Emploi

Comment décrocher un emploi quand on manque d’expérience ?

Quand l'expérience nous fait défaut car on démarre sa carrière ou parce qu'on est en pleine reconversion, les démarches de candidatures ne sont pas toujours faciles. Dans son livre "Je n’ai pas d’expérience…et alors ?" (Vuibert), Chloé Ngassa, coach en recherche d’emploi et fondatrice de Job Mentor, livre ses conseils et priorités pour gagner en confiance et mettre toutes les chances de son côté.

Quelle est la première chose à se dire quand on appréhende de candidater en raison d’un manque d’expérience ?

Pour dépasser les croyances limitantes, il faut dépasser les préjugés et se mettre dans le bon état d’esprit. Pour moi, c’est une évidence. Beaucoup de personnes échouent non pas par manque de talent et de capacité, mais parce qu’elles n’ont pas le bon état d’esprit. Il faut donc commencer par se dire : expérience ou pas, il est tout à fait possible de se distinguer, à condition de bien se préparer.

Je pars du principe que s’il y a aujourd’hui des personnes expérimentées ou des seniors qui ont du mal à décrocher un emploi et qui ne savent pas faire, c’est tout simplement parce que plus jeunes, ils n’ont pas eu la bonne méthodologie ni les bons réflexes. À partir du moment où tu es formé et où tu adoptes les bons réflexes, il n’y a pas à réinventer la roue. Cela part aussi du constat que les jeunes n’ont souvent pas les armes pour bien se vendre.

Vous mettez notamment en avant la préparation en insistant sur les enquêtes métiers, pourquoi ?

La difficulté aujourd’hui que je vois avec les candidats, c’est qu’avant même d’essayer de convaincre le recruteur, ils n’ont que trop peu conscience de ses attentes et des réalités du métier. C’est difficile de vendre un produit à quelqu’un si vous ne savez pas pourquoi il en a besoin. C’est pour cela que la partie enquête métier est incontournable et indispensable. Et ce, d’autant plus quand on a peu ou pas d’expérience. Il existe aujourd’hui de multiples ressources en ligne, fiches métiers et autres pour s’informer sur les postes qui nous intéressent. Et il ne faut pas hésiter à se lancer sur LinkedIn et à aller interroger directement des professionnels. D’une part, parce que la vision que l’on peut avoir d’une profession peut être très différente de la réalité, et d’autre part parce que beaucoup de personnes seraient contentes de parler de leur métier.

Comment aborder la phase de la candidature en elle-même ?

Quand on n’a pas d’expérience professionnelle à faire valoir, on ne pourra pas faire la différence sur son seul CV. Il faut donc soigner le reste de la candidature pour mettre toutes les chances de votre côté (lettre de motivation, portfolio des réalisations, préparation de l’entretien…). Je dis souvent que la recherche d’emploi doit être quelque chose de plaisant, pas une corvée. L’objectif, ce n’est pas d’enchaîner les candidatures sans réfléchir et en envoyant son CV à tout-va, mais d’individualiser chaque candidature. La qualité et pas la quantité. Je vois trop souvent cette volonté de juste postuler pour le plaisir de postuler : tiens, j’ai mis une alerte, dès qu’il y a une offre d’emploi, je postule. Non ! Il faut prendre le temps de se poser des questions simples : est-ce que l’offre me correspond ? Est-ce que le travail me plaît ? Est-ce que le temps que je vais mettre à candidater en vaudra la peine ?

Toutes ces étapes de réflexion doivent permettre d’aborder plus sereinement l’entretien d’embauche ?

Exactement. Et le meilleur exemple, c’est la lettre de motivation, qui peut être une étape contraignante et difficile pour certains. Si tu n’es pas capable de savoir pourquoi tu veux postuler dans une entreprise, tu limites tes chances d’être recruté. La lettre de motivation rend service aux candidats en les poussant à se poser les bonnes questions justement. En la travaillant et en l’argumentant, vous vous préparez indirectement à l’entretien. Et cela part bien sûr de l’enquête métier et de la construction du projet pro, qui montreront l’intérêt porté au métier.

Quelles priorités faut-il avoir à l’esprit quand vient l’instant déterminant de l’entretien ?

L’anticipation du stress est déterminante. Je vais bien me préparer, par exemple, en prenant conscience des facteurs qui peuvent être sources de stress pour moi, pour tâcher de les limiter. Est-ce que je suis stressé parce que je ne sais pas qui sera en face de moi ? Si oui, j’effectue des recherches plus poussées, tout simplement. Est-ce que je suis stressé parce que je ne suis pas au clair avec mon projet pro ? Si oui, je clarifie mes points de motivation. Sans oublier les recherches sur l’entreprise, sur l’adéquation de son profil avec le poste, la préparation aux questions les plus courantes… Tout ce qui va permettre de créer un véritable échange avec le recruteur le jour J, grâce à cette préparation et à cette réflexion qui auront commencé avant même d’avoir postulé.

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