Comment bien choisir sa plateforme de freelances ?

Quand on démarre une activité à son compte, il n’est pas forcément évident de trouver ses premiers clients. Pourquoi ne pas vous inscrire sur une plateforme de freelances ? Découvrez les conseils de Leslie Garçon, cofondatrice, en 2018, de Weem (1), pour y voir plus clair et faire le bon choix.

Quel est l’intérêt de s’inscrire sur une plateforme pour un freelance ?

C’est indispensable, d’autant, que dans 99 % des cas, l’adhésion est gratuite. Par conséquent, ce serait dommage de ne pas le faire car cela permet d’intégrer un écosystème qui facilite le démarrage d’activité et son essor. Et puis, aucune plateforme n’exige l’exclusivité donc on peut miser sur plusieurs, trois ou quatre étant le bon nombre selon moi. En effet, au-delà du temps d’inscription que cela demande, il y a des mises à jour régulières à faire, sur son CV et concernant ses disponibilités, d’où la difficulté de gérer trop de comptes à la fois.

De plus, je conseille de s’inscrire le plus tôt possible, y compris si l’on est toujours en poste et que l’on n’a pas encore monté sa structure mais que l’on a décidé de se mettre à son compte dans les semaines ou mois à venir. Le faire avant de vraiment sauter le pas permet de comprendre le marché, de se projeter et d’obtenir des conseils en amont.

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Comment identifier les plateformes qui conviennent le mieux ?

Le marché des plateformes de talents indépendants s’est beaucoup développé et il y a de nombreux acteurs. Historiquement, elles sont nées pour les métiers digitaux et, maintenant, il y en a plein sur toutes sortes de niches sectorielles ou professions précises : coaching, marketing, commercial, communication, finances, contrôle de gestion, etc. Et même pour les femmes freelances, par exemple. C’est vraiment un choix stratégique de bien sélectionner les plateformes. Cela peut demander un peu de temps au départ, mais c’est essentiel pour la suite.

Il y a d’abord les questions élémentaires à se poser. Quel type de missions est recherché ? Longues ou courtes ? Auprès de grands groupes, de start-up ou de PME ? A l’international ou près de chez soi ? Car le réseau géographique peut être un critère : est-il étendu au niveau national et même au-delà des frontières ? Ou bien concentré sur une région voire une ville ?

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Autre point capital : veut-on s’inscrire sur une plateforme généraliste ou spécialisée ? On le fait en fonction de son métier, de son positionnement, de son expérience afin de se voir proposer les missions les plus pertinentes par rapport aux attentes… En outre, l’accompagnement est un critère important pour certains freelances. Il y a des plateformes qui font bien plus que de la simple mise en relation. Elles apportent des informations, des services utiles pour se lancer ou développer son activité : formation, masterclass, mentorat entre indépendants, services de comptabilité, coaching, etc. Chez Weem, nous organisons même, tous les deux mois environ, des événements en présentiel à Paris : faire partie d’une vraie communauté peut être un atout, plutôt qu’un modèle purement transactionnel.

Enfin, l’aspect financier est à considérer à travers, notamment, la commission qui est prélevée par la plateforme. Elle peut varier de 10 ou 15 % à 40 % : elle est élevée quand la plateforme est très spécialisée dans un domaine. Chez Weem, nous appliquons un taux intermédiaire par rapport à cette fourchette car nous payons nos membres sous 30 jours, alors que les clients ont 60 à 90 jours pour procéder au règlement. Donc nous avançons la somme et portons la sécurité financière de la mission. C’est une garantie que nous proposons et qui peut s’avérer très utile pour les indépendants qui démarrent. Nous l’intégrons à notre package initial alors que, pour certaines plateformes, c’est un service additionnel payant.

Quels sont les écueils à éviter ?

Pour commencer, vérifier le sérieux de la plateforme : quelle est sa taille ? Combien de clients et membres elle rassemble ? Combien de missions elle propose ? Quelles sont ses références ? Ensuite, bien faire la part des choses entre plateformes ouvertes et fermées. Avec les premières, on a tendance à être noyé dans la masse. Les plateformes qui ont une logique de volume sont très ouvertes, les clients consultent directement les CV des indépendants, ce qui apporte à ces derniers de la visibilité mais moins de sélectivité. Cela risque de faire perdre du temps car on est beaucoup sollicité, on répond à de multiples demandes mais le taux de transformation est moins élevé. Cela convient pour des missions courtes, par exemple si l’on est graphiste et que l’on travaille sur un projet seulement pendant deux jours. Mais si l’on a une expertise sectorielle ou fonctionnelle, une spécialisation dans un domaine ou un métier, pour valoriser cette expérience particulière, il est peut-être préférable de trouver une plateforme qui comprend cette spécificité, par exemple en cybersécurité.

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Chez Weem, nous privilégions ainsi la cooptation : 90 % des inscrits l’ont fait car nos membres ont recommandé notre plateforme, qui est fermée. Nous organisons des entretiens préalables et pratiquons la prise de référence. Nous n’affichons pas les CV de nos membres. Nous effectuons nous-mêmes la mise en relation entre clients et indépendants, en s’assurant que les profils proposés correspondent à la demande formulée.

Enfin, et cela rejoint ce que je viens de décrire, il faut surtout faire en sorte que la plateforme nous corresponde bien : certes, si l’inscription est gratuite, on ne perd pas d’argent, mais peut-être du temps car le taux de transformation est faible…  Donc il faut réfléchir à son propre marketing, à ses envies et besoins pour trouver les bonnes plateformes. Et se poser des questions préalables : quel type de structure je souhaite monter ? Quelles sortes de missions je veux mener ? A quels tarifs ? Les plateformes qui accompagnent leurs membres peuvent aider à y répondre…

(1) Plateforme qui met en relation les consultants en stratégie et management, managers de transition et experts avec des entreprises de tous secteurs.