Si les inscriptions en première année se stabilisent, le nombre d’apprentis bacheliers augmente, malgré d’importantes disparités régionales et sectorielles.
En 2016-2017, 73 325 apprentis ont démarré la préparation d’un diplôme. Selon le baromètre Institut Supérieur des Métiers-MAAF de l’artisanat, c’est un chiffre stable par rapport à l’année précédente alors qu’il avait diminué de 13 % entre 2012 et 2015. Avec un total de 412 280 apprentis scolarisés en France, on peut dire que les entreprises artisanales aiment l’apprentissage. Elles en ont formé et employé 144 270, soit 35 % de l’ensemble des apprentis au plan national. Ce succès se retrouve également auprès des bacheliers. En effet, entre 2012-2013 et 2016-2017, une hausse de 5 points est observée : 12 200 apprentis démarrant la préparation d’un diplôme dans une entreprise artisanale étaient détenteurs du bac ou équivalent (soit 16 %, contre 11 % en 2012-2013). Parmi eux, 3 000 se réorientent et préparent un CAP. 7 040 sont en poursuite d’études et démarrent un diplôme de l’enseignement supérieur, principalement un BTS. Catherine Elie, directrice des études et du développement économique de l’ISM, explique :
“C’est une tendance qui devrait perdurer. Avec l’élévation générale du niveau de formation, de plus en plus de jeunes n’envisagent vraiment leur orientation professionnelle qu’à l’issue du bac. Cette dynamique s’explique aussi par une revalorisation des métiers de l’artisanat dans l’opinion publique et sans doute, pour certains, par une déception vis-à-vis des autres filières universitaires”.
Autre augmentation notable, le nombre de filles parmi les apprentis. Entre 2012-2013 et 2016-2017, la part d’apprenties est passée de 25 % à 27 %, portée par la féminisation de certains métiers, comme la pâtisserie.
Des disparités sectorielles et régionales
Si un certain intérêt général se fait ressentir, ce n’est pas le cas pour toutes les filières. Le seul secteur ayant connu une forte croissance est celui de l’alimentation (+ 9 % depuis 2012-2013). Une reprise est observée dans l’artisanat de fabrication et des services en 2016-2017 (respectivement + 2 % et + 3% par rapport à l’année 2015-2016). Pour le BTP, dont les effectifs globaux sont toujours en baisse, la tendance pourrait s’inverser en 2018, en raison d’une stabilisation des entrées en apprentissage. Il existe également des inégalités selon les régions. Certaines sont plus dynamiques comme les Pays de la Loire (+ 8 %), la Bretagne (+ 6 %) et l’Auvergne-Rhône-Alpes (+ 4 %), alors que les chiffres sont négatifs en Occitanie et en Bourgogne-Franche-Comté (évolution inférieure à -2 %). Le taux de pénétration de l’apprentissage (pourcentage d’entreprises accueillant au moins un apprenti) est également marqué par de nombreux contrastes régionaux. Alors que l’on compte en moyenne 1 apprenti pour 8 entreprises artisanales (soit un ratio de 12,5 %), il est plus faible dans les départements de Paris et de Seine-Saint-Denis (4 %) ainsi que dans les DOM. En revanche, il est plus développé dans les départements du Nord-Ouest : 25 % dans la Sarthe, suivi par la Manche, la Mayenne, le Maine et Loire, le Loir et Cher et la Vendée.

Boulangerie, pâtisserie, boucherie
Avec 4 590 entrées en apprentissage en 2016, le CAP Boulangerie reste le diplôme le plus attractif dans le secteur de l’alimentation, suivi par le CAP Boucherie et la Mention Complémentaire Pâtisserie, glacerie, chocolat & confiserie (respectivement 1 810 et 1 210 inscriptions en première année d’apprentissage en 2016). Côté services, avec 2 310 nouveaux élèves en 2016, le CAP Maintenance des voitures est le diplôme le plus attractif, suivi par le CAP Réparation des carrosseries avec 1 300 inscriptions. Le BTS est également de plus en plus attractif et nécessaire pour l’exercice de certains métiers de l’artisanat comme ceux de l’aménagement paysager, de la mécanique, ainsi que des diplômes de management et de vente.