Cela ne vous aura pas échappé, les tentatives de fraudes au CPF par le biais d’appels téléphoniques, de SMS ou encore d’e-mails sont légions. Le point avec Laurent Durain, directeur de la formation professionnelle et des compétences à la direction des politiques sociales de la Caisse des dépôts.
Pouvez-vous nous rappeler le rôle de la Caisse des dépôts dans la gestion du CPF ?
La Caisse des dépôts gère l’ensemble du système. Nous assurons la gestion des droits, observons pour la totalité de la population active l’activité de formation réalisée l’année précédente, et avons un rôle de gestionnaire de compte. Nous sommes aussi en charge de l’élaboration d’une place de marché qui va permettre aux usagers de trouver la formation de leur choix, de pouvoir la suivre et de l’évaluer. Nous travaillons en étroite collaboration avec l’État dans l’objectif de faire en sorte que la formation professionnelle aille à ceux qui en ont le plus besoin pour notamment mettre en place les abondements.
Pourquoi voit-on autant de tentatives de fraudes au CPF ces derniers temps ?
Il est tout d’abord important de bien comprendre le fonctionnement du système. C’est-à-dire que personne ne prendra contact directement avec un usager pour vendre de la formation. Je dirai que le CPF n’est pas plus exposé à la fraude que les autres dispositifs qu’ils soient publics ou privés. Une entreprise comme Netflix est, par exemple, régulièrement victime de tentatives d’hameçonnage. Il y a donc une forme de discipline à avoir en faisant attention à ses données personnelles et en ayant les bons réflexes de lucidité.
À partir de quel moment peut-on parler de fraude ou tentative de fraude ?
Le fait de passer des appels téléphoniques, d’envoyer des SMS ou des mails ne constituent pas une fraude. Il s’agit plutôt de commerce agressif. Il faut savoir que le démarchage commercial est autorisé. Cela devient un délit si l’on vous faire croire que vous avez affaire à une autorité publique alors que ce n’est pas le cas. Et aussi lorsqu’ils tentent de vous faire croire que vos droits à la formation vont s’éteindre pour générer le critère d’urgence qui va vous faire acheter la formation et en tentant de maximiser les prix au passage.
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Combien de signalements recevez-vous chaque semaine ?
Nous enregistrons environ une centaine de signalements chaque semaine. Des personnes prennent contact avec nous pour nous envoyer des enregistrements d’appels suspects, certains ont acheté une formation et ont pu l’annuler seul depuis la plate-forme et d’autres se sont laissés dépasser par le délai de rétractation et nous demandent de l’aide. Dans ce cas, nous recréditons systématiquement le compte et ensuite nous entamons une procédure qui peut déboucher sur un avertissement ou un déréférencement selon les cas.
Comment faire alors si l’on a été victime ?
Il faut tout de suite se rapprocher de la Caisse des dépôts. Il y a un formulaire assez détaillé qui nous permet de réaliser des statistiques sur le comportement des fraudeurs. Cela nous permet aussi de voir si l’un des organismes de formation revient souvent ou non dans les signalements.
Le conseil que nous donnons c’est de ne pas répondre aux appels ou de raccrocher rapidement et surtout prendre le temps de vérifier l’origine de l’organisme de formation, la pertinence et le tarif qu’il propose. n