En 2023, le nombre d’offres d’emploi diffusées sur la plateforme Choisir le service public, premier canal de diffusion des offres de la fonction publique, a dépassé les 330 000. Soit 11 % de plus qu’en 2022. Sur ce total, près de 60 % concernaient la fonction publique territoriale (FPT), 34 % la fonction publique de l’Etat (FPE) et 6 % la fonction publique hospitalière (FPH). Aujourd’hui, outre les quelque 60 000 postes à pourvoir actuellement recensés, le site propose également de découvrir plus de 1 000 métiers, répartis dans près d’une trentaine de domaines, et fournit des conseils pour s’orienter, se préparer à des entretiens et s’insérer dans le public. L’objectif : booster l’attractivité de la fonction publique auprès des candidats, pour faire face à ses besoins grandissants pour compenser les départs à la retraite, le turnover qui augmente et répondre aux exigences de digitalisation et de transition écologique. Et également souligner la diversité des opportunités d’emploi et des voies de carrière, avec d’une part les différents concours de la fonction publique, mais également les recrutements de contractuels qui se multiplient.

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Quels attraits et quelles attentes pour les candidats ?
Une étude de l’école de management EM Normandie, en partenariat avec Actual groupe et La Gazette des communes et publiée à la mi-novembre, mesure les attentes des candidats intéressés par le secteur public et les éléments pouvant expliquer son manque d’attractivité. Le rapport, construit en interrogeant des candidats et des agents en poste, porte sur « L’attractivité de l’emploi public face à la fragmentation du rapport au travail ». Si l’on peut penser que le premier attrait de la fonction publique réside dans la stabilité de l’emploi, les priorités exprimées révèlent des aspirations nouvelles : équilibre travail-vie privée (45,56 %), contenu des missions (22,49 %) et ambiance de travail (18,34 %). La stabilité de l’emploi n’étant cité en priorité que par 4,73 % des répondants, et les valeurs du service public par moins de 4 %. Les questions de la rémunération et des perspectives de carrière sont pour leur part les leviers les moins cités comme attentes vis-à-vis de la fonction publique. Des données qui vont à l’encontre de l’image traditionnelle du secteur.
Autre source de concurrence avec le privé : un tiers des agents est en CDI aujourd’hui (1,2 million sur 5,67 millions d’agents publics au total). Les résultats montrent également que 58,57 % des candidats intéressés par un emploi public étaient déjà contractuels dans la fonction publique. Pour mesurer les attentes et les confronter à l’attractivité du public, en fonction des variables d’employabilité et de confiance en l’avenir, l’étude identifie trois typologies de candidats : les stables optimistes (23,1 %), qui privilégient l’équilibre travail-vie privée et le contenu des missions ; les stables pessimistes (21,7 %), qui recherchent surtout la stabilité et l’ambiance de travail ; et les talentueux optimistes (20,7 %), majoritairement issus du privé et qui recherchent des missions stimulantes.
Le défi du recrutement et de l’attractivité est plus que jamais d’actualité pour le service public, notamment face à la projection de l’ampleur des besoins pour les années à venir : selon l’étude Les Métiers 2030 menée par France Stratégie et la Dares, 490 000 postes d’agents d’entretien, 328 000 postes d’enseignants et 410 000 postes de médecins, infirmiers, aides-soignants et professions paramédicales seront à pourvoir d’ici à 2030.