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Création d’entreprise : quelles différences entre une SAS et une SARL?

Dans le cadre de la création d'entreprise, deux structures reviennent souvent : la Société par Actions Simplifiée (SAS) et la Société à Responsabilité Limitée (SARL). Cécile Michel, avocate spécialisée dans le droit des entreprises, éclaire ces choix.

Commençons par le jeu des ressemblances. « Les deux structures, SAS et SARL, sont étonnamment similaires, explique Cécile Michel. Dans les faits, elles fonctionnent toutes deux avec des associés et un capital constitué de manière identique. La responsabilité des associés est strictement limitée aux apports effectués. Si vous apportez 1 000 euros et que vous devez mettre l’entreprise en liquidation, vous ne devrez que 1 000 euros. » Cependant, des distinctions existent, notamment en termes de souplesse de gestion. « La SAS se caractérise par une plus grande flexibilité statutaire comparée à la SARL, qui est soumise à un cadre réglementaire plus strict. Dans une SAS, les associés peuvent s’accorder plus librement sur les modalités de gestion, tandis que la SARL doit se conformer à des règles légales plus nombreuses », précise l’avocate.

La SAS

La Société par Actions Simplifiée (SAS) séduit de plus en plus d’entrepreneurs par sa grande flexibilité. Cette forme juridique, introduite en 1994 et rendue plus accessible aux PME en 1999, permet une grande liberté dans la rédaction des statuts. Les associés peuvent ainsi définir les règles de fonctionnement selon leurs besoins spécifiques. L’un des principaux avantages de la SAS est la limitation de la responsabilité des associés au montant de leurs apports. Par ailleurs, la SAS permet de faire appel à des investisseurs facilement, grâce à la possibilité d’émettre des actions de préférence, adaptées aux besoins des investisseurs. « Les jeunes entrepreneurs apprécient particulièrement la SAS pour sa souplesse de gestion et sa capacité à attirer des investisseurs », souligne Cécile Michel.

La SARL

La Société à Responsabilité Limitée (SARL), plus ancienne et traditionnelle, demeure très populaire parmi les créateurs d’entreprise. Elle est particulièrement adaptée aux projets familiaux ou de petite envergure. Mais on la voit de moins en moins car, en règle générale, les associés sont quand même séduits par la SAS. La SARL offre un cadre plus rigide que la SAS, avec des règles de fonctionnement encadrées par la loi. Cette rigidité peut être perçue comme un inconvénient, mais elle offre aussi une certaine sécurité juridique. La responsabilité des associés est également limitée à leurs apports, ce qui protège leur patrimoine personnel en cas de difficultés financières de l’entreprise.

Régime social des dirigeants, un facteur décisif

Un point crucial de différenciation réside dans le régime social des dirigeants. « Pour une SAS, le régime applicable sera celui de la sécurité sociale, sans possibilité de choix. En revanche, les dirigeants de SARL relèvent du régime de la sécurité sociale des indépendants, souligne Cécile Michel. Les cotisations sociales pour les dirigeants sont généralement plus élevées dans une SAS, alors qu’elles sont moins coûteuses dans une SARL. Les experts-comptables conseillent souvent la SARL pour les dirigeants qui souhaitent se rémunérer de manière plus avantageuse. »

Fiscalité et dividendes

En matière de fiscalité, les deux structures suivent les mêmes règles pour les cinq premières années. Cependant, la distribution des dividendes varie. « Dans une SAS, la distribution des dividendes est totalement libre, tandis que dans une SARL, si les dividendes versés dépassent 10 % du capital social, la taxation devient plus lourde », indique l’avocate. Cécile Michel attire également l’attention sur un point de vigilance particulier pour les associés de SARL : « Si les associés sont mariés sous le régime de la communauté, il est crucial de préciser dans les statuts que le conjoint renonce à la qualité d’associé. En cas de divorce ou de séparation, le conjoint pourrait réclamer la moitié des parts de l’entreprise. » En conclusion, bien que la SAS et la SARL présentent des similitudes, leurs différences, notamment en termes de gestion, de régime social et de fiscalité, peuvent influencer significativement le choix des entrepreneurs. « Le coût des charges sociales et la flexibilité de gestion sont souvent des éléments déterminants dans cette décision », résume Cécile Michel.

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