Emploi

Covid-19 : Face à l’explosion du chômage, vers un “plan massif” pour les jeunes

Alors que la France s’apprête probablement à faire face à une vague de licenciements dans des secteurs en grande difficulté, le gouvernement a annoncé un plan de protection de l’emploi des jeunes pour juillet, avec un volet dédié à l’apprentissage.

Les chiffres sont alarmants : sur les huit semaines du confinement, d’après l’OFCE, quelque 620 000 emplois ont été détruits, pour la plupart des CDD ou des contrats intérimaires. De son côté, l’OIT (Organisation internationale du Travail) estime que plus d’un jeune sur six a cessé de travailler depuis le début de la pandémie de Covid-19. Tandis que ceux qui ont conservé leur emploi ont vu leur temps de travail diminuer de 23 %.

Même si les restaurants, les hôtels et même les parcs d’attraction rouvrent progressivement, l’été qui se profile ne devrait pas s’accompagner de la cohorte habituelle de jobs d’été saisonniers. Et l’incertitude plane pour les 450 000 candidats à l’apprentissage, qui redoutent de ne pas trouver de contrat dans les mois à venir.

C’est dans cette optique que le gouvernement a fait de la question de l’emploi des jeunes (18-25 ans) une “priorité nationale”, selon les mots de Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des Finances. Jeudi 4 juin, lors d’une avec les partenaires sociaux à l’Elysée, Emmanuel Macron a promis pour début juillet un plan de protection de l’emploi des jeunes. Coût global de ce plan : plus d’un milliard d’euros. Il a en outre annoncé qu’un “important volet” y serait consacré aux candidats à l’apprentissage.

 

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Les jeunes ne seront pas “la génération sacrifiée”

Selon Muriel Pénicaud, qui s’est exprimée sur la question dans Ouest France, face à “cette crise qui ne ressemble à aucune autre”, le ministère du Travail devrait miser sur la formation et des accords entre syndicats et directions des entreprises, afin d’éviter les plans sociaux et une vague de licenciements importante, notamment dans l’automobile, la restauration et le tourisme. Les 8 millions de jeunes âgés de 18 à 25 ans (12 % de la population française), dont 700 000 seront cette année en fin de cursus, ne seront pas “la génération sacrifiée”, garantit-elle. Pas plus que la “variable d’ajustement” des entreprises dans les mois à venir, comme le redoutent les économistes de l’OFCE.

Le “plan de protection de l’emploi des jeunes”, sur lequel planchent Muriel Pénicaud et Bruno Le Maire depuis un mois, devrait coûter un peu plus d’un milliard d’euros. Son but : “permettre de maintenir le nombre de jeunes en apprentissage au niveau record atteint grâce à la réforme du début du quinquennat”. (1)

 

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Des aides élargies à l’embauche d’apprentis

En attendant de le dévoiler début juillet (dans le projet de loi de finances rectificative pour 2020, le troisième depuis le début de la crise), le gouvernement devrait renforcer dans l’immédiat les aides à l’embauche d’apprentis. L’État devrait ainsi verser aux entreprises qui recruteront un apprenti du 1er juillet au 28 février, une aide élargie à l’embauche de 8 000 euros pour les majeurs et de 5 000 euros pour les mineurs. Aucune condition ne sera requise pour les entreprises de moins de 250 salariés, mais il y aura obligation d’atteindre 5 % de leur effectif en 2021 pour les plus de 250 salariés. Jusqu’à 20 ans, un apprenti ne coûtera donc rien à l’employeur et les candidats auront désormais six mois pour trouver un contrat.

Les entreprises suivront-elles ? “Leur premier réflexe va sans doute être la frilosité. Mais il faut qu’elles continuent à recruter des jeunes et nous allons les y aider”, garantit Muriel Pénicaud. La ministre précise en outre à Ouest France que le gouvernement prévoit aussi d’apporter un soutien aux centres de formation des apprentis (CFA). Lors d’un point presse à l’Elysée, elle a aussi évoqué une “mobilisation territoriale” pour que chaque jeune qui a fait un vœu d’apprentissage sur les plates-formes d’orientation scolaire Affelnet et Parcoursup puisse se voir proposer une offre.

 

(1) En 2019, Le nombre de contrats signés avait progressé de 8,1 %, une première depuis 1993.

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