« Il n’y a aucune contradiction entre travail et émerveillement »

À l’occasion du Salon du travail et de la mobilité professionnelle, organisé les 25 et 26 janvier derniers à la Grande Halle de La Villette, Marine Allamel a tenu une conférence intitulée « Et si s’émerveiller au travail était possible ? ». L’idée : démontrer que l’émerveillement n’est pas le propre des enfants, mais bien une capacité qui peut se révéler clé dans le monde professionnel. « J’ai beaucoup étudié le sens de l’émerveillement, et le sens qu’il peut prendre dans le monde professionnel. C’est un sujet sérieux, ce ne sont pas juste des paillettes, cela peut apporter beaucoup aux gens et transformer leur expérience professionnelle, affirme Marine Allamel. On peut penser que travail et émerveillement ne vont pas ensemble, mais si l’on part du principe que l’on travaille 60 % de nos journées et que l’on peut y trouver un sens et de la satisfaction, on comprend que le travail est aussi un territoire d’exploration pour l’émerveillement. »

Selon notre spécialiste, qui s’est elle-même intéressée à cet enjeu de l’émerveillement au travail à la suite d’une quête de sens dans sa vie professionnelle, « l’émerveillement se reçoit et se capte, il ne se provoque pas« . Le rapport au travail serait ainsi à penser comme une expérience globale. « Je distingue trois conditions et fonctions de l’émerveillement : percevoir une immensité et l’étendue des possibles, s’adapter et se laisser surprendre, et puis une modification de la perception de soi et de son environnement. Autrement dit, la capacité de se relier aux autres et de ne pas se renfermer sur soi. En entreprise, ces trois fonctions se déclinent naturellement, et mon propos est justement d’essayer de comprendre comment cultiver son jardin d’émerveillement. Je pense qu’il n’y a absolument aucune contradiction à l’émerveillement au travail, au contraire j’y vois même une compétence clé pour l’avenir« , ajoute Marine Allamel.

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Les bienfaits de l’émerveillement

Être capable de capter l’émerveillement au travail peut donc se révéler être une force supplémentaire pour la personne, et une ressource importante pour l’entreprise. « Je ne parle pas pour autant de productivité, parce que cela dépend de chaque organisation, mais je dirais que lorsqu’on se laisse agréablement surprendre par son travail, on peut être dans un état de flow et avoir une productivité naturelle, explique Marine Allamel. Mais il ne faut faire aucune injonction, c’est important que chacun trouve son sens et sa définition de ce qui l’émerveille ou le satisfait au travail. Reste qu’en termes de bien-être au travail et de santé mentale et physique, on commence à prouver les apports de l’émerveillement et des expériences professionnelles positives. »

En effet, lors de sa conférence, la fondatrice de Nouvelle Epopée cite notamment une étude réalisée par l’Université de Berkeley, en Californie. Celle-ci démontre que les expériences d’émerveillement au travail ont un impact positif sur la santé mentale et physique des travailleurs, et sur les capacités relationnelles et le sens au travail. « L’émerveillement est un état qui fait ses preuves, vis-à-vis de la baisse du stress, de l’anxiété et de la fatigue physique. Et c’est donc également un formidable réservoir de créativité et d’innovation« , complète Marine Allamel.

Par Adam Belghiti Alaoui

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