Compta, gestion, finances : des métiers stratégiques qui recrutent

Les nombreux métiers de ce domaine d’activité ont plusieurs points communs : ils appartiennent à un univers en pleine mutation grâce au numérique, ils sont stratégiques pour la vie des entreprises, ils accordent une grande place au relationnel et, surtout, ils recrutent !

Un collaborateur austère, qui ne jure que par les chiffres et la paperasse. C’est l’image dont a longtemps souffert le métier d’expert-comptable et, dans un spectre plus large, tous les métiers liés à la comptabilité, à la gestion et aux finances. Ce secteur englobe de multiples professions qui, même si elles appartiennent à la même branche, sont très variées dans leurs missions quotidiennes. Établir des factures, tenir à jour les écritures comptables, faire des rapprochements bancaires, suivre la gestion des comptes bancaires, assurer les paies, jouer le rôle d’intermédiaire principal entre l’administration fiscale et l’entreprise, veiller au respect des orientations financières : ce ne sont que quelques-unes des missions à superviser. Les professions de la comptabilité et de la gestion offrent en effet des perspectives diverses, demandant polyvalence et expertise. L’ennui n’est pas à craindre ! « Les candidats sont souvent surpris par la diversification du secteur. Ce dernier, auparavant, rebutait par son aspect trop rigoureux. Or, la sécurité est une valeur très attendue en temps de crise. Et puisqu’évoluer dans ce secteur suppose d’être responsable des autres, cela donne du sens,  » commente Dominique Hubert, administrateur et membre du bureau Opco Atlas, dédié aux services financiers. D’autant plus que le quotidien de ces collaborateurs a été dépoussiéré par une digitalisation galopante : beaucoup de tâches auparavant barbantes sont désormais automatisées. Ainsi, les salariés de ce secteur gagnent du temps pour privilégier des activités à plus haute valeur ajoutée !

30 000 postes à pourvoir d’ici à 2035 dans l’expertise-comptable

Le secteur connaît une telle mutation que 30 000 postes sont à pourvoir d’ici à 2035 rien que dans les métiers de l’expertise-comptable, d’après l’Omeca (Observatoire des métiers de l’expertise-comptable). Cela est dû en grande partie aux nombreux futurs départs en retraite. Mais l’observatoire estime toutefois que 13 000 emplois seront créés sur le cœur de métier de l’expertise-comptable : assistants comptables, gestionnaires de paie, collaborateurs comptables généralistes et spécialisés et chefs de mission. Il tient aussi à souligner l’attractivité grandissante de ce secteur au regard des statistiques suivantes : en 2000, 117 000 salariés travaillaient au sein de la branche et ils étaient près de 155 000 en 2020. L’Omeca projette un chiffre de 165 000 salariés en 2025, soit un effectif en augmentation de plus de 40 % en 25 ans. De plus, libre à ceux qui tentent leur chance dans le secteur de choisir aussi le modèle d’organisation qui leur convient : soit dans l’une des 15 000 sociétés d’expertise comptable et d’audit comptant plus de 100 000 salariés, soit dans l’un des 10 000 cabinets de conseil de petite taille ou encore dans l’un des quatre grands cabinets (EY, Deloitte, KPMG et PwC) qui emploient à eux seuls près de 30 000 collaborateurs. Sans oublier la possibilité de l’intérim ou encore celle d’intégrer directement le service paie et comptabilité d’une PME, par exemples. « Ce sont des métiers avec des progressions visibles. Un jeune peut évoluer avec un passage en cabinet avant de rejoindre une plus grande structure, » mentionne Laurent Schnepf, président de Abil Ressources, agence d’intérim spécialisée en recrutement de profils dans le domaine de la comptabilité. Sans oublier la pluralité des postes proposés : « D’après nos enquêtes, les métiers les plus en demande sont ceux de gestionnaires de paie, d’assistants administratif et tous ceux liés à la comptabilité générale et au recouvrement, » énumère Laurent Schnepf.

Un vrai sens du relationnel

Ces métiers présentent des variantes, qui séduira chacun en fonction de ses appétences, de ses projets voire de sa personnalité. Ainsi, par exemple, si l’expert-comptable traite des données et les met en forme de manière à répondre à la réglementation fiscale et à optimiser les comptes de l’entreprise, le gestionnaire de paie exploite ces données pour piloter l’activité. Alexandre Renaud est directeur d’activités moyennes entreprises chez l’éditeur de logiciels ADP, qui compte plus de 300 gestionnaires de paie dans ses effectifs en France. Et là aussi, le champ des possibles est grand ! « C’est un métier que l’on peut exercer partout en France, sur tous les bassins d’emplois, en ville importante ou moyenne, souligne-t-il. Il peut même s’exercer à distance. » Mais surtout, il rappelle que les métiers de la gestion comptabilité et finances sont des métiers tournés vers le relationnel : « L’expert paie, souvent, travaille en interaction directe avec la DRH et/ou la direction administrative et financière : il est au cœur de l’écosystème de l’entreprise. Pour un jeune diplômé ou un actif en reconversion, c’est un fabuleux point d’entrée dans l’entreprise, un bon poste d’observation, pour comprendre les métiers de l’entreprise et accrocher les liens entre différents niveaux décisionnels. »

A lire aussi : 100 postes en CDI à pourvoir chez ADP

En effet, encore une fois, travailler dans le domaine de la comptabilité ou de la gestion financière ne se résume pas à taper sur une calculatrice. Bien sûr, ces métiers nécessitent une certain goût pour les chiffres. Il faut aussi des qualités d’organisation et de rigueur méthodologique. Les tâches sont souvent liées à des calendriers précis, qui se renouvellent (fin de mois pour les paies, fin d’exercice pour les bilans comptables, etc.). « Quand l’un de ces cycles est fini, on repart sur le suivant. Il faut que le salarié soit en mesure de s’épanouir dans un tel cadre, » commente Alexandre Renaud. Sans oublier une appétence pour la réglementation sociale et fiscale. « Chez ADP, ce que nous attendons d’un candidat, c’est aimer cette investigation dans la réglementation et de se maintenir en permanence en actualisation de ses compétences« , poursuit Alexandre Renaud.

Les professions de la comptabilité et de la gestion sont des métiers de services. Il s’agit à la fois d’être dépositaire d’une expertise sur son cœur de métier et en même temps de savoir accompagner, vulgariser cette expertise pour mieux aider à la décision (que ce soit vis-à-vis de la direction de l’entreprise, des managers, des collaborateurs). Et au quotidien, les spécialistes de la comptabilité et de la gestion sont en contact avec l’ensemble des services de l’entreprise (commercial, ressources humaines, marketing et communication, juridique, etc.). En somme, il s’agit d’un secteur où le sens du relationnel compte autant que le sens des chiffres.