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Expatriation: comment choisir la bonne formule?

De plus en plus de Français s’aventurent, ou ambitionnent de se lancer, dans l’expatriation. En entreprise, en freelance, dans le cadre d’un programme dédié ou via l’entrepreneuriat, à chacun sa façon de faire avancer sa carrière à l’international. En prenant bien soin de préparer et de réfléchir en amont, pour tirer le maximum de cette expérience.

L’expatriation a la cote ! Plus d’1,69 million de Français sont ainsi enregistrés hors de France en 2024, selon le registre des Français à l’étranger. Et pour cause, l’expérience professionnelle à l’étranger s’impose comme une étape, une évolution ou une parenthèse professionnelle de plus en plus souvent envisagée par les actifs. Et notamment en première partie de carrière : selon un sondage Ipsos pour lepetitjournal.com, le quotidien en ligne de référence pour les Français expatriés, 34 % des 18-40 ans se déclarent tentés par l’expatriation. Une proportion qui atteint 41 % chez les 18-24 ans. Et, parmi celles et ceux déjà passés par la case de l’expatriation, 66 % se disent prêts à repartir.

Aujourd’hui, les formules pour partir vivre et travailler à l’étranger s’affinent et se multiplient : du contrat d’expatriation ou contrat local dans le salariat jusqu’à l’entrepreneuriat ou le freelancing. Sans oublier les dispositifs, souvent accessibles aux jeunes de moins de 30 ans, qui facilitent le départ à l’étranger, comme le Programme vacances-travail (PVT) ou le Volontariat international en entreprise ou en administration (VIE/VIE). Quelle que soit l’option privilégiée, il s’agit de se poser les bonnes questions pour préparer son départ.

À chacun son timing

Avant toute chose, Hervé Heyraud, fondateur de lepetitjournal.com, conseille de tâter le terrain : « Il est très important d’avoir une réflexion nourrie par son envie de découverte. C’est pour cela que je suis très favorable au voyage de reconnaissance quand il est possible. Quelques jours dans le pays visé peuvent faire la différence, histoire par exemple d’évaluer le coût de la vie, de se renseigner sur le marché de l’immobilier. » Notre expert souligne également qu’il n’y a pas de timing parfait ni d’âge limite. En effet, près des trois-quarts des Français expatriés se situent dans la tranche 25-64 ans. Le choix du statut est également une priorité, à l’heure où les contrats d’expatriation se raréfient : ils ne concernent en effet que 8 % des Français à l’étranger, selon l’Observatoire de l’expatriation Banque Transatlantique. Ainsi, contrairement à une idée reçue, la grande majorité des Français salariés à l’étranger le sont dans le cadre d’un contrat local. « Il faut avoir à l’esprit que l’expatriation se fera souvent sans le filet de sécurité que représente le droit français. À chacun de bien comprendre le droit en vigueur dans le pays et de bien en mesurer les incidences fiscales et sociales« , complète Hervé Heyraud.

De fait, il sera, par exemple, souvent nécessaire de souscrire à une assurance complémentaire. Dans le cadre d’un PVT, la souscription à une assurance-maladie, hospitalisation et rapatriement est une condition obligatoire dans la quasi-totalité des destinations. En revanche, les VIE et VIA assurent une couverture maladie complète tout au long de l’expérience. À tous les niveaux, l’adaptabilité est le maître-mot, en amont comme une fois installé à l’étranger.

L’option de l’entrepreneuriat

Outre les opportunités d’embauche à l’étranger, par des entreprises locales ou des sociétés françaises internationales, l’expatriation peut également passer par la voie de la création d’entreprise. Ce fut le cas pour Samuel Tamagnaud, 53 ans, cofondateur du cabinet de recrutement Morgan Philips lors de son expatriation à Singapour et aujourd’hui président France et deputy CEO du groupe : « Arrivé à 37 ans, j’avais déjà beaucoup d’amis, de collègues et d’anciens camarades qui avaient déjà connu une expérience à l’étranger. Et j’avais depuis toujours cette envie de vivre cette aventure en famille. Nous sommes donc partis en Asie, à Singapour, en 2013, et j’y ai cofondé l’activité de Morgan Philips, avant de la développer à l’international jusqu’à aujourd’hui. Je suis resté à Singapour deux ans et demi avant de revenir en France. Créer une entreprise à l’étranger, avec des collaborateurs internationaux, m’a beaucoup appris et enrichi. Sur le plan pro comme perso, cela m’a fait progresser dans ma capacité d’écoute, d’agilité et de flexibilité. »

Pour Alexandre Marlhens, 30 ans, le grand départ à l’étranger s’est fait tout récemment. Il a ouvert, en juin 2024, son propre studio d’électrostimulation à Valence, en Espagne, au sein de la franchise Iron Bodyfit : « J’ai été cuisinier pendant 13 ans, puis j’ai travaillé dans le bâtiment, mais je voulais connaître autre chose. J’ai rejoint Iron Bodyfit comme responsable de studios à Avignon et Montélimar. Et puis j’ai bénéficié d’un soutien financier pour ouvrir un studio à Valence. J’étais attiré par l’Espagne, je me suis donc lancé dans ce défi. L’accompagnement du franchiseur et du réseau m’a mis le pied à l’étrier, on m’a formé à la gestion et au management. C’est ce qui a fait la différence et ce qui me sécurise dans mon projet. J’ambitionne déjà d’ouvrir un second studio en Espagne. » Le retour, lui, n’est donc pas pour tout de suite… 

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