Qu’est-ce que l’intelligence relationnelle ?
C’est d’abord de la flexibilité : adopter le bon comportement face à telle situation ou tel interlocuteur. Et cela nécessite de bien se connaître, d’identifier ses points forts et faibles. Car il ne faut pas confondre qui l’on est et les façons de communiquer ou de se comporter. Ces dernières doivent être élargies et non réduites à son propre fonctionnement interne. Il faut savoir diversifier la palette et s’ouvrir à des postures qui ne correspondent pas forcément à ce qui est confortable pour soi. Dans le cadre d’une recherche d’emploi, le plus grand écueil est de croire que l’on va être embauché uniquement sur la base de son savoir-faire technique. Alors que pour les recruteurs, les compétences relationnelles, sociales et comportementales sont capitales.
J’ai listé 17 variables de l’intelligence relationnelle, à partir desquelles j’ai conçu un test pour mesurer le quotient d’intelligence relationnelle. Sachant que ces 17 dynamiques relationnelles s’influencent les unes et les autres. Donc en travaillant sur certaines, on progresse sur d’autres. Il y a, par exemple : être compris ; être leader (gérer, diriger, structurer le lien) ; négocier ; se soumettre à bon escient et accepter l’autorité ; gérer son émotion ; influencer (persuader, convaincre) ; plaisanter et être léger ; accepter l’incertitude dans la relation ; adoucir le lien et créer de la chaleur humaine ; affirmer son point de vue et se mettre en avant ; respecter des limites claires ; exprimer ses émotions ; accepter les idées des autres ; obtenir ; avoir confiance ; écouter…

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Comment développer son intelligence relationnelle ?
L’intelligence relationnelle n’est pas innée, mais ce qui l’est, selon moi, ce sont des tendances profondes dans l’appréhension de la vie : le fait que l’on est introverti ou extraverti, que certains sont plus dans l’émotion et d’autres dans l’action ou dans la réflexion. Sur les 17 variables, en fonction de chaque personne, il y a des acquis et des perfectionnements à effectuer. Et cela en apprenant, en expérimentant, afin de favoriser l’extension de ses capacités et l’épanouissement relationnel. Il y a un effort d’apprentissage à mener pour enrichir sa palette. On devient alors capable de s’adapter, de changer sa manière d’être et de faire, quand c’est nécessaire. C’est un confort qui permet d’avoir davantage confiance en soi. Dans mon livre, je propose des exercices, dont l’un consiste à savoir dire bonjour : il est impératif de le faire en regardant son interlocuteur dans les yeux. Le sourire est optionnel.
Comment l’utiliser dans le cadre d’une recherche d’emploi ?
Il convient d’abord d’accepter l’incertitude dans la relation, de repérer et de respecter les limites. Parce que l’on n’est pas décisionnaire dans le processus de recrutement… Mais il est fondamental d’adoucir le lien lors de l’entretien : montrer que l’on est capable de faire baisser les éventuelles tensions, c’est un atout majeur pour le travail en équipe. Il faut trouver un équilibre entre cet adoucissement, qui porte sur le savoir-être, et le fait d’affirmer son point de vue et se mettre en avant dans la dimension de ses compétences techniques.
De même, il faut savoir doser la variable « négociation » : elle doit être amenée progressivement quand on postule, et non d’emblée, directement et frontalement. C’est bien de prouver que l’on peut être leader dans un domaine, une situation professionnelle en donnant des exemples, mais c’est une erreur de vouloir l’imposer en tentant de prendre la main lors de l’entretien. Ce n’est pas au candidat de gérer, il doit se soumettre à bon escient et accepter l’autorité à ce moment précis. En effet, nous n’avons pas le pouvoir de décision. Concernant le fait de plaisanter et d’être léger, j’estime que c’est à éviter quand on postule à un emploi car l’humour, c’est très subjectif et on ignore comment les recruteurs, que l’on ne connaît pas, vont l’interpréter.
Et quand on est en pleine reconversion ?
La réorientation professionnelle nécessite souvent d’acquérir de nouveaux savoir-faire, mais l’évolution de son comportement est tout aussi importante ! Il faut changer sa manière de voir et d’agir. Cela demande une introspection, on ne peut pas faire l’économie d’interrogations profondes, même si cela peut effrayer dans un premier temps. Il faut accepter de reconnaître que sur telle variable de l’intelligence relationnelle, on n’est pas bon mais que l’on peut progresser car on ne se remet pas en question dans sa globalité, juste sur certains points.
Chercher un emploi ou se reconvertir, ce sont des opportunités de s’améliorer en évitant de rester dans un confort qui, à la longue, nous dessert…