Quels sont les premiers enjeux du recrutement des personnes en situation de handicap ?
Le handicap reste une des premières causes de discrimination à l’embauche et un des premiers freins à l’emploi (taux d’emploi de 38 % et taux de chômage de 12 %, ndlr). Mais il y a une réelle évolution des mentalités à l’endroit du handicap, avec des nouvelles générations qui arrivent sur le marché du travail et des entreprises qui sont plus ouvertes et engagées pour l’inclusion.
Notre réseau d’agences Kliff par Randstad existe depuis 2019 et est spécialisé sur du recrutement en intérim, CDD et CDI de personnes reconnues travailleur handicapé (RQTH). Nous avons aujourd’hui six agences (Ile-de-France, Auvergne Rhône-Alpes, Bourgogne Franche-Comté, Occitanie, Hauts-de-France, et Normandie). Chaque territoire a ses spécificités, ses besoins et ses secteurs forts, on ne peut pas travailler à l’inclusion dans tous les bassins d’emploi de la même manière. Reste que la majorité des demandeurs d’emploi en situation de handicap se concentrent encore sur les métiers de la logistique, de l’industrie et des services, même si cela tend à se diversifier.

À lire aussi
On a testé le métier de laveur de voitures
Comment accompagnez-vous ces profils vers l’emploi ?
Nous inversons le paradigme. Le handicap n’est pas une compétence, nous basons donc les projets sur les compétences réelles de la personne. Pour cela, il s’agit de prodiguer de l’accompagnement basique : remise en forme du CV, réorientation, techniques de recherche d’emploi… À bien des égards, il y a le même principe de réalité que pour les personnes non handicapées, mais on parle bien de gens qui sont plus ou moins en situation de fragilité. Notre métier, c’est de prendre en compte cela, quel que soit le handicap.
Nous insérons des travailleurs en situation de handicap au sein d’entreprises adaptées, mais surtout dans des entreprises du milieu ordinaire et de toutes tailles. L’objectif, c’est un parcours adapté qui favorise l’insertion et le maintien dans l’emploi. Il s’agit de tout mettre en œuvre pour que la personne soit dans un écosystème « handi-accueillant ». Dans 90 % des cas, l’aménagement de poste n’est pas nécessaire. Si il l’est, alors la première question c’est : « est-ce que l’entreprise peut le faire et est prête à le faire ? »
Y a-t-il des possibilités de formation, dans le cadre des missions de travail temporaire ?
Oui. Nous avons, par exemple, animé une session de formation de techniciens et techniciennes d’assistance informatique avec l’organisme Simplon qui doit aboutir à des recrutements durables sur ce métier. L’idée, c’est de pousser la formation sur des métiers en tension, pour favoriser l’insertion rapide, en adéquation avec les besoins du bassin d’emploi
Nous travaillons en premier lieu sur du travail temporaire, et certaines missions peuvent aboutir à une mission longue, voire à un CDI. Les personnes en situation de handicap que nous accompagnons sont nos salariées, et nous les mettons à disposition en entreprise, via des contrats de travail temporaire. Cela permet notamment de se tester, de découvrir des métiers, sans obligation et avec l’assurance de pouvoir changer de mission si cela ne fonctionne pas, tout en ayant ce statut chez nous. Notre objectif, c’est que 30 % des personnes que nous accompagnons chaque année nous quittent pour un emploi durable.