Dans le cadre de ses travaux sur l’innovation sociale et managériale, le Medef a publié les résultats de son baromètre national sur la perception de l’égalité des chances. Une étude qui révèle notamment que la crainte de la discrimination est de plus en plus présente.
En 2015, les salariés confirment leurs attentes en matière de diversité et d’égalité des chances vis-à-vis de leur employeur en maintenant ce sujet dans le top 3 de leurs priorités, selon le baromètre sur la perception de l’égalité des chances en entreprise réalisé par le Medef. Dans cette perspective, l’étude a pour objectif “d’entrer dans la palette d’outils des dirigeants d’entreprise”, avance Armelle Carminati, présidente de la commission Innovation sociale et managériale au Medef.
L’âge, une préoccupation commune
92 % des salariés interrogés jugent que cette action en matière de diversité et d’égalité des chances doit être prioritaire contre 87 % l’an dernier. Les salariés maintiennent une vigilance accrue à l’égard de leur entreprise sur ces sujets. 56 % des salariés du privé pensent être un jour discriminés sur leur lieu de travail, 40 % dans leur entreprise actuelle, contre 51 % en 2014.
Ils sont nombreux à estimer appartenir à une minorité, 37 % en 2015, contre 30 % l’an dernier, principalement en raison de leur âge (14 %), de leur handicap ou état de santé (6 %) ou de leur parcours scolaire ou professionnel atypique (6 %). Ces craintes sont partagées par les hommes et les femmes, même si les motifs sont différents. L’âge restant la principale crainte des hommes et les contraintes familiales et la grossesse celles des femmes. “Les femmes traînent toute leur vie les stéréotypes liés à la charge de la famille”, commente Brigitte Grésy, secrétaire générale du Conseil supérieur de l’égalité professionnelle.
Le look, un facteur de réussite
Si elles suscitent moins d’indignation mais aussi moins d’attentes de la part des salariés vis-à-vis de leur entreprise, les discriminations liées à l’apparence physique et à l’affichage de sa religion n’en deviennent pas moins de vrais sujets pour l’entreprise.
Ainsi, sur un marché du travail toujours tendu, l’importance de l’apparence physique comme critère d’intégration et de réussite se confirme en 2015. Pour 75 % des Français, le look reste un argument de taille pour réussir en entreprise tandis que la couleur de peau, le poids et la beauté prennent une ampleur jamais atteinte, y compris pour des postes qui n’impliquent pas un contact avec la clientèle.
Par ailleurs, 43 % des salariés interrogés dans le cadre du baromètre estiment qu’il est peu probable qu’une personne portant un signe religieux visible soit recrutée dans leur entreprise et un salarié sur deux affirme que son accès à un poste à responsabilités est compromis.