Emploi

De la rédaction du CV à l’entretien d’embauche… Les conseils d’une experte pour décrocher un job

L’entretien, c’est là où tout se joue, le pivot central du processus de candidature. Pour mettre toutes les chances de votre côté, un travail de préparation, mais aussi de suivi, est indispensable. Mais ce n’est pas le seul moment clé ! Ptisham Tazi, coach experte de l’accompagnement à la recherche d’emploi qui dispense des conseils sur sa chaîne Youtube, autrice du livre « Décrochez votre prochain emploi ! Les astuces gagnantes pour convaincre les recruteurs » «  (Dunod), résume les étapes incontournables pour parvenir à décrocher le poste tant convoité.

La première phase est celle de la rédaction du CV. Quelles sont vos recommandations à ce sujet ?

Pour se démarquer, il est capital d’indiquer un titre et une accroche. Les candidats ont compris que ce sont des grands classiques. Mais ils négligent souvent les mots-clés de l’offre et du poste à mettre dans le CV car il ne faut pas oublier qu’il peut y avoir un triage automatique des candidatures, dans un premier temps… Et les logiciels fonctionnent par mots-clés. Autre manière de faire la différence : indiquer des chiffres pour prouver ce dont on est capable et ce que l’on a déjà accompli. Ce sont des éléments qui sautent aux yeux et qui ont de l’impact. C’est un moyen de mettre en avant ses réalisations qui doivent être illustrées par des exemples parlants et adaptés au poste à pourvoir, par des projets menés à bien, des difficultés surmontées, etc.

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En quoi l’e-mail de candidature est-il important ?

Trop souvent négligé, il permet, comme le CV, de se distinguer, d’une manière différente puisqu’il s’agit de montrer sa motivation et sa personnalité. Donc il faut absolument éviter de se contenter de « vous trouverez ci-joint ma candidature » ou de « j’ai toutes les compétences requises pour le poste » sans le prouver. On peut préciser, par exemple : « Votre offre et votre entreprise m’intéressent pour de nombreuses raisons, notamment parce que… » et on donne un argument impactant. Ou alors : « Votre offre et votre entreprise répondent à mon envie d’évoluer et de découvrir… »

Le problème, c’est qu’il s’agit souvent de la dernière chose que l’on écrit, alors que l’on a déjà peaufiné CV, voire lettre de motivation. Mais en réalité, c’est la première chose que lit le recruteur ! D’où l’intérêt d’y mentionner les éléments essentiels de motivation et de différenciation, ainsi que le lien que le candidat établit entre lui et l’entreprise. En schématisant, il faut signifier : « On a des points communs, il faut que l’on se rencontre ».

 

Quelle est la différence entre ce courrier électronique et la lettre de motivation ?

L’e-mail est une manière d’attirer l’attention, d’attiser la curiosité, de laisser transparaître les points clés. La lettre de motivation est plus longue et montre comment on a évolué au fil de son parcours, en évitant de se contenter de juste lister ce que l’on sait faire. Il faut prouver que l’on est en capacité de progresser et surtout que le recrutement sera gagnant-gagnant et que c’est un apport mutuel : certes, l’employeur donne un poste mais la nouvelle recrue contribue, par ses qualités, à la bonne marche de l’entreprise. A noter que la lettre de motivation n’est pas tombée en désuétude, elle continue à être demandée. Mais si elle ne l’est pas, il n’est pas utile d’en rédiger une, puisque le recruteur n’aura sans doute pas le temps de la lire.

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Comment se préparer efficacement à l’entretien ?

Avant même d’anticiper les questions qui seront posées, il faut prévoir son pitch initial. Il va donner le ton et doit donc être clair, synthétique et impactant. Il est crucial de s’entraîner à le dire à voix haute.

Dans l’annonce, il y a les éléments qui permettent de déterminer ce qu’attend le recruteur : il faut bien les décrypter car si on comprend ses besoins et ses difficultés, il sera ensuite plus facile d’y répondre, en anticipant les questions qui seront posées. Sachant que personne n’est capable de deviner toutes les interrogations à l’avance, même moi qui connais bien cet exercice. Il faut prendre conscience des difficultés rencontrées par l’employeur qui a publié l’offre : il est nécessaire de se projeter dans l’entreprise, de cerner les attentes et de montrer qu’on les a bien comprises, car cela rassure. Les candidats n’en ont pas toujours conscience.

Il y a trois types de questions. D’abord les classiques : « Quels sont vos défauts et vos qualités ? ». Ensuite les pièges : en fait, souvent, elles ne sont pas vraiment piège mais elles n’ont pas été prévues par le candidat et il y a un effet de surprise. Et, enfin, les mises en situation : cela peut faire peur mais, en réalité, c’est le meilleur type de questions car bien souvent, on a déjà été confronté à ce cas et on sait comment réagir.

Enfin, comme la préparation mentale des sportifs lors d’une compétition, on visualise et on se projette dans l’entretien, pour parvenir à gérer son stress avant et pendant le rendez-vous.

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Justement, quelle attitude adopter en entretien ?

Le recruteur cherche à cerner le candidat et il veut donc que ce dernier développe son propos et ne reste pas à la surface. La difficulté, c’est de parvenir à bien expliquer son parcours et valoriser ce que l’on a fait pour montrer son potentiel. Et prouver qu’il y a adéquation entre son profil et le poste à pourvoir.

Il ne faut jamais amener les choses de manière négative, « Je ne sais pas faire », mais montrer, par ses compétences comportementales, que l’on a la volonté de progresser et la capacité d’apprendre en disant « Je peux et je veux acquérir telles compétences ». On positive en montrant que l’on a du recul, que l’on sait faire un travail sur soi pour s’améliorer.

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Attention, le jour J, la réussite de l’entretien ne dépend pas seulement du moment où l’on se trouve en face du recruteur. Dès que vous passez la porte de l’entreprise, des collaborateurs peuvent capter votre attitude, par exemple à l’accueil et pendant que vous attendez. Faites bonne impression. Une anecdote parmi d’autres : un employeur m’a dit un jour qu’il ne savait pas comment départager deux candidatures et il a demandé son avis à la personne à l’accueil. Il s’avère que l’un des deux candidats avait été très agréable et avait posé des questions sur l’entreprise.

Enfin, une fois le rendez-vous passé, ne surtout pas oublier d’envoyer, dans les 24 ou 48 heures, un email de remerciement en listant ce que l’on a retenu de l’échange, en le reliant avec les attentes de l’entreprise. Dire que l’on a apprécié la rencontre, c’est bien mais pas suffisant : il faut préciser que l’on a compris les priorités du poste en les résumant. Puis on réaffirme sa motivation. Si besoin, on peut aussi ajouter un élément qui n’avait pas été abordé en entretien. Et, si l’on n’a pas de réponse au bout d’une semaine ou dix jours, on envoie un courrier de relance.

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