entrepreneurs via un outil de messagerie ou ses réseaux sociaux.
Dernier challenge : la complexité des démarches en cas de sinistres, la gestion administrative étant la bête noire de l’entrepreneur. Les contrats d’assurance signifient avant tout une montagne de papiers et un temps perdu considérable. Notre étude montre que seuls 21 % des répondants français affirment comprendre leur police d’assurance. L’assureur doit faire oublier la mauvaise image d’“assureur – voleur” qui tentent d’éviter les paiements de sinistres et plus que jamais jouer un rôle d’accompagnement et de conseils pour donner de la lisibilité sur les offres les mieux adaptées à chaque situation.

 

Et pourtant, les entrepreneurs sont soumis à de nombreux risques

Perdre un client peut mettre en péril la pérennité d’un business, surtout pour toutes les entreprises qui effectuent des prestations, procurent des conseils ou des services. L’acquisition de nouveaux clients coûte cher, et dans ce contexte retenir son client même après un sinistre devient un réel enjeu pour les entrepreneurs (exemple : un client mécontent suite à la perte d’informations confidentielles, manquement contractuel, faute professionnelle). Le rôle de l’assureur peut ici être multiple : il peut prendre en charge le règlement à l’amiable d’un conflit grâce à une compensation financière, il peut aider à préserver la réputation de l’entreprise grâce à un accompagnement marketing et communication, etc.
Lors de mises en cause personnelles au civil ou au pénal, le patrimoine personnel (maison, voiture, épargne et investissements, études des enfants…) de l’entrepreneur peut être mis en péril. Dans le cas de très petites entreprises, le dirigeant faute souvent par manque de renseignements. Il se trouve alors sans défense confronté à des procès pour violation de lois, fautes liées à l’emploi, fautes de gestion par imprudence, comblement de passif. S’il a souscrit préalablement à une assurance responsabilité des dirigeants, celle-ci prend en charge par exemple les frais de défense, les dommages et intérêts, les frais d’assistance psychologique, les frais de réhabilitation de l’image du dirigeant. Pourtant on constate dans notre étude une diminution du taux d’équipement en assurance responsabilité des dirigeants.

 

De nouveaux risques

Dans un environnement de plus en plus procédurier les procès et poursuites deviennent chose courante. S’ils en sont conscients, 22 % des entrepreneurs français déclarent ne pas être assurés en cas de poursuites par un client et 14 % s’ils sont poursuivis par un membre du personnel. Afin de prévenir ces situations extrêmes, l’entrepreneur peut choisir de se faire accompagner juridiquement par des experts partenaires de son assureur.
L’allongement des délais de paiement, notamment lorsque l’entrepreneur est confronté aux grandes entreprises qui ont tendance à payer au-delà des 30 jours après réception de la facture, a un réel impact sur la trésorerie de entreprises. Pourtant 42 % des personnes interrogées reconnaissent ne pas être assurées ou ne pas avoir de solutions contre le non-paiement par les clients (par exemple : services d’assistance pour le recouvrement de factures impayées).
Enfin, avec l’avancée de nouvelles technologies, de nouveaux risques apparaissent. Les TPE et PME sont en effet des cibles de choix pour les hackers.

En effet, le faible niveau de protection de leur système en fait une porte d’entrée idéale pour les intrus. En quelques années la cybersécurité est devenue l’une des préoccupations premières des entreprises et 11 % des répondants à notre étude affirment avoir subi une cyber-attaque. L’assureur peut fournir un accompagnement en amont afin de prévenir les risques d’intrusions. Il mettra l’entrepreneur en relation avec des sociétés spécialisées dans l’audit informatique afin d’assurer la protection de l’entreprise. En cas d’intrusion l’assureur fournira une compensation aux clients touchés et accompagnera l’entrepreneur dans le rétablissement de son système informatique.
L’assureur ne doit plus être considéré comme un mal nécessaire mais comme un partenaire pour les entrepreneurs. Comme eux il doit être flexible, transparent et prescripteur, mais aussi s’adapter à leurs besoins et les accompagner tout au long du développement de leur entreprise.

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