Rendez-vous au Salon du Travail et de la Mobilité Professionnelle, les 25 et 26 janvier à la Grande Halle de La Villette, pour assister à la conférence de Mathilde Cabanis: « Le handicap au travail, tous concernés! ». Inscriptions ici.
« Le handicap est un sujet qui nous concerne toutes et tous, affirme Mathilde Cabanis, formatrice handicap et conférencière indépendante. Quand on embauche un travailleur en situation de handicap, en fonction des différents degrés d’aménagements à prévoir, cela demande un investissement et une sensibilisation de toutes les parties prenantes de l’entreprise. » Étant elle-même en situation de handicap depuis plus de dix ans, à la suite d’un AVC et en raison d’une paralysie partielle, Mathilde Cabanis s’applique à faire connaître les dispositifs de reconnaissance du handicap dans le milieu professionnel, et à souligner leurs apports pour l’insertion. « J’encourage les personnes à parler du handicap à leur employeur si c’est possible, à ne pas le cacher parce qu’à mon sens, c’est plus se mettre des bâtons dans les roues qu’autre chose, complète-t-elle. On a encore trop tendance à charger les personnes concernées avec des préjugés négatifs, qui laissent entendre que faire reconnaître son handicap compliquera les choses. Si le travail est encore en cours et qu’il est effectivement important de mesurer le rapport risques/avantages, les choses évoluent, et toutes les grandes entreprises développent des missions et des accords handicap, et il y a des obligations de référents handicap dans les entreprises de plus de 200 personnes. »
Aussi et surtout, il s’agit de respecter et de rappeler la pluralité des handicaps et des différents degrés de difficultés d’insertion professionnelle qui en découlent. Plus de 80 % des handicaps sont invisibles, et la reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé concerne une multitude de pathologies et de situations. D’où l’importance de s’informer sur les dispositifs et aménagements auxquels l’on peut prétendre, pour lever certains freins.
Une question de compétences
Au-delà du handicap à proprement parler, il apparaît que l’insertion professionnelle des personnes en situation de handicap est « avant tout une question et parfois un problème de compétences, même si c’est parfois difficile à entendre pour les gens, selon Mathilde Cabanis. Il y a un gros sujet sur la montée en compétence et donc sur l’accessibilité aux formations et aux études. En 2021, il y avait 2,2 % des étudiants qui étaient en situation de handicap. Il faudrait commencer par faire évoluer ce taux avant de pouvoir augmenter les taux de recrutement en entreprise. » Pour rappel, aujourd’hui, près de 38 % des personnes handicapées sont en emploi et 12 % sont au chômage (contre 17 % en 2017).
« Je pense que les gens concernés ont aussi besoin d’optimisme, de savoir comment les choses évoluent positivement pour être inspirés et motivés à agir et à avancer dans leur vie professionnelle malgré leur handicap, ajoute Mathilde Cabanis. Les personnes handicapées sont capables , sont en mesure d’apprendre et d’acquérir des compétences. La confiance en soi, c’est très important, il faut trouver des moyens d’être fier de soi, notamment en s’investissant dans un travail qui nous plaît. C’est pour cela que j’encourage vraiment à faire ce travail d’identification d’entreprises qui avancent et proposent des choses sur le sujet handicap. Il y aura toujours plus de chance d’être mieux reçu. Et également, il ne faut pas hésiter ou avoir honte de passer par les missions Handicap, qui permettent d’avoir accès aux recruteurs plus facilement et font parfois de la préqualification de CV avant de les diffuser en interne. »
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