Emploi

Immobilier et alternance, duo gagnant

Dans tous les secteurs ou presque, l’alternance progresse. Et participe à booster l’attractivité des voies professionnelles auprès des jeunes. L’immobilier en est un exemple tout trouvé, qui mise de plus en plus sur l’apport des alternants et la formation par la pratique dès l’après bac.

Après plus de 30 000 agences immobilières et près de 250 000 emplois salariés en 2022, le secteur de l’immobilier est un grand pourvoyeur d’emploi. Et un marché en plein essor. Pour autant, l’immobilier a longtemps peiné à attirer les plus jeunes et à susciter des convoitises dès l’après bac. Mais la roue a tourné, comme l’affirme Mathieu Colombet, directeur du campus de l’EFAB Reims (Ecole supérieure des métiers de l’immobilier) : « il y a encore quelques années, le secteur avait beaucoup de mal à convaincre les jeunes, mais la dynamique s’est inversée. On observe un engouement toujours important pour les métiers de l’immobilier, par rapport à l’année dernière sommes à +100 % en termes d’admissions« . Oui, l’immobilier devient une voie de premier choix et même, parfois, une vocation. De l’aveu du directeur de l’EFAB Reims, c’est même la mode des émissions télévisées sur l’immobilier qui attise la curiosité des étudiants.

Si l’immobilier séduit toujours plus, c’est aussi grâce à l’opportunité de se confronter au terrain dès le début de la formation, alternance oblige. « L’attractivité du secteur, c’est tout le sujet, affirme Stéphane Fritz, président du réseau Guy Hoquet et de ses 580 agences, les agences immobilières, indépendantes ou non, ont longtemps eu peur de recruter des jeunes sortant du bac. C’est notre travail de convaincre nos partenaires et les indépendants en liant l’entreprise, l’apprenant et l’école. » C’est justement par la formation en général et l’alternance en particulier que chaque partie trouve son compte. Le réseau Guy Hoquet l’a bien compris en lançant son propre Centre de formation des apprentis (CFA) à la rentrée 2022.

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La formation pour maitre mot

« Les métiers de l’immobilier se prêtent particulièrement bien à la formule de l’alternance, dès le BTS en professions immobilières et notariales, les étudiants sont d’entrée mis dans le bain« , observe Mathieu Colombet. A l’EFAB, qui dispose de campus dans toute la France (Paris, Bordeaux, Nantes, Lyon, Lille, Reims…), les étudiants sont formés du niveau bac jusqu’au master en bac +5. Après le BTS de 24 mois, le bachelor en troisième année et les deux années de master s’organisent en trois axes : conseil en investissement immobilier, gestion de patrimoine et promotion immobilière. Surtout, l’ensemble de ces années de formation sont proposées en alternance. De quoi assurer l’insertion professionnelle des apprenants.

Cet engagement dans l’alternance est également porté par les acteurs du marché eux-mêmes, à l’instar, donc, de Guy Hoquet. Le réseau d’agence entend miser sur la formation dans son giron pour répondre à ses besoins mais aussi réduire l’impact du turnover. Transaction, gestion locative, asset management… Le CFA traitera de l’ensemble de la palette du métier. « Nous avons observé que seuls 25 % des membres de notre réseau étaient formés et que 87 % des collaborateurs qui nous quittaient n’avaient pas été formés. Quand on est formé de la bonne façon, on fait de l’immobilier un métier pérenne : notre turnover a baissé et le chiffre d’affaires par collaborateur a augmenté« , se félicite le président de Guy Hoquet. Stéphane Fritz l’assure : « L’immobilier est un ascenseur social, qu’il s’agisse d’un métier de seconde chance ou d’un premier métier, nous avons plusieurs exemples d’anciens alternants qui sont aujourd’hui patrons d’agence« .

Learning by doing

Outre les perspectives de carrière qu’offre le secteur, l’intégration d’une formation aux métiers de l’immobiliers directement après le bac est souvent motivée par la possibilité d’intégrer directement le marché du travail en alliant pratique et théorie. L’essence même de la formule de l’alternance donc. « Le rythme de nos formations est de 4 jours en entreprise et 1 jours à l’école par semaine, c’est idéal pour entreprises et apprenants et 90 % de nos étudiants sont placés sur le marché à l’issue de l’obtention de leur titre professionnel« , résume Mathieu Colombet, le directeur du campus de l’EFAB Reims. « Le fait de lier l’entreprise, l’apprenant et l’école ou le centre de formation fait que l’on peut proposer des formations concrètes et professionnalisantes, complète Stéphane Fritz, cela fait des alternantes des collaborateurs précieux et en situation de produire dès leur première année« . Et les jeunes se laissent convaincre : le secteur banque, assurance et immobilier a représenté plus de 48 000 nouveaux contrats d’alternance en 2021.

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