Si les jeunes, principalement ceux qui sont diplômés, sont ceux dont le chômage est le plus en baisse, ils sont aussi une majorité à s’estimer mal préparés à la recherche d’emploi, selon une étude de l’Observatoire du premier emploi.
Le chômage baisse. En France, le nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A a reculé de 3,3 % sur un an.
Cette embellie profite tout particulièrement aux jeunes. Selon les statistiques de Pôle emploi, le nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A (1) a diminué de 1,4 % sur un an pour les moins de 25 ans), et de 4 % pour ceux âgés de 25 à 49 ans ; et pour les catégories B et C, leur nombre a chuté de 9,7 points sur un an pour les 18-25 ans, quand la baisse n’est que de 3,1 points pour les 25-49 ans.
Les jeunes diplômés tirent encore plus leur épingle du jeu : en 2019, 30 % des moins de 26 ans, entre bac +2 et bac +5, ont décroché un emploi avant même d’avoir obtenu leur diplôme, et 67 % d’entre eux n’attendent pas trois mois, selon une étude du cabinet de recrutement Walters People. Une amélioration de 15 % par rapport à 2018.
Rechercher un premier emploi : “une mission difficile”
Mais si la baisse du chômage profite aux jeunes, ils portent un regard sévère sur la façon dont leurs universités et leurs écoles supérieures les amènent à la vie active. Selon “l’Observatoire du premier emploi”, une étude Ipsos pour la plate-forme de mise en relation étudiants-professionnels MyJobGlasses, 66% des jeunes estiment être “mal préparés à la recherche d’emploi”. Quel que soit le niveau de formation, 47 % des 18–30 ans indiquent qu’il s’agit d’une “mission difficile”. En outre, 48% des jeunes diplômés du seul bac et 44% des diplômés bac+5 n’ont pas trouvé facile la quête de leur premier emploi.
Conséquence : 46 % des jeunes diplômés ont quitté leur emploi dans la première année et 2 5% dans les 6 mois suivant leur prise de poste. “Parmi les causes invoquées par les candidats, la description du poste semble poser problème : près d’un tiers des primo-embauchés (30 %) regrette d’avoir postulé à une offre dont ils estiment que la description était en décalage avec la réalité du poste. Pour éviter ce type de déconvenues, ces actifs jugent majoritairement (56 %) qu’une rencontre avec des pairs, professionnels exerçant le poste, permettrait d’apporter une information plus fiable”, observe MyJobGlasses.
En outre, près d’un jeune sur deux n’avait pas idée du métier qu’il voulait exercer au sortir de ses études. Même proportion de jeunes qui ne savaient pas dans quel type d’entreprise ils voulaient travailler. “Les résultats de cet observatoire attestent d’un réel besoin de nouer plus de liens et de dialogue entre l’étudiant et l’entreprise”, conclut Emilie Korchia, co-fondatrice de My Job Glasses.
(1) Voici à quoi correspond la classification de Pôle emploi :
-> Catégorie A : Cette catégorie regroupe les personnes sans emploi, mais en recherche active d’un contrat quel qu’il soit (CDI, CDD, emploi saisonnier, temporaire ou à temps partiel).
-> Catégorie B : En recherche active, ces chômeurs ont toutefois eu une activité partielle de 78 heures maximum au cours du dernier mois.
-> Catégorie C : En recherche active, ces demandeurs d’emploi ont eu “une activité réduite longue”, ayant travaillé plus de 78 heures durant le dernier mois.