Envie de changer de vie pro ? Apprenez d’abord à vous connaître !

Que vous cherchiez un nouvel emploi, souhaitiez vous reconvertir, envisagiez de vous mettre à votre compte ou encore de créer votre entreprise, prenez un temps d’introspection pour vous interroger sur ce qui vous convient vraiment. Cela vous permettra de dépasser certaines peurs, voire certains blocages, de vous reconnecter à vos besoins profonds et d’être aligné avec vous-même. Découvrez les conseils de Rose Balducci, coach certifiée, consultante et formatrice en conduite du changement, auteure du livre Mieux se connaître pour rebondir en toutes circonstances (Gereso) pour passer de la réflexion à l’action !

Pourquoi est-il important de mieux se connaître quand on fait une démarche de changement professionnel ?

À un moment de sa vie, il arrive d’être bloqué, par exemple à la suite d’un licenciement, d’une démarche de reconversion ou de recherche d’emploi. Cela peut déclencher des peurs alors que l’on a besoin de courage et d’enthousiasme. Or un échec peut s’avérer une chance, cela montre que la solution ou la situation initiales n’étaient peut-être pas les bonnes et qu’il y en a d’autres possibles. On apprend et on rebondit. C’est une opportunité de faire face à ses peurs, à ses fragilités, à ses faiblesses : on ne s’en rend pas forcément compte au départ, mais cela s’avère très utile de parvenir à les surpasser. Dans un entretien d’embauche ou face à ces clients si l’on se lance à son compte, il est capital d’être aligné avec soi-même, de savoir dépasser les blocages, d’avoir un état d’esprit constructif.

Qu’est-ce que cette démarche implique ?

C’est nous-mêmes qui nous mettons en capacité de rebondir, et ce en plusieurs étapes : il est fondamental de séquencer les objectifs et de travailler sur son éventuelle impatience. C’est la stratégie des petits pas car on ne peut pas tout changer en une seule fois. On commence par une phase de réflexion et d’introspection : pourquoi ce blocage ? Quels sont les freins ? Quelles sont les forces que l’on porte en soi ? Comment travailler dessus ? Par exemple, si l’on veut devenir entrepreneur, il faut être au clair avec sa capacité d’autonomie et mettre en place un cadre. Ou bien, si l’on veut se reconvertir, la formation est parfois un passage obligé pour acquérir de nouvelles compétences. Dans tous les cas, il est indispensable de prendre le temps de s’interroger sur ce qui nous convient et nous correspond vraiment. Une situation qui secoue permet de se remettre en question. Le fait, par exemple, de chercher du travail amène à se demander quel est le sens de sa vie. Ou une décision de reconversion fait dévier du cap initial. Il est alors essentiel d’identifier ce qui nous fait douter. Il s’agit d’adopter une posture positive et constructive face à des événements négatifs car il y a forcément un bénéfice caché. On risque moins à essayer qu’à ne pas bouger ! Même si l’on rencontre, en route, des obstacles et des imprévus qui peuvent affecter la motivation.

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Comment surmonter ces difficultés ?

Cela passe par la courbe du deuil, succession d’états qu’il est normal de traverser : après le choc, viennent le déni, le refus, la colère ; puis la tristesse, la résignation et l’acceptation ; enfin, arrive la phase de reconstruction. De plus, il est parfois crucial de savoir changer de direction s’il s’avère que ce n’était pas la bonne, parce qu’on s’en est rendu compte en se connectant avec son besoin profond. Quitter cet idéal initial auquel on s’accrochait, cette illusion, c’est douloureux et cela provoque de la tristesse. Mais c’est une chance de se redécouvrir : un nouveau chemin se dessine. Et cela permet, parfois, de passer outre les injonctions socio-culturelles qui empêchent de s’épanouir. On sort du mode automatique et de ses certitudes pour s’ouvrir, pour dépasser les croyances et les schémas mentaux. Cela implique aussi de lâcher prise pour basculer dans un mode mental acceptatif. On quitte la rigidité pour la curiosité et la flexibilité. On explore plutôt que de dire « ce n’est pas pour moi ».

Quels sont les écueils à éviter ?

Comme tout cela bouscule, déstabilise et prend beaucoup d’énergie, il y a de l’appréhension et du doute face à la nouveauté, quand il devient nécessaire de quitter un équilibre pour se réinventer… Attention à ne pas se réfugier dans le passé, en se disant que c’était mieux avant. Le passé avait sa raison d’être, mais maintenant je suis quelqu’un de différent et l’instant présent est la seule réalité. Il détermine mon futur d’où l’importance de se positionner dans le présent de la bonne manière, sans état d’esprit négatif car rien de positif ne pourra en sortir. On doit, au contraire, faire en sorte que le présent insuffle une bonne dynamique. Pour cela, il faut penser à des moments de réussite et d’enthousiasme que l’on a connus afin de réactiver cette mémoire. Identifier ce qui nous ressource vraiment, alors que l’on a tendance à l’oublier quand on est stressé.

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Peut-on cheminer seul ou bien mieux vaut-il se faire aider ?

Si je n’ai pas assez de ressources en moi, je peux les construire : tout au long de la vie, elles évoluent, il ne faut pas se décourager. La sophrologie et la méditation peuvent aider, en activant des zones du cerveau qui créent une dynamique positive. Ou les exercices de cohérence cardiaque, qui sont décrits par exemple dans le livre. Au-delà de ces outils, l’intervention d’une tierce personne – ou de plusieurs, d’ailleurs – peut s’avérer salutaire : le regard extérieur est très utile, quand il est neutre. Thérapies brèves, coaching, bilan de compétences : tout cela permet de faire évoluer les représentations de soi, en se mettant dans un état d’esprit d’accueillir le point de vue de l’autre et ce qu’il peut nous apporter, afin de s’approprier ces pistes et idées. Il y a des accompagnements qui permettent un processus de déconstruction puis construction : c’est un cheminement permanent. On se demande ce qui a marché, on analyse les erreurs et on met en place des solutions pour aller de l’avant et faire d’une montagne un grain de sable, grâce à l’auto-coaching notamment. Et tout cela peut débloquer des choses bien au-delà de la sphère professionnelle…

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