La retraite progressive, un dispositif utile pour la fin de carrière

En quoi ça consiste ?

La retraite progressive est un dispositif qui vous permet, en fin de carrière, de travailler à temps partiel et de toucher, en même temps, une partie de vos retraites (de base et complémentaire). Pendant cette période, vous continuez de cotiser à la retraite. Vous pouvez choisir de surcotiser, c’est-à-dire de cotiser à la retraite sur la base d’un salaire à temps complet. Lorsque vous cessez totalement votre activité professionnelle, votre retraite définitive est recalculée en tenant compte de cette période pendant laquelle vous avez continué de travailler à temps partiel.

Qui peut y accéder ?

Vous pouvez demander à bénéficier d’une retraite progressive deux ans avant l’âge minimum légal de départ en retraite.

Vous devez aussi remplir les 2 conditions suivantes :

– Justifier d’une durée d’assurance et de périodes reconnues équivalentes fixée à 150 trimestres auprès d’une ou plusieurs caisses de retraite de base.

– Exercer une activité salariée ou non salariée à temps partiel (ou à temps réduit par rapport à la durée légale ou conventionnelle de travail exprimée en jours ou en demi-journées) comprise entre 40 % et 80 % d’un temps complet.

Nouveauté issue de la réforme des retraites : la retraite progressive est ouverte à tous les fonctionnaires depuis le 1er septembre 2023. Quel que soit le statut, les règles à respecter sont les mêmes. Il existe cependant quelques nuances. Un fonctionnaire peut réduire son activité dans une proportion comprise entre 50 et 90 %, alors que, pour un salarié, la fourchette va de 40 à 80 %. Concrètement, pour toutes les catégories professionnelles, la demande d’une retraite progressive doit être effectuée six mois avant la date souhaitée de son démarrage. 

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Des vertus pour les salariés…

« Ce dispositif facilite l’emploi des seniors et permet une transition plus douce, la fin de carrière est ainsi moins abrupte. Cela aide les salariés à mieux appréhender le passage, parfois délicat, à la retraite”, estime Françoise Linossier, DRH du groupe Mutuelles du Soleil qui a décidé de promouvoir la retraite progressive auprès de ses collaborateurs en l’accompagnant de mesures favorables. En effet, le groupe s’engage à surcotiser pour la pension de retraite. Ainsi, tout collaborateur adoptant la retraite progressive bénéficie d’une contribution à temps plein pour sa retraite future. « Ce mécanisme assure stabilité financière et mieux-être en fin de carrière », poursuit-elle.

Autre avantage :  c’est le salarié qui module et choisit sa nouvelle durée de temps de travail avec son employeur, avec une perte de revenus limitée. Vous pouvez ainsi travailler le nombre d’heures qui vous convient et cette durée n’est pas fixée de manière définitive : elle reste totalement évolutive. Enfin, vous continuez à travailler, ce qui signifie que vous cotisez toujours pour la retraite et que vous cumulez des trimestres.

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…et pour l’entreprise

« Cette avancée sociale permet aussi la transmission des savoirs, ce qui est bénéfique pour l’entreprise, souligne Françoise Linossier. Nous conservons ainsi des compétences importantes au sein du groupe et assurons un transfert des savoir-faire aux nouvelles générations. Les profils séniors constituent un précieux vivier de savoirs et jouent un rôle crucial dans la transmission des compétences. » Au sein de l’entité du Sud, la retraite progressive a déjà été déployée pour une salariée et concernerait plus de 10 collaborateurs dans l’entreprise, éligibles sur 2024.

Les points de vigilance

Vous devez surveiller le montant des revenus perçus en temps partiel. En effet, afin de valider un trimestre de retraite de base, vous devez toucher au moins 150 fois le SMIC horaire. Rappelons que le système de retraite français est divisé en deux régimes : le régime de base pour transformer les cotisations en « trimestres cotisés », puis le régime complémentaire pour convertir vos cotisations en points. Si vous envisagez une retraite progressive, vous allez moins cotiser en retraite complémentaire (sauf en cas de surcotisation). Vous obtenez moins de points et, par conséquent, votre pension diminue mécaniquement.