Emploi

J’ai testé pour vous le métier d’assistante ménagère

Bien souvent mal perçu, le métier de femme de ménage reste pourtant une fonction qui manque de main-d’œuvre. Pour découvrir les coulisses de ce métier, j’ai été accueillie par Christine Fontaine, assistante ménagère O2 depuis un an et demi. J’ai pu l’accompagner le temps d’une intervention chez un particulier à Joinville-le-Pont (Seine-et-Marne). Efficacité et exigence résument parfaitement cette matinée.

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Nettoyer, balayer, astiquer… Voilà comment je pourrais qualifier mon expérience en tant qu’assistante ménagère. Ma journée doit débuter à 9 heures et c’est après une bonne quinzaine de minutes de marche depuis la station RER la plus proche que j’arrive devant l’immeuble où je suis attendue, à Joinville-le-Pont. Au programme aujourd’hui : suivre Christine Fontaine, qui travaille chez O2 depuis un an et demi, durant ses trois heures d’intervention chez un particulier. “Je viens ici tous les vendredis matins, explique-t-elle. La personne vit seule et n’est pas trop désordonnée. Ma mission est avant tout focalisée sur le repassage, le dépoussiérage des meubles et le nettoyage des sanitaires.” Pendant que Christine s’attèle au repassage, tâche pour laquelle je ne me suis pas proposée, ne maniant pas du tout le fer à repasser, je me lance dans le dépoussiérage des meubles. À l’aide d’un chiffon et d’un spray, je commence par celui qui est le plus imposant dans la pièce à vivre, comprenant plusieurs petites cases de rangement ainsi que la télévision. “Surtout, ne nettoie pas l’écran avec ce produit. Il en faut un spécifique et nous ne le faisons qu’une fois de temps en temps”, me prévient Christine.

 

Envie de bien faire

Pendant un bon quart d’heure, je déambule dans le salon pour nettoyer les étagères, la table à manger, les chaises ou encore le bar marquant la séparation avec la cuisine ouverte. Sur le meuble situé près de la fenêtre, trônent des vaches colorées en résine ou en porcelaine, qu’il faut également nettoyer régulièrement. Je passe donc le chiffon délicatement sur chacune d’elles, sans pour autant les prendre dans mes mains par peur de les casser. “Je les nettoie sommairement chaque semaine et une fois par mois, je les descends des étagères pour bien enlever toutes les saletés, souligne Christine.

Pour l’instant, cela ne m’est jamais arrivé de casser un objet chez un client, mais c’est un risque du métier !” Après avoir fait toute sa carrière dans le commerce, Christine travaille depuis un an chez O2. “J’étais vendeuse dans le magasin de mon mari. Mais nous nous sommes séparés et j’ai décidé de changer de métier”, indique-t-elle. C’est en navigant sur Internet qu’elle découvre qu’O2 recrute en masse des assistantes ménagères. “Pour moi, ce n’est pas un métier dégradant. Au contraire, c’est satisfaisant de repartir à la fin d’une prestation et de se dire que l’on a servi à quelque chose”, me confie Christine. Motivée par l’envie de bien faire, elle n’hésite pas à repasser derrière moi pour s’assurer que tout est en ordre et que je n’ai pas commis d’impairs.

D’ailleurs, après avoir dépoussiéré les meubles je me consacre au nettoyage de la cuisine. Portes de placards, micro-ondes, évier ou encore plan de travail, je passe tout au crible. Il est bientôt dix heures et après 45 minutes de repassage, Christine m’indique qu’il est temps de nettoyer la salle de bains. Alors que l’assistante ménagère s’occupe de faire briller la baignoire et le lavabo, je suis chargée des toilettes. Sur le papier, c’est la mission qui peut paraître la moins glamour. Mais, armée de mon éponge et d’un produit antibactérien, je désinfecte la cuvette des toilettes de fond en comble, comme s’il s’agissait de mon domicile “C’est ce qui fait aussi la qualité de notre travail : s’investir comme si c’était chez nous. Nous sommes dans un appartement où c’est bien entretenu. La personne vit seule c’est toujours plus simple, insiste Christine. Quand il y a des enfants, en bas âges notamment, il y a forcément plus de nettoyage et de rangement à effectuer.”

 

Tenir sur la durée

Après une quinzaine de minutes à astiquer tous les recoins de la salle de bains, la pièce est propre et nous pouvons passer à la chambre. Une fois le lit remis en ordre et les affaires repassées rangées dans le placard, place à l’aspirateur et à la serpillère. Pendant que je m’en occupe, Christine fignole le ménage dans la cuisine, sort et nettoie les poubelles. “Je ne suis pas obligée de le faire, mais c’est un petit plus, une attention qui fait plaisir aux clients. Cela montre que l’on est investi”, souligne-t-elle. Il est un peu plus de 11 heures lorsque j’ai terminé de nettoyer le sol de l’appartement. Il fait chaud, je transpire et je commence à avoir les jambes qui fatiguent.

Mais pour moi, la journée de travail en tant qu’assistante ménagère touche à fin. Et la matinée fut moins éprouvante que prévue. Je réalise que c’est sur long terme qu’il faut pouvoir tenir, ce que me confirme Christine. “Multiplier les missions reste le plus difficile. On est debout toute la journée et en action. Avoir une bonne condition physique est donc important”, m’indique-t-elle. D’ailleurs, de plus en plus, les entreprises proposent des formations sur les bonnes postures à adopter sur le terrain. Mais autre donnée importante du métier : les déplacements entre deux prestations qui font partie intégrante du métier, mais qui ne sont pas décomptés comme du temps de travail. “Pour ma part, je me déplace uniquement en transports ou à pied. L’entreprise fait en sorte de me mettre chez des clients qui soient assez proches d’une gare”, précise Christine.

Ainsi, après avoir terminé ses 3 heures à Joinville-le-Pont, l’assistante ménagère enchaînera sur une autre prestation dans une ville voisine. “Je travaille en moyenne 40 heures par semaine, samedi compris, détaille-t-elle. Côté salaire, bien sûr ce n’est pas très attractif (1 400 euros nets environ, ndlr.). Mais ce n’est pas pire que dans d’autres métiers…” Malgré tout, cela reste l’un des éléments expliquant le manque de candidats pour ces postes…

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