Formation

Écoles de la 2e Chance : tout pour la (ré)insertion professionnelle des jeunes

Le Réseau E2C France (Écoles de la 2e Chance) vient de fêter ses vingt ans. Chaque année, ces écoles qui accueillent des stagiaires de 16 à 25 ans éloignés de l’emploi accompagnent des milliers de jeunes vers la formation et l’insertion professionnelle. Les E2C nouent également des partenariats avec des filières en tension, comme le transport routier ou la logistique.

« Les Écoles de la 2e Chance, ce sont 159 écoles sur le territoire national, qui accueillent plus de 15 000 jeunes chaque année (16 876 en 2023), explique Alexandre Schajer, président du Réseau des E2C. Les jeunes ont 20 ans en moyenne, sont sans qualification et sans emploi. Nous les aidons à travailler à leur insertion ou réinsertion, dans la vie sociale, professionnelle et citoyenne. » Lancées en 2004, pour lutter contre l’exclusion des jeunes et le décrochage scolaire, les Écoles de la 2e Chance répondent à un fort besoin d’accompagnement. Et pour cause, chaque année, près de 100 000 jeunes sortent du système scolaire sans emploi ni qualification. Et, selon l’Insee, 12,6 % des 15-29 ans ne sont ni en poste ni en formation ni en études (NEET). L’E2C est aujourd’hui une solution structurante du Contrat d’Engagement Jeune (CEJ), et peut, à ce titre, être mobilisée comme une étape dans le cadre d’un CEJ. Les E2C sont aujourd’hui accessibles à toute personne entre 16 e 25 ans, française ou étrangère en situation régulière, sortie sans qualification ou avec un BEP, CAP ou BAC du système scolaire.

« Le parcours se fait, en moyenne, sur six mois. Les jeunes ont un statut de stagiaire, avec une indemnité mensuelle de 500 euros à partir de 18 ans et de 200 euros entre 16 et 18 ans. Il s’agit de les former sur les compétences et savoirs de base, mais aussi sur les compétences et habiletés sociales utiles à l’insertion. Et ce, tout en travaillant sur un projet professionnel concret et adapté, qui vise une formation diplômante ou un domaine d’emploi », complète Alexandre Schajer.

Formation, alternance et accompagnement

Le principe global : une formation individualisée et en alternance. « Les E2C proposent un parcours en trois volets : le développement des compétences professionnelles, l’acquisition de l’expérience par des rencontres et des immersions en entreprise, et l’accompagnement individuel« , précise le président du réseau. Ainsi, 30 % du temps de parcours se déroule en alternance au sein d’entreprises partenaires, et l’accompagnement se poursuit de l’entrée jusqu’aux 12 mois qui suivent la sortie de l’école. « Cet accompagnement se fait pendant et après le passage dans le réseau, pour la recherche d’une solution, d’une formation, d’un emploi, mais aussi pour aider les jeunes faisant face à des situations d’exclusion ou des problèmes sociaux, financiers ou autres », commente Alexandre Schajer.

À l’issue du parcours en E2C, chaque jeune se voit remettre une Attestation des compétences acquises (ACA), résultat de son évolution et de son plan de formation individualisé. « Après trois à cinq semaines dans le dispositif, on établit avec chaque jeune un plan individuel de formation. A chacun ses manquements, ses forces, ses points à travailler, confirme le président du réseau. Cette attestation de compétences n’est pas un diplôme, mais cela donne des informations et indications qui intéressent les recruteurs. »

Tremplin vers l’insertion professionnelle

En 2023, selon les chiffres communiquées par le réseau des E2C, 89 % des stagiaires ont obtenu leur ACA. Et 62 % ont bénéficié d’une « sortie positive ». « Ces 62 % sont en formation qualifiante, par exemple en apprentissage, ou directement en emploi un an après leur sortie d’une E2C », analyse Alexandre Schajer.

Pour favoriser ces trajectoires d’insertion, les E2C œuvrent notamment avec les acteurs de l’emploi locaux et en fonctions des besoins des territoires. « Par exemple, si un entrepôt s’installe à côté d’une ville où nous avons une école, l’idée avec la mission locale cela va être d’orienter les jeunes que cela intéresse vers les métiers de la logistique, pour répondre à ce besoin de recrutement au niveau local, explique le président. Dans ce genre de cas, nous montons un parcours spécialisé avec le secteur concerné, pour développer les premiers gestes professionnels et favoriser le recrutement à l’issue des parcours. » Autrement dit, les E2C évoluent au sein de leur bassin d’emploi, et proposent des parcours adaptés aux entreprises du territoire.

Des partenariats sectoriels plus larges voient aussi le jour. En mars dernier, le Réseau E2C France a ainsi annoncé son partenariat avec la Fédération nationale des transports de voyageurs (FNTV). Pour contribuer à répondre aux très importants besoins de recrutement du secteur, la FNTV facilitera l’accès à des stages et à des alternances pour les stagiaires des E2C. « Nous avons également signé des partenariats avec les branches de la logistique, du bâtiment, de l’agro-alimentaire. Et nous travaillons sur la partie industrie et métallurgie », ajoute le président Alexandre Schajer.

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