Reconversion

Devenir fonctionnaire au-delà des frontières

La fonction publique vous attire, mais vous avez la bougeotte et rêvez de travailler à l’étranger. Sachez que vous pouvez tout à fait concilier les deux. Petit tour d’horizon des possibilités qui s’offrent à vous.
 
Que vous ayez d’ores et déjà intégré la fonction publique ou que vous vous apprêtiez à en pousser les portes, vos envies d’ailleurs peuvent tout à fait être assouvies. Pour commencer, sachez qu’au sein de l’Union européenne (sauf pour certains nouveaux pays entrants) et de l’Espace économique européen (EEE), la plupart des métiers de fonctionnaires sont ouverts à tous les ressortissants. Le droit communautaire interdisant toute discrimination de nationalité. Seuls les emplois présentant des prérogatives de puissance publique et de souveraineté nationale, comme ceux de militaire, de magistrat ou de policier, restent réservés aux citoyens du pays. Les secteurs de l’éducation, de la recherche ou encore de la santé vous sont donc ouverts. Vous devrez, en revanche, suivre les mêmes procédures de recrutement que les candidats originaires du pays.
Si le concours administratif est la modalité d’accès aux postes, vous ne pourrez donc pas y échapper. Aussi importe-t-il de se renseigner sur les équivalences en termes de diplôme et surtout, de parfaitement maîtriser la langue.
 
Le détachement
Si vous êtes d’ores et déjà fonctionnaire mais que vous rêvez d’une expérience à l’étranger, vous pouvez demander à être détaché dans l’un des corps de la fonction publique d’un autre état membre de l’EEE. Pour cela, vous devrez toutefois répondre à quelques conditions. Bien évidemment, le poste que vous convoitez doit correspondre au niveau de l’emploi que vous occupez actuellement, en tenant compte de l’expérience professionnelle que vous avez acquise dans la fonction publique. De plus, le détachement ne peut excéder une période de cinq années. Vous pourrez toutefois demander un renouvellement. En cas de refus, ou si vous souhaitez rentrer, vous réintégrez votre administration d’origine.
En tant que fonctionnaire détaché, vous serez rémunéré par le pays d’accueil. Sachez qu’en matière de protection sociale, les législations nationales varient selon les états.
Si vous cherchez à travailler dans le monde scolaire, vous pouvez partir avec l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE). Celle-ci propose chaque année des postes d’inspecteur de l’Éducation nationale, de direction, d’administration scolaire et universitaire, de personnels enseignants, d’éducation ou administratifs. Plusieurs statuts coexistent, notamment ceux d’expatrié et de résident. Le premier est recruté hors du pays d’accueil et détaché auprès de l’AEFE qui le rémunère, pour une période de trois ans renouvelable. Le second est recruté par le directeur de l’agence sur proposition du chef d’établissement. Il doit résider dans ce pays depuis au moins trois mois (ou suivre son conjoint ou son partenaire au sens du Pacs). Dans les deux cas, vous serez titulaire de la fonction publique.
 
La fonction publique européenne
Autre solution, intégrer la fonction publique européenne. Si les candidats sont nombreux à vouloir la rejoindre, rares sont cependant les chanceux qui y parviennent. Les critères de sélection étant souvent poussés à l’extrême…
Commission européenne, Parlement, Conseil de l’Union européenne ou autres instances (Conseil de l’Europe, Cour des comptes, Comité des régions, Banque centrale européenne, Cour de justice, Comité économique et social) : les recrutements s’effectuent par le biais de concours uniques centralisés, mais chaque institution peut aussi recruter de manière autonome.
Le candidat aux concours de la fonction publique européenne doit répondre aux cinq conditions suivantes :
– Être ressortissant de l’un des États membres de l’Union européenne ;
– Jouir de ses droits civiques ;
– Posséder les diplômes requis ;
– Être en règle avec les lois de recrutement militaire ;
– En plus de sa langue maternelle, il doit connaître une autre langue officielle (trois pour les postes de linguistes). Un diplôme n’est pas exigé, sauf pour les traducteurs et interprètes. En effet, les fonctionnaires recrutés bénéficient d’une formation intensive.
Les avis de concours sont publiés au Journal Officiel de l’Union européenne.
Attention, car la réussite à un concours ne garantit pas un recrutement d’office. Inscrits sur une liste de réserve, les candidats peuvent la faire valoir entre un et trois ans, selon les institutions. Au-delà, ils perdent le bénéfice du concours.
 
Devenir fonctionnaire international
Selon la Mission des fonctionnaires internationaux (MFI) dont le rôle est de promouvoir la présence française dans les organisations intergouvernementales dont la France est membre, “sur les 16 500 Français servant dans une organisation internationale, plus de 5 000 évoluent dans le système des Nations unies (ce chiffre ne tient pas compte des effectifs militaires français engagés dans les opérations de maintien de la paix). Près de 4 700 compatriotes servent auprès des institutions, des organes, des agences et des délégations de l’Union européenne”.
Les autres se répartissent entre les institutions financières internationales comme la Banque mondiale (BM) ou le Fonds monétaire international (FMI), les organisations dites coordonnées (Otan, OCDE, etc.) et les autres organisations internationales spécialisées et à caractère technique comme l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) ou l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
Si la fonction publique européenne ressemble beaucoup à la fonction publique française en termes de mode de recrutement, de carrière et de statut, la notion de fonctionnaire international n’a que peu de rapport avec la notion de fonction publique au sens où nous l’entendons en France.
Les recrutements prennent souvent la forme de contrats à durée déterminée suivis parfois de contrats à durée indéterminée. Il faut savoir que les garanties offertes varient beaucoup d’une organisation à l’autre. Inutile donc de songer à accéder à un emploi à vie. D’une manière générale, sont appelés fonctionnaires internationaux les personnels travaillant dans les organisations internationales (OI). Mais au sens étroit, ce terme n’englobe que les personnes jouissant d’un contrat permanent. Ainsi, un lien juridique et permanent avec l’organisation internationale est nécessaire pour bénéficier des privilèges et immunités liés à ce statut. On compte plus d’une centaine d’organismes internationaux, mais vous ne pourrez intégrer que ceux dont la France est membre.
Rien ne sert de postuler sans être titulaire d’un troisième cycle. Comme le précise la MFI : “Les postes offerts au recrutement international par les organisations multilatérales concernent essentiellement des emplois de haut niveau (équivalent cadre). Les emplois d’exécution (secrétariat, accueil, techniciens de sécurité ou d’entretien, etc.) sont pourvus par recrutement local.” Par ailleurs, les généralistes n’ont plus la cote. Ce sont les spécialistes qui sont désormais recherchés. De plus, les candidats doivent justifier d’un minimum de quatre à cinq ans d’expérience professionnelle pour les postes de début de carrière à recrutement direct (moins lorsqu’il s’agit de recrutement sur concours) et jusqu’à quinze ou vingt ans de carrière pour les postes de très haut niveau.
Brassage des nationalités oblige, obtenir une mission au sein d’une OI impose la maîtrise de langues étrangères : anglais obligatoire et, si possible, une langue supplémentaire (le russe ou le chinois sont assez prisés). Sachez également que pour assurer la représentation de chaque pays membre, des “quotas géographiques” peuvent être mis en place. Si la France a déjà rempli son quota, les candidatures en provenance de l’Hexagone seront moins prioritaires.
 

Pour en savoir plus

www.diplomatie.gouv.fr

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