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Autoentrepreneuriat : ce qu’il faut savoir avant de se lancer

Si la microentreprise séduit beaucoup par sa simplicité, elle a, comme tout régime, ses avantages et ses inconvénients. D’où l’importance d’être bien informé et préparé avant de se lancer.

“On peut s’inscrire en 3 minutes, mais on ne devient pas autoentrepreneur en 3 minutes !”, prévient François Hurel. Oui, le régime est très simple, mais le plus important, c’est votre projet : qu’allez-vous faire ?” Le président de l’Union des auto-entrepreneurs voit beaucoup de freelances en panne : une fois leur entreprise créée, ils peinent à trouver des clients. “À l’UAE, on leur propose de les accompagner pour reprendre leur projet avec un seul objectif : remplir le frigo !”, poursuit-il. L’anticipation est aussi la clé de la réussite, surtout si l’on était salarié avant. “L’est-on toujours dans sa tête ou est-on vraiment devenu indépendant ? C’est un autre monde, lance Denis Maillard, fondateur de Temps Commun, un cabinet de conseil en relations sociales. Quand on est autoentrepreneur, on est son propre patron, on doit se mettre des délais. Il faut aussi s’interroger en amont : et si on est malade ? Et si on veut prendre des vacances ? C’est aussi réfléchir à son mode de vie.”

Être autoentrepreneur, ça s’apprend

“Simplification ne veut pas dire que c’est simple de mener son activité, ça s’apprend”, ajoute Stéphane Chevet, président de l’Union des indépendants. Être autoentrepreneur, quelle que soit son activité, c’est avant tout gérer un business. À savoir, créer son produit, établir son prix de vente, trouver des clients, les fidéliser, communiquer, établir des factures, les suivre… “Le revers de la simplicité, ce sont toutes les contraintes de l’indépendance auxquelles sont confrontés également les artisans, les commerçants, les chefs d’entreprise », confirme Stéphane Chevet. Une bonne question à se poser pour Denis Maillard : est-on économiquement dépendant ? “Beaucoup de personnes sont juridiquement indépendantes, mais économiquement dépendantes, avec un client essentiel, ce qui est un désavantage si celui-ci vient à faire défaut”, précise-t-il. Comme dit le proverbe, mieux vaut ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier.

Devenir autoentrepreneur ne coûte rien

Le gros avantage du statut d’autoentrepreneur ? On ne paye aucune cotisation si on ne facture pas. Ce qui permet de démarrer sereinement son activité. Attention aux sites qui vous proposent de réaliser les démarches d’inscription pour vous moyennant une rétribution. L’immatriculation est gratuite et à effectuer auprès du Guichet Unique. Tout comme les démarches pour modifier ou quitter le statut. De nombreuses aides existent également pour favoriser le démarrage de sa microentreprise. Quelques exemples ? L’ARE, versé par France Travail, qui permet de créer sa microentreprise tout en continuant à percevoir l’aide au retour à l’emploi et dont le montant est calculé en fonction des revenus de l’activité. L’ARCE, qui consiste en un versement anticipé d’une partie des allocations chômage (sous conditions). L’ACRE ou exonération de début d’activité est une exonération temporaire des cotisations sociales pouvant aller jusqu’à 12 mois. Le bon réflexe : se rendre sur les sites de l’Urssaf et de France Travail, qui détaillent les aides possibles selon sa situation.

Être sûr de choisir le bon statut

Idéal si on veut se lancer en solo et qu’on recherche la simplicité, le statut d’autoentrepreneur est particulièrement recommandé pour débuter ou tester une activité. Il ne convient en revanche pas aux entrepreneurs qui ont des charges importantes, car un autoentrepreneur ne peut pas déduire ses frais professionnels. Autre point à bien vérifier : certaines activités ne sont pas compatibles avec le statut, notamment les activités médicales, juridiques, d’agent immobilier… On peut aussi, un jour, avoir envie de franchir une nouvelle étape dans sa croissance, ressentir le besoin d’avoir des associés, de lever des fonds, d’embaucher, ou tout simplement atteindre le plafond de chiffre d’affaires… Il sera alors temps de passer à une société (SARL, EURL, SAS, SASU…). Afin d’évaluer le meilleur statut pour son entreprise, une seule solution : se faire accompagner par un professionnel du droit ou un expert-comptable.

En résumé

– L’autoentrepreneuriat peut être exercé à titre principal ou à titre complémentaire d’un autre statut.

– Les démarches administratives sont très simples. L’autoentrepreneur bénéficie du régime microfiscal et du régime microsocial qui sont des régimes simplifiés. Ses obligations comptables sont également allégées. 

– Un autoentrepreneur doit respecter les plafonds de chiffre d’affaires (188 700 euros pour une activité commerciale et d’hébergement, 77 700 euros pour les prestations de services et activités libérales). Ce chiffre d’affaires est à déclarer de façon mensuelle ou trimestrielle, selon l’option choisie, même s’il est nul.

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