Reconversion

Changement de voie : le syndrome de la page blanche

L’envie de se reconvertir est là. Oui, mais pour quoi faire ? Et puis, concrètement, comment s’y prendre ? Si vous avez l’impression de faire du sur place, c’est peut-être que vous souffrez du syndrome de la page blanche, un peu comme un écrivain démarrant un nouveau livre. L’éclairage de Marina Bourgeois, dirigeante du cabinet Oser Rêver Sa Carrière et co-auteure du livre Trouver sa voie (Vuibert).

J’ai envie de changer mais je ne sais pas comment faire ni vers quoi aller. J’ai plein d’idées, ça fourmille dans ma tête mais je n’arrive pas à faire le tri. J’ai quelques pistes mais je n’arrive pas à aller plus loin et à les explorer. Je sais ce dont je ne veux plus mais je n’arrive pas à identifier ce que je veux vraiment. C’est le flou artistique dans ma tête. Ça fait tellement longtemps que je songe à changer mais que je fais l’autruche. Quand je me pose sur le sujet, il y a des petites choses qui ressortent mais c’est vraiment embryonnaire. Au bout d’un moment, je tourne en rond.

C’est ça le syndrome de la page blanche : atteindre une limite lorsque l’on réfléchit seul.e à son envie de changement. La petite voix est là. Elle vous parle. Elle vous susurre qu’il est temps d’enfin s’emparer du sujet mais trouver un vrai moment et le sanctuariser pour avancer est compliqué (la vie quotidienne reprenant vite ses droits) et une fois que l’on est face à soi-même et que l’on pose les choses dans son carnet… plus rien. Une page et puis le vide.

De la procrastination à l’action

Du coup, découragement. On repart faire l’autruche (« après tout, je ne suis pas si mal que ça à mon poste », « on verra ça l’an prochain », « on va attendre que les enfants grandissent », etc.). Le temps passe. La vie continue, à moitié satisfaisante. Parfois même pas du tout. On procrastine. On se dit que viendra le moment où ce sera le bon moment… Sauf qu’en vrai, personne ne frappera à votre porte pour vous prendre par la main et vous faire passer du stade de la théorie à la pratique.

Pour vraiment faire bouger les lignes de votre carrière — comme de votre vie tout court d’ailleurs — il faut être proactif et faire de votre envie de changement un vrai sujet. Au même titre qu’un projet de vacances, de déménagement ou autre. Et si la montagne vous semble trop importante, adoptez la stratégie des petits pas en découpant vos démarches en différentes étapes. Cela demande d’y consacrer du temps, de l’énergie et parfois même de l’argent. En bref, de se mobiliser. Rien ne viendra sans vous.

Et lorsque l’on sèche et que l’on ne parvient pas à avancer seul.e, c’est le moment d’accepter une main tendue, d’un proche, parmi votre cercle perso ou votre réseau pro, ou encore d’un professionnel de la transition. Parce que sinon rien ne se passe. On reste statique, dans l’immobilisme et le fantasme d’un « ailleurs et autrement ».

À lire aussi : Se reconvertir par la formation

Ajouter un commentaire

Votre adresse IP ne sera pas collectée Vous pouvez renseigner votre prénom ou votre pseudo si vous êtes un humain. (Votre commentaire sera soumis à une modération)