Les différentes crises que nous traversons cette année peuvent être un frein pour les actifs souhaitant changer d’entreprise ou se reconvertir. Mais elles peuvent aussi être sources d’opportunités. À condition de savoir s’adapter à ce contexte incertain. Les explications de David Bernard, CEO d’AssessFirst, spécialisé dans le recrutement prédictif.
Quelles tendances observez-vous sur le marché de l’emploi et du recrutement ces derniers mois ?
On observe tout d’abord que pas mal de personnes trouvent que c’est assez compliqué dans leur entreprise en ce moment, et veulent partir ailleurs en espérant subir moins de pression ou évoluer dans un climat moins compliqué (coupes budgétaires, manque de moyens, etc.). Mais en démarrant leur nouvel emploi, beaucoup se rendent compte que leur ancien poste n’était pas si mal finalement… Ensuite, on remarque que les entreprises sont plus exigeantes en cette période de crise sur les profils recherchés : recruter engendre des coûts et elles veulent être certaines de faire le bon choix, de ne pas se tromper de recrue. Il était plus simple il y a un an de placer des candidats qu’aujourd’hui pour les cabinets de recrutement. Les entreprises attendent aussi que les nouveaux arrivants soient opérationnels assez rapidement. Cela étant dit, la crise est aussi une opportunité pour certains métiers ou secteurs qui s’en sortent mieux cette année. Les salaires peuvent alors être plus élevés et les entreprises peuvent également offrir des avantages supplémentaires tels que des programmes de formation et de développement de compétences.
Quels profils sont particulièrement recherchés ?
Les profils qui ont une forte adaptabilité, qui savent s’intégrer rapidement dans un nouveau job et monter en compétences. Ceux-là font actuellement vraiment la différence. Ils savent délivrer, mais ont également une énergie positive. Ce genre de profils entraîne un effet levier sur l’activité dans l’entreprise. Ils sont non seulement très bons techniquement, mais ils insufflent aussi un nouveau dynamisme au sein d’une équipe. Leur rayonnement est contagieux.
Les soft skills sont donc primordiales ?
En effet, l’agilité, la résilience, la créativité… Toutes ces compétences sont aujourd’hui essentielles. Elles sont au cœur du leadership, tout comme les capacités d’apprentissage, de collaboration, de résolution de problèmes… Ces soft skills vont permettre une évolution plus rapide. Surtout que les entreprises recrutent aujourd’hui des potentiels, c’est un vrai changement opéré depuis un an et demi environ. Dans un contexte incertain, elles recherchent des personnes qui sauront s’adapter et se mettre à jour tant les compétences techniques deviennent obsolètes de plus en plus vite. Dans la mesure où tout le monde ne dispose pas de ce type de qualités, il est indéniable que celles et ceux qui franchiront le pas mettront toutes les chances de leur côté pour faire progresser leur carrière.
Changer de job actuellement, une bonne idée alors ?
Changer de job pendant cette période de crise peut présenter des risques : l’instabilité financière, l’incertitude de l’avenir de l’entreprise, la difficulté à s’adapter à un nouvel environnement, la pression accrue sur les nouveaux employés… Il est donc encore plus important que d’habitude de peser les avantages et les risques avant de prendre la décision de tout plaquer.
Votre conseil à ceux qui souhaitent tenter l’aventure ?
Une personne qui souhaite changer de job dans ce contexte où l’incertitude domine devra – si elle souhaite transformer l’essai – s’assurer de disposer de compétences recherchées par les entreprises. Il est préférable également d’être ouvert et adaptable, de faire preuve d’agilité intellectuelle et de résilience. Mon conseil serait donc de cultiver ses soft skills !
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