Emploi

Formation, incitations à l’embauche, emplois aidés : les mesures pour les jeunes annoncées par E. Macron

Dans son entretien du 14 juillet, le chef de l’État a annoncé des aides pour les jeunes, de l’incitation à l’embauche des apprentis au retour des contrats aidés.

“Notre jeunesse doit être la priorité du plan de relance” : Alors que 700 000 à 800 000 jeunes s’apprêtent à débarquer en septembre sur un marché du travail sinistré, Emmanuel Macron a annoncé, lors de son son entretien du 14 juillet, plusieurs dispositifs pour les aider.

 

Des contrats d’apprentissage plutôt que des stages

Sans grande surprise, il a rappelé les mesures prises le 1er juillet en faveur de l’apprentissage ; à savoir une aide pour les entreprises qui recruteront des apprentis entre juillet 2020 et mars 2021, s’élevant à 8 000 euros pour les 18-30 ans. Aucune condition ne sera requise pour les entreprises de moins de 250 salariés, mais il y aura obligation d’atteindre 5 % de leur effectif en 2021 pour les plus de 250 salariés. Jusqu’à 20 ans, un apprenti ne coûtera donc rien à l’employeur et les candidats auront désormais six mois pour trouver un contrat.

“Dans ce dispositif, on paye massivement la première année. Là, on va au-delà de tout ce qui avait été fait jusqu’alors”, a commenté Emmanuel Macron. Le président de la République a en outre fustigé les “grandes entreprises” qui “préfèrent prendre des stagiaires et de la précarité plutôt que signer un contrat pro ou signer avec un alternant”, les qualifiant “d’irresponsables”. Pas de contrainte par la loi, mais des “incitations” et un “suivi” de la part du gouvernement, promet-il.

 

Incitations à l’embauche

Emmanuel Macron a ensuite annoncé la création d’un “dispositif exceptionnel d’exonération des charges pour les jeunes, en particulier pour les faibles qualifications et les emplois jusqu’à 1,6 Smic”. Selon lui, ce système, dont les contours restent encore flous, sera “exceptionnel” parce qu’il “durera 1 à 2 ans”. Mais il devrait être “évalué”, ce qui sous-entend qu’il pourrait potentiellement être généralisé en cas de bilan positif.

 

Le retour des emplois aidés

À plusieurs reprises, Bruno Le Maire avait chassé l’idée de créer de nouveaux emplois aidés, estimant qu’ils conduisaient “à une impasse”. Remplacés en 2018 par le parcours emploi compétences (PEC), les “contrats uniques d’insertion” et les “emplois d’avenir” permettaient aux personnes les plus éloignées de l’emploi d’être embauchées dans une entreprise pour une durée limitée, moyennant une subvention de l’Etat.

“On a beaucoup critiqué les emplois aidés dans le secteur non marchand, avec comme argument qu’ils ne constituaient pas un véritable tremplin pour accéder à des emplois pérennes. Néanmoins, il faut bien voir que ces emplois peuvent là aussi jouer le rôle de filets, d’atténuateurs de la crise. Pour les jeunes, il est toujours mieux d’occuper un emploi que de rester inactifs ou au chômage. Et cela reste l’occasion d’acquérir, tout de même des compétences et de l’expérience”, nous indiquait récemment Xavier Joutard, économiste à l’OFCE.

Lors de l’interview du 14 juillet, Emmanuel Macron a finalement annoncé la création de 300 000 contrats d’insertion, pour “aller chercher les jeunes qui sont parfois les plus loin de l’emploi, ou qui n’ont pas réussi à trouver un contrat d’apprentissage ou une alternance”.

 

“Un formidable accélérateur sur le service civique”

Le président de la République a aussi annoncé le doublement du nombre de contrats de service civique. “On va créer un formidable accélérateur sur ce dispositif qui fonctionne, dont nous avons vu la qualité. On a environ 140 000 contrats en service civique aujourd’hui. Nous allons en créer 100 000 dans les 6 mois qui viennent. Là aussi, parce que c’est une solution qu’on donne aux jeunes”, a-t-il lancé.

 

Une année d’étude en plus

C’était l’une des idées que nous déclinait aussi récemment Jean-Hervé Lorenzi, président du Cercle des économistes : permettre à une partie des 700 000 jeunes qui débarqueront sur le marché du travail en septembre de “continuer à étudier une année de plus”, contre une rémunération équivalente au RSA.

Pendant son interview, Emmanuel Macron a dévoilé une mesure destinée à “permettre à un jeune qui n’a absolument aucune issue, aucune perspective d’embauche de poursuivre un peu ses études.” Un semestre ou une année d’études en plus, grâce à “l’ouverture de 200 000 places en formations qualifiantes supérieures”, assorties d’un “accompagnement social”.

 

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