Formation

À Roissy, la boutique-école Skola forme des jeunes aux métiers de la vente

Au sein du centre commercial Aéroville de Roissy, une vingtaine de jeunes en difficulté d’insertion professionnelle suivent une formation à la vente dans une “boutique-école” du programme Skola de la fondation Apprentis d’Auteuil. Un levier d’employabilité pour ces élèves qui manquaient à la base de confiance en eux, de compétences, et de savoir-être.

 

Dans le magasin, une pancarte avertit l’acheteur potentiel : “Ici, on forme des vendeurs de talent”. Depuis plus d’un mois, au sein du centre commercial Aéroville de Roissy, 18 jeunes de 18 à 30 ans travaillent au sein d’un point de vente assez particulier, puisqu’il s’agit d’une boutique-école “éphémère” (elle change de lieu au fil des sessions) où ils suivent une formation pratique (tout en vendant réellement des vêtements, fournis par des marques partenaires, à de vrais clients), ainsi qu’un enseignement théorique.

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Une réponse à un “double besoin” sur le marché du travail

Développé par la fondation Apprentis d’Auteuil sur tout le territoire (dans différents secteurs, de la vente à l’hôtellerie, en passant par la maintenance informatique), le programme Skola est destiné aux jeunes éloignés de l’emploi, peu ou pas diplômés. “Ils nous sont adressés par Pôle emploi. Notre association, qui a pour mission de permettre aux jeunes de s’insérer professionnellement et socialement, a développé le dispositif Skola pour répondre à un double besoin sur le marché du travail : celui de jeunes en difficulté d’insertion, mais aussi celui de recruteurs en manque de personnel à embaucher, notamment dans la vente”, explique Valéry Auchère, directeur du centre de formation continue chez les Apprentis d’Auteuil île-de-France.

Inaugurée officiellement ce mardi 3 décembre, la boutique d’Aéroville accueille la 4e promotion Skola en île-de-France, après celles qui ont eu lieu dans les centres commerciaux de Saint-Quentin-en-Yvelines et Vélizy-Villacoublay. Le programme alterne, concrètement, des ateliers (de conseil et vente, de recherche d’emploi, de coaching, de théâtre, de gestion du stress) et des mises en situation en boutique ; afin de permettre aux jeunes d’acquérir, en 2 mois, à raison de 11 heures de formation par semaine, de larges compétences dans la vente. Chaque session aboutit à un examen final permettant de valider une certification du titre professionnel “vendeur conseiller en magasin”, puis à un stage de deux semaines, destiné à préparer une insertion professionnelle.

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Coaching et accompagnement social

En plus d’une formation à la vente, les jeunes bénéficient d’un accompagnement social de la part d’un membre des Apprentis d’Auteuil, qui suit chaque élève individuellement, chaque semaine, afin de régler leurs problèmes personnels (de logement, financiers, de transports, de santé). “L’idée est d’agir dans toutes les dimensions de l’insertion professionnelle. Pour entrer sur le monde du travail, il faut aujourd’hui de l’employabilité, des compétences, mais aussi des postures et un savoir-être particulier. Mais pour pouvoir développer ces soft skills, il faut aussi régler ses problèmes sociaux, qui peuvent être de vrais freins à leur motivation”, note Valéry Auchère.

Le système de la formation Skola, qui repose sur un enseignement dispensé par des “formateurs coachs”, plus que des professeurs, a pour objectif final de transmettre aux jeunes en difficulté d’insertion ce qui leur manque le plus : une “posture professionnelle”. Ainsi, explique Capucine Levrangi, formatrice et directrice de la boutique Skola d’Aéroville, “ils manquent souvent de confiance en eux, ce qui les handicape lors d’un entretien de recrutement, et rebute aussi les clients sur le terrain”.

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Selon elle, “les trois premières promotions ont été une réussite, puisque 70 à 80 % des jeunes ont obtenu leur diplôme, une grande partie ayant été embauchés en CDD ou en CDI, parfois même avant de passer leur certification. Ce dispositif est un vrai levier de retour à l’emploi. Au bout de 6 mois suivant une session, 75 à 80 % retrouvent un job”.

Et de conclure : “nos élèves n’ont pas encore fini leur formation, mais ils ont d’ores et déjà gagné en maturité et en confiance, en plus d’avoir développé des compétences et des savoir-être qui leur seront très précieux pour s’insérer dans le monde professionnel”.

 

 

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