Pouvez-vous commencer par présenter vos effectifs et vos besoins en matière de recrutement ?
Nicolas Llorens. Nous comptons 12 000 salariés en France métropolitaine, dont 70 % dédiés à la relation client, répartis sur 500 sites : certains accueillent du public, d’autres travaillent en centres d’appels. Nous prévoyons de recruter 1 800 personnes sur tout le territoire en 2024, tous contrats confondus. Les principaux profils recherchés concernent les métiers commerciaux et ceux liés à la gestion de sinistres qui sont au cœur de notre activité. Nous poursuivons notre développement avec un nombre de sociétaires qui augmente chaque année. Pour répondre à leurs attentes, nous avons créé 1 500 postes sur les trois dernières années. Des emplois sont également à pourvoir, sur l’ensemble des autres métiers : actuariat, communication, juridique, marketing, RH, etc. Post-Covid, nous avons décidé de réinternaliser certaines fonctions, ce qui a accru nos besoins de recrutement notamment en informatique ou encore en data.
Vous avez ouvert votre propre CFA en 2021, recrutez-vous également des alternants ?
N.L. Oui, tout à fait. Nous allons recruter 300 alternants cette année, et 200 le seront dans le cadre du CFA Macif. Les recrutements ont débuté mi-février pour une intégration en septembre 2024. Depuis sa création, notre CFA a permis de former plus de 450 personnes et d’en intégrer 94 en CDI. Nous avons développé une offre d’alternance pour faciliter l’accès à la formation et à l’emploi des jeunes, mais aussi des personnes en reconversion professionnelle. La diversité des profils ainsi recrutés est bénéfique à notre entreprise. Notre CFA forme et accompagne tout au long de l’année celles et ceux qui souhaitent s’orienter vers les métiers de l’assurance en leur permettant de suivre une formation théorique certifiante et d’acquérir une expérience professionnelle au sein de la Macif. Il y a une perspective d’embauche en CDI en fin de cursus si celui-ci est réussi.
Votre siège est basé à Niort, une ville où il fait bon vivre et travailler…
N.L. En effet, nous avons notamment des collaborateurs parisiens qui s’installent à Niort, en quête d’un cadre de vie plus bucolique. À noter que l’on recrute sur tout le territoire, et pas seulement à Niort, pour répondre à un enjeu de proximité avec nos sociétaires.
Vous avez revu votre parcours d’intégration en 2023, qu’est-ce qui a changé concrètement ?
N.L. Lors de nos entretiens, les candidats ont la possibilité de découvrir l’environnement professionnel, de rencontrer leurs futurs collègues et managers et ainsi, de créer un premier rapport émotionnel. Ils s’engagent dans une entreprise dont ils ont compris le fonctionnement. Nous souhaitons créer un lien entre le nouveau recruté et notre entreprise au plus tôt. Nous avons ainsi mis en place un nouveau dispositif d’intégration qui débute dès la signature de la promesse d’embauche. Il comprend, notamment, un accès à une plateforme de pré-intégration permettant de découvrir la culture d’entreprise et un contact avec le futur manager pour l’organisation de l’intégration. Ce dispositif souligne l’intérêt que l’on porte à nos futurs collaborateurs. Ensuite, et tout au long de leur carrière, les salariés sont accompagnés par un binôme RH et leur manager dans le cadre du développement de leur parcours professionnel.
Vous avez une ancienneté moyenne de 14 ans, comment l’expliquez-vous ?
N.L. Nous nous inscrivons dans un temps long avec les collaborateurs, et nous recherchons des candidats qui adhèrent à cette dynamique. La formation continue représente 6,6 % de la masse salariale et nous veillons à l’évolution des compétences avec des parcours de carrière. En termes de management, 87 % des managers sont issus de la promotion interne. Chaque promotion de nouveaux managers suit ainsi une formation de 9 jours, avec de la pratique et l’accent mis sur les soft skills. J’ai été le parrain de plusieurs d’entre elles et il y a un véritable échange avec la direction. Nous apportons une attention particulière aux 1 300 managers qui représentent notre courroie de transmission. Après le recrutement et les augmentations salariales, ils seront demain davantage acteurs de la formation de leurs collaborateurs avec des crédits attribuables à chacun selon les besoins perçus.
Comment organisez-vous le travail hybride ?
N.L. Nous avons engagé début 2023 une réflexion globale sur notre organisation afin de laisser plus d’autonomie aux salariés. La Macif propose ainsi 100 jours de télétravail, posés à la demande du collaborateur. Jusqu’à présent, notre accord autorisait deux jours de télétravail par semaine. Cette organisation plus flexible, à la carte, permet d’organiser son travail et de favoriser l’équilibre avec sa vie personnelle. Concrètement, il n’y a plus de quotas par semaine ou par mois. Le salarié s’organise comme il veut, au regard de son activité. La seule contrainte : être présent sur site le jour de la réunion hebdomadaire en équipe.
Quels sont les autres points forts de votre politique RH ?
N.L. Nous avons revu notre système de rémunération : dès juillet, les salaires minimums se situeront a minima 3 % au-dessus de ceux de la branche assurance. Pour les managers, le minima a été revalorisé au regard des responsabilités de cette fonction. Nous sommes, par ailleurs, en train de négocier notre accord QVSCT qui concerne, entre autres, les aidants, le temps partiel ou encore les seniors. Nous réfléchissons ainsi à développer le temps partiel à durée déterminée, qui pourrait intéresser autant les salariés parents, aidants, seniors ou “slasheurs”. La santé et la QVT ressortent comme les sujets phares de notre dernier baromètre social. La certification « Top Employer », que nous venons de recevoir pour la 3e année consécutive, est une preuve supplémentaire de la qualité de notre politique RH et de notre volonté de nous inscrire dans une démarche d’amélioration continue de l’expérience collaborateur.
Crédit photo : Mourad Chefai.